Entre tristesse et reconnaissance,
des adieux émouvants. Euphrem Thomas
Eugène Adjagbénon repose depuis ce
samedi dans sa dernière demeure à
Abomey. Sa maison à Doguèmey s'est
muée en chapelle où a eu lieu une
prière chrétienne avant son
inhumation. Mais avant, Parents,
amis, anciens élèves et acteurs du
mouvement sportif béninois, tous
sont venus dire un dernier adieu au
baobab du handball et à l’humaniste
qu’il fût. Dans le strict respect
des mesures préventives contre le
coronavirus, ils se sont recueillis
devant la dépouille de l’illustre
disparu, installée dans un cercueil
blanc. Dévastés, désemparés, les
visages renfermés, certains n’auront
pas le courage, ni la force
nécessaire de prendre la parole.
L’émotion est grande. Antoine Bonou,
filleul du défunt et président de la
fédération béninoise de handball, a
ainsi délégué son pouvoir à son
premier vice-président, Serge Akakpo
pour porter la voix de la famille du
handball lors des oraisons funèbres.
« Nous nous souvenons de sa vie avec
un mélange de peine et de Fierté.
Peine parce qu’elle nous est
insuffisante et douloureuse sur la
fin mais Fierté car elle était
passionnante et pleine de symboles
qu’aucun mot ne saurait décrire […]
Eugène ! Nous ne pouvons pas oublier
ta passion, ton engagement, ta
détermination et ton sens du devoir
au service du handball béninois »,
garde sa famille sportive de son
passage terrestre.
Enseignant certifié d’histoire
géographie, Feu Eugène Adjagbénon a
également marqué au cours de sa
carrière de milliers élèves à
l’instar de Raphiou Paraïso au CEG 1
d’Abomey. L’ancien président du
Comité de normalisation à la
Fédération béninoise de football
(FBF) a effectué le déplacement
d’Abomey pour lui rendre hommage
tout comme les anciens élèves des
CEG de Dangbo et de Glazoué. Pour
eux, Euphrem Eugène Adjagbénon va
rester à jamais gravé dans leur
mémoire. « Ton savoir-être et ton
savoir-faire resteront gravés dans
la mémoire de tous ceux qui ont eu
le privilège de t’avoir eu comme
enseignant. Au moment de te dire
adieu, nous, anciens élèves du CEG
de Glazoué promotion 1977, voudrions
publiquement te dire ceci : ‘’nous
sommes fiers de la formation que
nous avons reçue de toi à Glazoué’
», témoigne Richard Zomahoun,
porte-parole de la délégation des
anciens élèves de Glazoué Ces
témoignages sont renchéris par
Florent Houessou, porte-parole des
anciens élèves du CEG de Dangbo : «
‘’Fofo Adjagbénon’’ nous a appris à
être résilients, résistants, à
franchir les difficultés et nous
avons gagné dans la vie. ‘’Fofo
Adjagbénon’’, tu nous as appris à
être homme. Merci beaucoup ».
Venus de sa ville d’origine, Allada,
ses anciens camarades de classe ont
tenu à lui dire leurs adieux. Ils
saluent sa générosité, son esprit
rassembleur et son sens de partage.
À côté de ce ballet de témoignages
et d’hommages, Marie-Antoinette
Adjagbénon, sa sœur, regrette ce
départ. « Je ne pourrai plus voir
mon grand frère. Ici tout se termine
», lâche-t-elle le regard perdu.
Pour rappel, Euphrem Thomas Eugène
Adjagbénon, ancien handballeur
international béninois, entraîneur /
dirigeant de Lumière et de Flambeau
d’Abomey s’est éteint des suites
d’une longue maladie, le 14 avril
2020 à Abomey. Précurseur du
handball dans le département du Zou,
il devrait fêter ses 70 ans, le 18
juin prochain.
ZOOM SUR LES MOMENTS FORTS EN IMAGES
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ORAISON FUNEBRE DE LA FBHB A L’OCCASION
DE L’HOMMAGE A Eugène E. T. APLOGAN
ADJAGBÉNON |
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Il est des devoirs
auxquels l’on ne
voudrait point se
conformer, des
missions que l’on
refuserait
volontairement
d’accomplir. Et
quand ces cas
surviennent,
l’opinion en face
comprend aisément
qu’il ne s’agit pas
d’un manque de
morale ou de
responsabilité, mais
un refus lié à la
peine que le poids
de la charge
douloureuse
implique. Tel est
souvent le cas
devant le phénomène
de la mort surtout
lorsqu’elle nous
surprend au cœur de
l’action. Et
pourtant…
Grand écrivain
Britannique William
Shakespeare ne
pouvait pas mieux la
représenter. « La
Mort, disait-il, est
une fin nécessaire »
: Une certitude à
laquelle tous les
mortels doivent
faire face. Bien
sûr, dans le cours
du voyage de la vie,
dès qu’un Homme est
né, il commence à
mourir. C’est un
chemin inévitable.
Notre papa et ami,
ancien International
et animateur
infatigable de notre
discipline commune,
Eugène Euphrem
Thomas APLOGAN
ADJAGBÉNON a fini sa
mission ici sur
terre, et en ce jour
où nous le
conduisons à sa
dernière demeure,
nous nous souvenons
de sa vie avec un
mélange de peine et
de Fierté. Peine
parce qu’elle nous
est insuffisante et
douloureuse sur la
fin mais Fierté car
elle était
passionnante et
pleine de symboles
qu’aucun mot ne
saurait décrire.
Le voyage sur terre
ne se mesure, en
effet, pas à l’aune
de sa durée mais de
ce qu’on y a laissé.
Pas combien de temps
mais comment on a
vécu! La manière
dont on a vécu, la
qualité et les
valeurs qui ont
jonché notre portion
de temps sur terre.
Aux côtés de ses
coéquipiers, Eugène
ADJAGBÉNON était une
perle: un talentueux
joueur qui mettait
des années
d’expériences aussi
riches que
méritoires au
service du
collectif.
Plus tard,
entraîneur, il était
un formateur hors
paire, un artisan
inlassable qui aura
semé le germe du
handball dans des
milliers de cœurs
avec générosité et
abnégation. De
Dangbo à Glazoué et
après Abomey avec un
détour par Kaboua
Eugène aura été le
père spirituel de
nombreuses
générations de
handballeurs qui ont
et continuent de
faire les beaux
jours du handball
béninois. C’est donc
un baobab, une icône
du handball béninois
que nous avons
perdu.
Eugène ! Nous ne
pouvons pas oublier
ta passion, ton
engagement, ta
détermination et ton
sens du devoir au
service du handball
béninois.
Jusqu’à ce petit
matin du mardi 14
avril dernier, où tu
poussas ton dernier
souffle, après une
longue maladie, tu
n’as rien fait qui
puisse te détourner
de deux missions
essentielles : la
famille et ton sport
préféré.
Pour la première, et
mieux que nous, tes
enfants, ton épouse,
tes frères et
sœurs,…tes proches
en un mot,
témoigneront
valablement.
Quant à la deuxième,
celle envers et pour
ta famille sportive,
les dirigeants
passés et présents
du handball
béninois, les
joueurs et tous les
autres acteurs de
notre discipline
favorite sont les
témoins vivants de
ton service accompli
et bien accompli.
Aujourd’hui tu as
rejoint l’orient
éternel et au moment
de rendre compte au
Père céleste, tu
peux être fier et
affirmer haut et
fort de là où tu es
: « Mission
accomplie » et comme
nous croyons en la
résurrection, tu
pourras espérer
vivre avec notre
Seigneur
Jésus-Christ et lui
dire : « Je suis
prêt à recommencer
Mon Seigneur,
sourire aux lèvres
».
Subjectif par
excellence, aucun
acte humain n’est
parfait, aucune vie
humaine n’est faite
que de bonnes
choses. Il y a eu
sûrement dans ta vie
Eugène, des actes
qui n’ont pas été
bons. Mais nous tous
ici réunis pouvons
témoigner que dans
la balance du bien
et du mal qui
s’alternent pour
l’équilibre de
l’Univers, dans
cette dualité entre
le bien et le mal,
de la vie et de la
mort, dans le match
que se livrent la
volonté de bien
faire et la
tentation du mal, la
victoire est nette
et sans bavure. Dans
les pages de ta vie,
le bien est
largement victorieux
et nous aurions tous
te préférer toujours
à nos côtés, ici,
avant et après les
défis sportifs
relevés et auprès
des tiens.
Mais alors, tout
ceci est fini comme
cela devra l’être
pour tout mortel.
A cet instant où
nous te faisons nos
adieux, nous, tes
enfants et tes amis
de la famille du
handball confions
ton âme à l’Éternel
le Tout Puissant,
convaincu dans la
foi qu’elle trouvera
le Repos Éternel en
Lui.
Eugène, va et repose
en paix ! La famille
du handball et le
monde sportif
béninois ne
t’oublieront point.
Nous continuerons à
gémir, à gémir
encore dans
l’espérance.
Va vaillant soldat!
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