En six éditions du Chan, une
remarque qui a sauté aux
yeux des observateurs
avertis du sport-roi
africain, c’est qu’aucun
pays de l’Afrique de
l’ouest, de l’Afrique
australe et de l’Afrique de
l’est n’a remporté le
trophée, tandis que
l’Afrique centrale l’a
remporté deux fois avec les
Léopards de la RD Congo
(2009 et 2016). Les quatre
autres sacres reviennent à
l’Afrique du nord, avec la
Tunisie en 2011, la Libye en
2014, et le Maroc en 2018 et
2020. Mais pour cette 7ème
édition, le vide vient
d’être comblé avec le sacre
d’un pays ouest africain, en
l’occurrence le Sénégal.
Mieux le Sénégal est comme
on le dit « dans son année
», en réussissant le doublet
Can/Chan en l’espace d’une
année.
Le Chan ou la Can des
joueurs « domestiques » ou
locaux pour certains, n’a
pas encore atteint les
sommets en six éditions les
sommets, même s’il faut
reconnaître, certaines
individualités se sont
révélées. Et cela s’explique
par plusieurs raisons, dont
celle liée au fait que, tous
les pays ne participent pas
à cette compétition avec les
mêmes objectifs. Certains
pays ont opté pour voyager
qu’avec des jeunes en grande
partie, avec pour arguments
de préparer la relève, alors
que le Chan est une
compétition Open. D’autre
ont choisi de sélectionner
des jeunes joueurs, à leur
risque et péril car ces
derniers vont jouer face à
de vieux briscards. Ce qui
n’est pas mauvais en soi,
mais cela doit être limité à
des proportions
raisonnables, afin de ne pas
fausser l’esprit du Chan.
La Confédération africaine
de football a quant à elle
trouvé juste, en initiant
des compétitions pour toutes
les catégories (« cadet,
junior, espoir et senior »).
Quant-au niveau tant espéré
du chan, il finira à coup
sûr par être atteint.
En outre, ne serait-il pas
un atout pour le championnat
d’Afrique des Nations (Chan)
que les critères de
participation des joueurs
soit redéfini ? En effet,
pour le moment, le seul
critère exige que le joueur
joue dans le championnat de
son pays. Mais au même
moment, selon les
statistiques, bon nombre de
joueurs locaux vont monnayer
leurs talents à l’étranger,
dans les clubs du nord du
continent. Et le constat,
c’est qu’ils jouent dan un
autre championnat «
domestique » ou « local » du
continent. Mais le hic,
c’est que ces derniers ne
sont pas sélectionnables et
ne peuvent pas défendre
actuellement les couleurs de
leurs pays lors d’une
édition de Chan. Un paradoxe
que l’on peut corriger
puisqu’actuellement, un
joueur qui joue par exemple
au Wac de Casablanca (Maroc)
ou encore à l’USMA en
Algérie, etc. n’est pas
éligible pour le Chan.
N’est-il pas temps de sauter
ce verrou, en permettant
aussi à ces joueurs évoluant
dans des championnats locaux
hors de leur pays, de
disputer le Chan ?
Et si les avis divergent, le
président de la Caf Patrice
Motsepe quant à lui, craint
que des joueurs
professionnels confirmés ne
viennent prendre la place
des talents naissants dans
leurs championnats
d’origine, alors que
justement l’objet premier du
Chan, c’est de donner de la
visibilité à ces joueurs et
de les valoriser. En outre,
le patron de l’instance
faitière du football
africain pense qu’il ne faut
pas transformer le Chan en
une Can bis. Il faut le
reconnaître, l’inquiétude du
président Patrice Motsepe
est quand même fondée.
En nous référant au cas du
Burkina-Faso, où des joueurs
confirmés des Etalons A
comme le vice-capitaine
Yessoufou Dayo, Blatti
Touré, pour ne citer que
ceux-là, sont sociétaires
respectivement de RS Berkane
du Maroc, de Pyramid FC
d’Egypte, au Chan, leur
présence peut amenuiser les
chances de participation des
talents en herbe du
championnat local restés au
pays, à une phase finale du
Chan.
Afin d’éviter que ces
joueurs « expatriés » mais
évoluant sur le continent ne
viennent prendre les places
de ceux restés au pays, la
Caf peut par exemple fixer
un quota à ne pas dépasser.
Ainsi, tout comme aux jeux
olympiques (J.O.), les
sélections qualifiées à la
phase finale, pourront faire
jouer que trois joueurs,
hors catégorie espoir. En
outre, ces joueurs ne
doivent pas être autorisés à
prendre part aux
éliminatoires comme aux J.O.
Quant à la formule actuelle
des éliminatoires du Chan,
qui se disputent par zones,
elle doit être maintenue car
elle permet d’évaluer le
niveau d’évolution du
football dans chaque zone du
continent représentée en
phase finale. Dans tous les
cas, le débat sur une
éventuelle refonte du Chan,
est prévu prochainement au
sein du comité exécutif de
la Caf. |