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Championnat d’Afrique des Nations (Chan) :
Le critère championnat « domestique » ou africain qui fait polémique !

Le Président de la Caf Patrice Motsepe,

 

La 7ème édition du Championnat d’Afrique des Nations (Chan), Algérie 2022 a rendu son verdict le samedi 4 février 2023 dernier avec le sacre des Lions de la Téranga du Sénégal en finale face au pays hôte. Ainsi, après sept éditions, que retenir en termes de bilan ? Quels enseignements peut-on en tirer ? Faut-il réformer le Chan ?

En six éditions du Chan, une remarque qui a sauté aux yeux des observateurs avertis du sport-roi africain, c’est qu’aucun pays de l’Afrique de l’ouest, de l’Afrique australe et de l’Afrique de l’est n’a remporté le trophée, tandis que l’Afrique centrale l’a remporté deux fois avec les Léopards de la RD Congo (2009 et 2016). Les quatre autres sacres reviennent à l’Afrique du nord, avec la Tunisie en 2011, la Libye en 2014, et le Maroc en 2018 et 2020. Mais pour cette 7ème édition, le vide vient d’être comblé avec le sacre d’un pays ouest africain, en l’occurrence le Sénégal. Mieux le Sénégal est comme on le dit « dans son année », en réussissant le doublet Can/Chan en l’espace d’une année.
Le Chan ou la Can des joueurs « domestiques » ou locaux pour certains, n’a pas encore atteint les sommets en six éditions les sommets, même s’il faut reconnaître, certaines individualités se sont révélées. Et cela s’explique par plusieurs raisons, dont celle liée au fait que, tous les pays ne participent pas à cette compétition avec les mêmes objectifs. Certains pays ont opté pour voyager qu’avec des jeunes en grande partie, avec pour arguments de préparer la relève, alors que le Chan est une compétition Open. D’autre ont choisi de sélectionner des jeunes joueurs, à leur risque et péril car ces derniers vont jouer face à de vieux briscards. Ce qui n’est pas mauvais en soi, mais cela doit être limité à des proportions raisonnables, afin de ne pas fausser l’esprit du Chan.
La Confédération africaine de football a quant à elle trouvé juste, en initiant des compétitions pour toutes les catégories (« cadet, junior, espoir et senior »). Quant-au niveau tant espéré du chan, il finira à coup sûr par être atteint.
En outre, ne serait-il pas un atout pour le championnat d’Afrique des Nations (Chan) que les critères de participation des joueurs soit redéfini ? En effet, pour le moment, le seul critère exige que le joueur joue dans le championnat de son pays. Mais au même moment, selon les statistiques, bon nombre de joueurs locaux vont monnayer leurs talents à l’étranger, dans les clubs du nord du continent. Et le constat, c’est qu’ils jouent dan un autre championnat « domestique » ou « local » du continent. Mais le hic, c’est que ces derniers ne sont pas sélectionnables et ne peuvent pas défendre actuellement les couleurs de leurs pays lors d’une édition de Chan. Un paradoxe que l’on peut corriger puisqu’actuellement, un joueur qui joue par exemple au Wac de Casablanca (Maroc) ou encore à l’USMA en Algérie, etc. n’est pas éligible pour le Chan. N’est-il pas temps de sauter ce verrou, en permettant aussi à ces joueurs évoluant dans des championnats locaux hors de leur pays, de disputer le Chan ?
Et si les avis divergent, le président de la Caf Patrice Motsepe quant à lui, craint que des joueurs professionnels confirmés ne viennent prendre la place des talents naissants dans leurs championnats d’origine, alors que justement l’objet premier du Chan, c’est de donner de la visibilité à ces joueurs et de les valoriser. En outre, le patron de l’instance faitière du football africain pense qu’il ne faut pas transformer le Chan en une Can bis. Il faut le reconnaître, l’inquiétude du président Patrice Motsepe est quand même fondée.
En nous référant au cas du Burkina-Faso, où des joueurs confirmés des Etalons A comme le vice-capitaine Yessoufou Dayo, Blatti Touré, pour ne citer que ceux-là, sont sociétaires respectivement de RS Berkane du Maroc, de Pyramid FC d’Egypte, au Chan, leur présence peut amenuiser les chances de participation des talents en herbe du championnat local restés au pays, à une phase finale du Chan.
Afin d’éviter que ces joueurs « expatriés » mais évoluant sur le continent ne viennent prendre les places de ceux restés au pays, la Caf peut par exemple fixer un quota à ne pas dépasser.
Ainsi, tout comme aux jeux olympiques (J.O.), les sélections qualifiées à la phase finale, pourront faire jouer que trois joueurs, hors catégorie espoir. En outre, ces joueurs ne doivent pas être autorisés à prendre part aux éliminatoires comme aux J.O. Quant à la formule actuelle des éliminatoires du Chan, qui se disputent par zones, elle doit être maintenue car elle permet d’évaluer le niveau d’évolution du football dans chaque zone du continent représentée en phase finale. Dans tous les cas, le débat sur une éventuelle refonte du Chan, est prévu prochainement au sein du comité exécutif de la Caf.

Barthélemy KABORE

(Correspondant Burkina-Faso)

Site Jipsportsbenin.com, Lundi 13 Février 2023 (18h56mn)

 

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