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Entretien avec :
Philippe Doucet sur la
suspension de Ahmad :
«Il y a une certaine
duplicité de la Fifa, mais la
sanction est justifiée»
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Philippe
Doucet
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Philippe Doucet de Canal+,
comme la majorité des
analystes, n’est pas surpris
par la décision de la
Commission d’éthique de la
Fifa, qui a infligé une
suspension de cinq ans au
président de la Caf.
Entretien. |
Quel est votre commentaire à
la suite de la sanction
infligée au président de la
Caf Ahmad ?
La première chose, c’est que
c’est tout sauf une surprise
puisqu’on avait vu, on avait
lu, on savait qu’il y avait
une action contre lui auprès
du Comité d’éthique de la
Fifa. Et surtout quand on a
vu les candidatures de Ahmed
Yahya par exemple, de
Augustin Senghor, on se
doutait que ça signifiait
que Ahmad ne pourrait pas
être candidat, qu’il allait
être suspendu. On ne pensait
pas peut-être que ce serait
une condamnation aussi
sévère, mais on comprend
mieux toutes ces
candidatures qui ont surgi
les derniers jours. Elles
ont surgi tout simplement
parce que le clan de M.
Ahmad savait que leur
candidat ne pourrait pas se
représenter.
Le fait que Fatma Samoura,
Sg de la Fifa, ait été
nommée Déléguée générale de
la Caf ne présageait pas
déjà du gros souci que
Ahmad a aujourd’hui ?
Tout ce qui arrive à Ahmad
aujourd’hui est très vieux.
Il y a une certaine
duplicité de la Fifa – mais
ça ne veut pas dire que la
sanction en elle-même n’est
pas justifiée, elle est
méritée par rapport aux
griefs qui lui sont
reprochés – mais tous ces
faits remontent à loin, à la
moitié de l’année 2018, puis
à la fin 2018, puis à la
mi-2019. Donc tout ça est
une accumulation. Et quand
Fatma est arrivée, c’était
déjà la conséquence de tout
cela, avec des
dénonciations. On se
rappelle notamment un
courrier dénonciateur de la
part de l’ancien Sg de la
Caf, de la part du directeur
financier de la Caf, qui
avaient dénoncé des choses
notamment par rapport à
Tactical steel, la visite à
la Mecque de dirigeants de
la Caf et de dirigeants de
fédérations africaines,
payée par la Caf. Tout cela
est assez vieux et c’est ça
qui avait, en partie,
déclenché l’installation de
Fatma dans ce rôle. En fait,
on avait tous les éléments
depuis un certain temps. Ce
qui est assez surprenant,
mais qui est très tactique
sur le plan électoral.
A l’arrivée de Fatma Samoura
comme Déléguée générale, la
Caf avait dit que c’était à
sa demande. Vous n’y avez
pas cru évidemment…
Oui et non, parce que si on
regarde les déclarations de
Ahmad Ahmad à l’époque, il y
avait quand même déjà en
filigrane le côté «elle va
nous aider». Il y avait
aussi ce côté «il y a des
enquêtes, des dénonciations,
nous n’avons rien à cacher,
la Fifa sera en interne». Il
avait dit cela à l’époque.
Mais on l’avait vu d’une
manière un peu plus
subalterne. On avait tous
été très choqués, sans
toutefois faire attention à
tous les témoignages et
accusations qui
s’accumulaient sur Ahmad.
L’ami Infantino a-t-il lâché
Ahmad ?
Effectivement ! Mais il n’y
a pas une véritable amitié
là-dedans. On est dans une
histoire politique. Il faut
se rappeler que la Fifa
avait besoin d’un successeur
à Issa Hayatou. Elle voulait
changer plusieurs présidents
de confédération, notamment
celui de la Caf, et c’est
ainsi qu’on est devenu très
ami avec Ahmad Ahmad.
Puisque personne n’osait se
présenter contre Hayatou et
du coup, il a fallu trouver
quelqu’un et c’est
finalement Ahmad Ahmad qui a
été le candidat de la Fifa.
Mais il n’y avait aucune
amitié, rien de personnel
dans tout ça. Il y avait
juste le besoin de faire
tomber Hayatou. Mais dans
les deux premières années du
mandat de Ahmad, la Fifa a
vu tous les dégâts
s’accumuler. Je crois qu’il
y a eu une stratégie
électorale en disant «on va
finir comme ça doucement,
Ahmad ne décidera plus de
rien jusqu’à la fin de son
mandat. On va le neutraliser
par exemple par la venue de
Fatma Samoura et autres, et
à la prochaine élection il
devrait sauter». Mais
actuellement, les quatre
candidatures déclarées sont
étudiées par le Comité
d’éthique de la Fifa. Et
puis, il se passera encore
des choses, car il n’y aura
pas quatre candidats au
moment de l’élection. On
peut supposer qu’il y aura
des alliances.
Pour vous, qui sera le
prochain président de la Caf
?
Je ne fais pas de pronostic,
ce n’est pas mon métier. Mon
métier, c’est d’essayer de
comprendre, d’analyser ce
qui se passe. Mon seul
pronostic, c’est qu’il n’y
aura pas quatre candidats,
car des choses vont se
passer. On pourrait avoir
une élection très originale,
parce qu’il est rare qu’il y
ait autant de concurrence et
aucun sortant ne serait
candidat, ce qui est tout à
fait nouveau. Et puis, on se
demande si ça ne va pas être
un duel
anglophones/francophones.
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SOURCE :
Cameroon-Info.Net
Site Jipsportsbenin.com,
Date de la
1ère Publication :
Mercredi 25 Novembre 2020 (10h58mn)
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