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Charles Titigouéti

Président du Céfes Académie et de l’association

des centres de formations sportives du Bénin

« Le sport béninois est désastreux et mal du football béninois

 se situe dans le rang des acteurs qui le dirigent »

Charles Titigouéti

 

« Pas de résultats attrayants sur le plan sportif sans la structuration des centres de formation » a fait savoir Charles Titigouéti, le président des centres de formation sportive au Bénin. Dans cet entretien exclusif, il a fustigé l’état embryonnaire dans lequel vacille le sport béninois et surtout le football, conséquence d’une Fédération sans vision dont seuls les intérêts personnels priment au détriment de la prospérité du peuple. Se projetant sur le labyrinthe dans lequel s’est plongé le secteur football depuis plusieurs années déjà, Charles Titigouéti insiste sur la modernisation avec des réformes à même d’inculquer aux dirigeants le souci du professionnalisme. C’est à ce seul prix que le sport béninois pourra valablement contribuer au développement du pays, a t – il précisé…. [Lisez plutôt]

 

Bonjour monsieur Charles Titigouéti, pouvez-vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis le président de l’association des centres de formation sportives du Bénin et président de Cefes académie de Cococodji.

 

Quelle lecture faites–vous du sport béninois ?

Le sport au Bénin en général est en retard par rapport à ce que cela doit être. Et on ne peut donc pas s’en réjouir. Nous souhaitons de ce fait, que des reformes qui doivent être opérées pour le moderniser puissent être opérées afin de permettre au sport béninois de contribuer au développement du pays. Donc en général l’état du sport béninois n’est pas réjouissant et il va falloir qu’on fasse désormais l’essentiel de ce qu’on doit faire.

 

Quel regard portez–vous sur l’installation du comité de normalisation installé par la Fifa?

La Fifa a ses règles. Quand il y a ces genres de crise, c’est comme ça que ça se passe, afin de réunir les acteurs. Au Bénin, cela s’est fait et malheureusement, il y a déjà des brouilles et des mésententes. Alors que dans ce comité, il y a la représentation de toutes les différentes parties, donc c’est simplement déplorable et c’est vraiment dommage. La situation se comprendrait si c’était un comité à sens unique. Ça pose encore le problème d’homme. Le Bénin a un problème d’homme et notre sport souffre vraiment des hommes qui le dirigent. Le mal du football béninois se situe dans le rang des acteurs qui le dirigent. A l’étape actuelle, pour le mieux, on devrait se comprendre afin de mettre en place de nouveaux principes à respecter pour le bonheur de notre sport et surtout pour les jeunes de ce pays. En football, une année perdue ne se rattrape pas et comme ça, ce sont les jeunes qui sont sacrifiés. Depuis des mois, tout est au calme et c’est une génération qui part ainsi, c’est vraiment dommage et regrettable. Il urge qu’ils s’entendent au plus vite et mettre l’intérêt du pays au dessus de leurs propres intérêts. Lorsque l’égo domine trop les actes, c’est mauvais.

 

Quelles devraient être selon-vous, la (ou les) priorité(s) de ce comité de normalisation ?

La priorité ici, c’est de ramener l’union. Rien ne se fait dans la désunion. De ce fait, le comité doit alors tout faire pour qu’il ait l’union entre les différents acteurs de ce football. Ensuite, mettre en place les fondamentaux et respecter la feuille de route donnée par la Fifa. S’il y a des gens qui ne veulent pas travailler, il y a des voies de recours afin qu’il y ait une union autour de ce qui sera fait puisse qu’ici, c’est l’intérêt de la Nation béninoise qui est en jeu

 

Dans cette atmosphère, comment se portent alors les centres de formations au Bénin ?

Le Bénin n’a pas une tradition de centre de formation. C’est vrai qu’il y a des promoteurs privés qui s’essayent à la chose. Mais nous ne sommes pas un pays de grande tradition de centre de formation. Donc les centres au Bénin essayent de faire leur chemin. Mais depuis 2012, 2013 avec le ministre Didier Akplogan et la création de la direction de formation sportive, il y a un peu plus de visibilité et un peu plus d’attention des autorités vis–à–vis des privés qui font le travail avec les moyens dont  ils se disposent. Mais il faut le dire, il n’y a pas encore l’organisation et toute la structuration qu’il faut pour qu’on soit vraiment fier du travail des centres de formation sportives au Bénin. Cependant, il faut déjà encourager l’effort qui se fait et le soutenir avec des compétitions règlementaires. Et je lance donc l’appel au comité de normalisation et aussi au prochain comité exécutif de la FBF de penser à mettre en place des compétitions en faveur des centres de formation afin de permettre aux jeunes qui sont formés d’être en jambe pour se faire repérer par des clubs. Donc les centres de formation sportives existent, mais il faudra organiser et à asservir davantage le secteur.

 

Quelles sont vos relations avec le comité exécutif de la Fédération béninoise de football?

Les centres de formation sont sous la tutelle du ministère en charge des sports. Donc nous n’avons pas une relation de tutorat vis–à–vis de la Fédération. Par contre, le football est géré par la Fédération comme cela se passe dans tous les pays. De ce fait, nous avons essayé de tisser des relations qu’il faut avec la Fédération défunte mais malheureusement, ça n’a pas été le cas, puisse qu’il y a problème de vision. Les membres de cette Fédération n’ont pas la vision des centre de formation ce qui a fait qu’on n’a pas pu obtenir d’eux tous les appuis nécessaires pouvant permettre de valoriser le travail effectué par les centre de formation. C’est dire qu’au moment où le ministère nous appuyait, organisait des compétitions ne se reste qu’une fois l’an, la Fédération était carrément absente derrière nous. Même si le ministère les invite, on ne les voit pas, c’est vraiment dommage. Mais c’est un problème d’homme, les gens n’ont pas la vision qu’il faut pour l’intérêt de la Nation. Je suis désolé de le dire ainsi, ce n’est pas bon et on doit pouvoir changer car le pays appartient à nous tous.

 

 L’un de vos objectifs, c’est de pouvoir former des jeunes capables de faire valoir leur talent sur l’international. Parlez – nous de l’expatriation des joueurs que vous formez ? 

Il n’y a pas encore l’organisation qu’il faut. Si la Fédération faisait bien son travail, tous les joueurs que nous formons doivent avoir un répertoire et partant de cela, on pourra valablement faire un suivi. Malheureusement, il n’y a pas encore cette synergie. De ce fait, si chacun trouve un petit moyen, il essaye de faire voyager les enfants sans la visibilité qu’il faut. Alors que notre objectif, c’est de former des jeunes capables de compétir à l’échelle internationale et devenir sportifs professionnels à même de jouir de leur profession. Tout est encore à refaire. On n’a pas une vue sur les enfants qui voyagent. Pour l’instant, chacun fait comme il le peut. Notre souci actuellement, c’est de faire en sorte que le travail qu’effectuent les centres de formation soit formel. Comme ce qui se passe dans les autres pays.

 

Le pire ennemi du football béninois c’est bien sûr la tricherie sur l’âge des joueurs et récemment, cela a frappé le pays. Vous qui êtes dans les centres de formation que faite vous pour conjurer cette pratique ?

Cela revient au même problème de structuration que j’évoquais. Si la Fédération avait un championnat de centres de formation, les enfants auraient été répertoriés et on aura déjà de précision sur l’âge de chacun. En notre sein, on ne peut rien faire encore dans l’état actuel. Nous n’avons pas les moyens nécessaires, et chaque centre s’organise de manière dont – il peut. Mais nous avons au moins une idée claire sur la plupart des centres qui travaillent, cependant il n’y a pas l’organisation qu’il faut. Et ça, c’est le rôle de la Fédération. Le Comité de normalisation doit prendre cela en compte dans leur reforme. Les dirigeants doivent savoir qu’on ne peut pas avoir un résultat probant s’il n’y a pas une structuration des centres de formation.

 

 En marge des obsèques au Général Mathieu Kérékou, le stade de l’amitié de Kouhounou, désormais baptisé stade Mathieu Kérékou, votre opinion ?

C’est une fierté pour moi de l’entendre. Notre pays n’a pas la tradition de pérenniser les grands hommes. Ceux qui ont eu cette noble initiative, je les félicite. Comme cela, on parlera de ce grand homme aux enfants. Il y a eu d’autres qui sont passés mais que beaucoup ne connaissent pas, simplement parce qu’on ne les avait pas immortalisé. Nous devons donc avoir cette culture de pérenniser la vision de ces grands hommes qui ont fait de bonnes œuvres pour notre Nation.

 

Votre mot de la fin pour conclure cet entretien ?

Je vous remercie, vous les journalistes pour ce que vous faites. Malgré l’état désastreux de notre sport surtout le football, vous êtes derrière nous, nous vous en remercions. Je réitère mes appels, si chacun sait que ce pays appartient à nous tous, mettons alors de côté nos égos et comme cela, le Bénin va prospérer et nous seront aux grands rendez–vous sportifs.

 

Propos recueillis par Jérôme Tagnon  

Site "Jipsports", Date de la 1ère Publication : Jeudi 21 Décembre 2016 (03H24MN)

 
 

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