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Diamil Faye,

Promoteur de la Convention Internationale de Sport

en Afrique (CISA) et Patron de Jappo.SA

«Nous voulons faire une grande manifestation pour fêter les 10ans de la CISA»

Diamil Faye,

Diamil Faye est le patron de Jappo SA, promoteur de la marque JSport qui est la première marque africaine au niveau des Jeux olympiques, notamment à l’occasion des JO de Londres. Son nom est lié au mouvement olympique. Également consultant pour la FIFA, l’expérience de Diamil Faye s’étend aussi dans le conseil pour la mise en place de dossiers de candidatures pour les jeux olympiques (villes de New York et Sochi) et pour les jeux du Commonwealth (ville d’Abuja). L’expertise de Diamil Faye s’étend aussi aux jeux régionaux, entre autres : Jeux Asiatiques Guangzhou 2010 et Jeux Africains 2011 (élaboration du budget). Président du Guédiawaye Football Club, il a bien voulu lever un coin de voile sur ses activités et de sa vision pour le sport en Afrique. Entretien !!!

 

Vous ne manquez de le dire souvent, vous ambitionnez contribuer au développement du sport en Afrique. De quels moyens disposez-vous pour aboutir à cette fin, Diamil Faye ?

Par le travail soutenu et régulier tous les jours. En essayant de partager le maximum possible le produit phare que j’ai, en essayant aussi d’aider nos dirigeants africains et tous les gens qui tournent autour du sport, y inclus les journalistes à se mettre en réseau, parce que le plus grand problème que nous avons en Afrique est qu’on travaille de façon isolé. Je pense qu’il est important aujourd’hui que nous commencions à être dans un réseau de partage et d’échange pour pouvoir espérer avancer. Pour cela, il faut s’armer de beaucoup de patience et d’abnégation, être dans une vision très claire et essayer de partager cette vision-là pour pouvoir faire du sport africain et du sport en général un outil de développement.

 

Comment se porte le Guédiawaye football club actuellement ?

Le club se porte pas mal mais qui aurait pu mieux se comporter si peut-être il était plus rigoureux sur certains aspects. Mais, lorsque j’ai pris ce club, il y a 4 ans, c’était un club qui était en faillite et relégué en division amateur. Nous avons pris ce club il y a 4 ans en nous disant que nous allons en faire le meilleur club du Sénégal et gagner le premier trophée (le club existe depuis 25 ans

et n’a jamais rien gagné). Au bout de 2 ans, on a été relégué en ligue 2 et comme par hasard, la troisième, nous avons gagné notre premier trophée national. Nous avons gagné la Coupe de la ligue et on est remonté en ligue 1. Donc, cette année, nous sommes en train de nous préparer pour jouer le championnat pour pouvoir être champion du Sénégal.

 

De quels moyens disposez-vous pour espérer devenir champion du Sénégal?

Guédiawaye, comme je vous l’ai dit était un club en difficulté au moment où nous l’avions pris. Aujourd’hui, il y a une administration qui est en place, il y a des gens qui sont payés et qui travaillent. Nous avons un directeur, un intendant, un financier, nous avons des médecins, etc. Nous avons aussi cette année, recruté un entraineur sénégalais qui travaillait en France. Nous avons recruté son adjoint, aussi un Sénégalais qui travaillait en Espagne. Nous avons aussi recruté l’ancien directeur technique du Sénégal qui s’est qualifié à la coupe du monde 2002. Et nous sommes en train de faire un recrutement poste par poste pour pouvoir monter une bonne équipe.

C’est un travail de fond qui se fait au  niveau des petites catégories. Et là, nous sommes en train de mettre en place un bon programme marketing pour trouver des sponsors au-delà des ressources que ma société met déjà dans le club. La chance que ce club a, c’est qu’aujourd’hui, il y a une certaine stabilité financière qui fait que c’est ma société qui gère le club et qui finance en attendant de trouver des sponsors. Et on a réussi à faire signer des contrats avec des sponsors et cela est aussi important.

 

Qu’est-ce que ces sponsors apportent de façon concrète au club ?

Je dirai avec l’expérience que nous avons eue il y a 2 ans que les sponsors maillot que nous avons eu ont ramené à peu près 30% des ressources du club. Ce n’était pas une mince affaire, parce que la plupart des clubs traditionnels que nous avons trouvé sur place n’ont pas de sponsors. Sachant qu’aujourd’hui nous avons aussi développé les revenus tirés de la billetterie, parce que nous avons une organisation très stricte le jour des matchs pour pouvoir avoir de l’argent. Quand l’équipe tourne bien, nous avons jusqu’à 1 million 500 mille francs Cfa par match. Ce qui n’est pas rien, même si ce n’est pas énorme. Donc, nous essayons quand même de mettre en place des outils de marketing comme cela. Par exemple, nous faisons aussi la vente de maillots. Chaque année, nous vendons des maillots à 5000 francs fa et nous essayons en moyenne d’en vendre 500. C’est de petits revenus, mais quand on les additionne, sincèrement, cela vient renforcer cette position des sponsors qui nous aident un peu.

 

Alors, comme vous venez de le démontrer, vous faites avec Guédiawaye football club, l’expérience de l’économie du sport, notamment du football. Comment comptez-vous aider les autres dirigeants de clubs, non pas seulement au Sénégal, mais au-delà de ses frontières, pour  qu’une économie puisse être bâtie autour des activités sportives ?

Moi, je suis un manager. Donc, ce que je sais, j’essaye de mettre au profit des performances, de les identifier et de les mettre en oeuvre. Et la seule façon dont je peux aider les autres clubs, c’est de montrer d’abord des performances, mais pas seulement sportives, elle est administrative, elle est financière, elle est aussi même sociale. Donc, c’est en devenant un modèle, c’est-à-dire, une équipe qui gagne sur le terrain, c’est en devenant un modèle financier, je veux dire un club qui arrive à équilibrer ses comptes, c’est à partir de ce moment-là qu’on commencera par être une référence et peut-être servir de modèle aux autres clubs. Ça c’est mon objectif à moyen et long termes et sur lesquels nous espérons prospérer. Je pense qu’aujourd’hui, même si sur le plan sportif, nous ne sommes pas encore reconnus comme une référence au Sénégal, je pense que sur le plan administratif et sur le plan financier, nous avons fait des avancées. Nous sommes le seul club aujourd’hui au Sénégal où tout se paie par chèque ou par virement bancaire. La liquidité ne circule plus, ou circule pour de petite caisse de 30 mille francs pour de petites dépenses qu’on ne peut pas payer par chèque. Donc, ce sont des avancées comme cela que nous voulons mettre en place pour être un club modèle et moderne.

 

En tant qu’équipementier, quel commentaire faites-vous de cette activité complémentaire au sport ?

Je pense que c’est une activité nécessaire. Par le passé, les délégations africaines étaient les

moins bien habillées dans toutes les compétitions internationales et du monde, parce que les grandes marques étaient trop chères et inaccessibles et on s’acoquine sur le marché. Aujourd’hui, nous, nous offrons non seulement de la qualité, qui est la même que les grandes marques (ceux qui à Nanjing ont porté notre marque ce sont rendu compte qu’ils n’ont rien à envier à ceux qui ont une marque de haut de gamme). Derrière aussi, nous offrons la proximité. C’est-à-dire que quand un pays ou un comité olympique national a besoin de nous, ils savent où nous trouver et nous pouvons réagir et agir. Donc, nous pouvons les accompagner. Et aussi dans la collaboration, nous faisons des choses personnalisées. Nous avons par exemple habillé le Ghana dans leurs couleurs, le Burkina dans leurs couleurs, la Côte d’Ivoire pareille. Je pense que c’est la première démarche pour donner confiance à l’athlète. Il n’a plus de complexe parce qu’il est mal habillé par rapport à l’Européen où l’Américain. Ça, c’est notre contribution.

 

En mars prochain, vous organisez la  Convention Internationale du Sport en Afrique (CISA) en Algérie. Avant de nous parler des préparatifs de cette rencontre continentale, parlez-nous de la CISA, ainsi que des raisons qui vous ont motivé à prendre une telle initiative, Diamil Faye ?

Il y a quelques années, avant que je ne rentre au Sénégal, quand je travaille aux Jeux olympiques, j’ai été souvent invité à des conférences, soit en tant que participant simple, soit en tant qu’intervenant. Mais à chaque fois que je rentre dans ces conférences, je me rendais compte qu’il y avait un réseau extraordinaire, et je rentrais pratiquement avec une centaine de cartes de visites. L’autre chose aussi, je me rendais aussi compte de l’absence d’Africains dans ces conférences. Je me suis dit alors, si eux, qui sont dans les pays développés, ont besoin de se mettre en réseau pour discuter et d’échanger, mais, pourquoi pas nous ? Et c’est là que m’est venue l’idée de créer une Conférence africaine pour le sport qui maintenant va fêter ses 10 ans en Algérie l’année prochaine. Cette conférence contribue au débat sur l’amélioration des conditions du sport et sa pratique en Afrique.

 

Parlez-nous alors des préparatifs pour fêter les 10 ans de la CISA?

En accord avec le comité olympique algérien, nous voulons faire une grande manifestation. Et comme nous le faisons, nous allons organiser un séminaire pour les journalistes sportifs, un aussi pour les athlètes. Cette année, l’innovation est que nous allons faire une grande manifestation dans la rue avec des enfants et des champions africains. Pour le moment, nous sommes en train de préparer et je crois que d’ici le 25 novembre, nous allons fixer les dates et faire vraiment une grande fête à laquelle nous convions les acteurs du développement du sport en Afrique. 

 

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté dans l’organisation de la CISA chaque année ?

Les difficultés sont d’ordre financier, parce qu’il y a beaucoup d’Africains qui souhaitent participer, mais n’ont pas les moyens soit de payer le billet d’avion, soit de s’héberger. Donc,

je crois qu’aujourd’hui, sur le plan institutionnel, on aimerait avoir beaucoup plus de supports financier et moral. Nous attendons beaucoup de soutiens des États, mais aussi, nous nous devons nous aussi, d’aller faire une offre beaucoup plus solide aux partenaires commerciaux pour qu’ils viennent s’associer à cette démarche de rentabilisation du sport. CISA est en plein dans  l’économie du sport. Nous occupons quand même une centaine de chambres d’hôtel, il y a du transport interne, il y a aussi la restauration, donc, je crois que c’est important pour qu’il y ait une vraie économie du sport en Afrique.

 

Nous sommes à un an des Jeux olympiques de Rio. Comment comptez-vous aborder cette échéance?

Je ne suis plus impliqué dans l’organisation, donc l’échéance de Rio pour nous, c’est un objectif principal, c’est d’habiller plus de 50% des pays africains. Le plus grand nombre de pays que nous avons habillé jusqu’à présent c’est 18. Il faudrait qu’on arrive à un minimum de 27 pays habillés pour montrer notre ancrage en Afrique. Nous avons aussi comme cible d’habiller 5 pays en dehors de l’Afrique pour montrer que nous sommes non seulement une marque africaine, mais une  marque qui peut s’exporter au niveau international également.

 

Site "Jipsports", Date de la 1ère Publication : Jeudi 21 Décembre 2016 (03H24MN)

 
 

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