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Abdourahamani Djobo

Directeur général de l’Office béninois du sport scolaire et universitaire (OBSSU)

« Nous souhaitons avoir des moyens pour faire du sport à la base

le vrai levier de développement de notre sport »

Abdourahamani Djobo

 

 

Mouhamed Alassane

 

Du 13 au 17 juin, le Directeur général de l’Office béninois du sport scolaire et universitaire, Abdourahamani Djobo, à la tête d’une délégation de cadres de l’office, a effectué une descente dans les différentes classes sportives à travers toute l’étendue du territoire national. Objectif, voir de près l’évolution desdits centres et les conditions de travail, de vie et les conditions de pratique du sport et s’imprégner aussi du volet académique de ces apprenants. Une démarche qui répond à un besoin d’un véritable suivi de ces classes sportives. Lisez plutôt!!!

 

Monsieur le directeur, c’est quoi une classe sportive ?

C’est une sélection d’enfants d’une discipline donnée que nous mettons ensemble dans une classe que nous affectent les autorités d’un collège repéré. Ces enfants dont la tranche d’âge est de 12 à 13 ans, sont placés dans un régime étude et sport et disposent d’un emploi du temps spécial et ceci depuis la classe de 6ème. L’année dernière, nous avons implanté ces classes au niveau du basketball et du football. Si les conditions sont favorables, nous allons implanter cette année au niveau du football et du volley-ball aussi. Ainsi, progressivement, nous allons couvrir toutes les disciplines qui sont praticables au collège avant de penser aux autres.

 

Vous avez parlé d’emploi du temps spécial. Voulez vous dire que ces enfants sont occupés autrement que les autres élèves des établissements ?

Bien sûr. Ils suivent des cours académique, font la théorie de leur disciplines et ont également le temps pour faire la pratique. Ce que les autres élèves n’ont pas.

 

Depuis quand les classes ont-elles été installées ?

Elles ont été installées depuis octobre 2015.

 

Vous avez effectué il y a quelques jours, une descente dans ces différentes classes sportives. C’est quoi l’objectif de cette visite ?

L’objectif est de deux ordres. Le premier est de faire le suivi. Puisque depuis l’installation de ces classes en octobre 2015, nous n’avons pas eu les moyens de les suivre. Le second est d’évaluer le travail qui est fait durant l’année avec les enfants. Pour cela, nous sollicitons la fédération de la discipline concernée pour qu’elle nous affecte des techniciens. Cette fois ci, nous avons écrit à la FBF et la fédération de basketball qui nous ont envoyé des techniciens qui nous ont accompagnés. Et au même moment où on faisait le suivi, eux, ils faisaient l’évaluation. Une évaluation qu’on aurait dû faire un peu plutôt. Mais comme je l’ai dit, nous n’avons pas eu les moyens. En plus, cette année a été une année spéciale avec les élections que notre pays a connu.

 

 

Quelles sont les différentes étapes du suivi et de l’évaluation ?

Arrivé dans une classe que nous voulons suivre, nous laissons la place au technicien qui organise une séance de travail avec les enfants. A la fin de la séance, le technicien fait des observations et se sont ces observations-là qui nous permettent à nous autres, de savoir si le travail a été bien fait avec les enfants.

 

Est-ce qu’à la fin de cette tournée, vous avez été satisfaits des choses que vous avez vues ou vous vous dites qu’il y a encore du chemin à parcourir ?

A l’issue de cette tournée, nous avons fait le constat de ce que les classes sportives fonctionnent bien. Mais le fait que nous avons mis du temps pour faire le suivi et évaluer le travail, les enfants semblent marquer le pas. Alors, nous nous sommes rendu compte qu’il faut être régulier sur le terrain afin que le travail soit plus propre que ce que nous sommes allés voir. Au niveau des fondamentaux, nous avons été satisfaits avec l’appréciation des techniciens. Vous savez, seuls les techniciens maitrisent et peuvent apprécier au mieux les fondamentaux d’une disciplines. Ce suivi est le seul moyen pour nous de garantir l’avenir de ce projet, parce que si vous n’êtes pas régulier derrière les animateurs, ils passent parfois à côté. Du chemin à parcourir, je dis oui. Oui, parce qu’il faut parfaire les fondamentaux, amener les enfants à intégrer ces fondamentaux au niveau du jeu. Et c’est ce que nous avons demandé aux animateurs de revoir avec les enfants. Et pour vérifier si cela a été mis en application, nous pensons organiser un tournoi inter classes-sportives prochainement. Permettez-moi de vous dire que nous avons décidé de permettre à la meilleure classe sportive d’abriter la classe sportive d’excellence. C’est le défi que chaque entraineur doit relever désormais avec ses enfants.

 

C'est-à-dire ?

Lorsque nous allons faire deux ans de pratique au niveau de la 6ème et de la 5ème, nous allons faire une évaluation sur le plan national. Les meilleurs qui seront retenus de cette évaluation seront placés dans un centre et seront entièrement pris en compte par l’Obssu. Et cette classe d’excellence sera installée dans l’établissement du meilleur entraineur. Et c’est le défi qu’ils doivent relever tous.

 

La classe sportive c’est en même temps le volet sport et le volet académique. Dites-nous le résultat que présente le volet académique au niveau de ces enfants ?

Pour nous informer au mieux par rapport à ce volet, nous avons demandé et obtenu des responsables d’établissement que l’animateur de la classe sportive soit le professeur principal (PP). Ainsi, cela nous a permis de savoir que de toutes les classes, il y a un ou deux qui reprennent. Ces enfants sont très bien appréciés dans les établissements. Ils ont des comportements exemplaires nous a-t-on dit. Cela augure d’un lendemain meilleur pour nos classes sportives si ça continue comme çà.

 

 

Qu’allez-vous faire des deux qui reprennent ?

Comme l’indique le projet, nous préparons les jeunes pour l’excellence. Et c’est ce à quoi nous allons nous y atteler l’année prochaine.

 

Quand vous parlez, on a tendance à croire que le projet ne rencontre aucune difficulté. S’il y en a parlez-nous-en. 

Je ne peux pas dire que le projet ne rencontre aucune difficulté. D’ailleurs il y a une qui a trait à l’équipement des enfants. Ce n’est pas tous les parents qui arrivent à équiper leurs enfants. Au niveau de certaines classes, nous avons assuré. Mais cette assurance ne couvre pas tous les enfants. Ce qui fait que certains enfants qui ont quitté loin ont des problèmes d’équipements. Ils ont aussi des problèmes de logement.

 

Est-ce que ces difficultés énumérées sont les mêmes d’une localité à une autres ?

Non. Il y a de disparité. Par rapport au problème d’assurance, nous n’avons pas rencontré les mêmes difficultés à Porto Novo, Kandi qu’àTanguiéta. C’est à Bassila et Savalou qu’on l’a eu. Par rapport à l’équipement, nous avons rencontré les mêmes problèmes presque partout. Puisqu’il y a des enfants qui jouent encore pieds nus.

 

L’Obssu a-t-il les moyens de régler ces difficultés qui se posent à lui ?

 Pour régler ces difficultés, nous avons posé le problème au ministre des sports, Oswald Homeky qui a compris et a promis se battre pour que nous ayons des moyens à disposition pour en avec. Mais de notre côté aussi, nous ne restons pas les bras croisés. Nous nous battons pour avoir des partenaires et les aider. Présentement je peux vous dire que nous avons 15 cartons de chaussures de basket, des maillots de basket et de ballons de basket qui sont convoyés de la France vers le pays et que nous allons récupérer bientôt au port avec qui nous sommes en négociation. Nous sommes entrés aussi en négociation avec l’Ambassade de la Turquie qui nous a fait des promesses. Nous avons plus besoin des équipements sportifs.

 

 

Est-ce que tous les parents dont les enfants ont été retenus ont donné leur quitus sans réticence ?

Sans vous mentir, je dirai oui. Ce qui a été bizarre pour nous aussi. Puisque c’est le contraire que nous avons eu dans les localités où on s’attendait à avoir ces genres de difficultés là. Je crois que c’est parce qu’il y a eu une certaine évolution au niveau de la mentalité des gens. C’est seulement à Abomey que nous avons rencontré ce genre de chose. Les parents ont trouvé que les vacances sont faites pour que les enfants se reposent. Et qu’il faut que leurs enfants aillent en vacances. En dehors de ces enfants-là, nous avons retrouvé tous les autres partout où nous sommes passés. Même les animateurs nous ont confirmé que les enfants étaient vraiment réguliers.

 

Parlez-nous de la relation qui existe entre l’Obssu et certaines fédérations sportives

Nous avons entrepris des démarches avec les fédérations et je remercie très sincèrement la fédération de basket qui est restée en contact permanent avec nous. Il y a la fédération de gymnastique aussi qui est régulièrement avec nous quand même bien nous n’avons pas encore de classe sportive en gymnastique. Alors je voudrais inviter les autres fédérations à faire comme celle de basket avec qui nous échangeons beaucoup par rapport au projet.  Puisque nous ne voulons pas former pour former. Il faut bien que des fédérations puissent utiliser ces produits que nous allons mettre sur le marché. Et pour les utiliser il faut qu’ils sachent qu’il y a une formation qui se fait quelque part.

 

Est-ce que l’Obssu envisage embraser toutes les disciplines sportives à long terme ?

C’est bien notre objectif global. Pour le moment, nous travaillons sur les disciplines praticables dans les établissements. Quand on aura fini avec ça, nous irons vers les autres. C’est pourquoi nous demandons à avoir des moyens pour faire du sport à la base le vrai levier de développement de notre sport.

 

D’où espérez-vous vous avoir ces moyens dont vous parlez ?

Nous avons foi. Puisque dans le projet de société du président de la République, Patrice Talon, il a fait un clin d’œil spécial au volet sport.  Et nous comptons beaucoup sur lui pour avoir suffisamment de moyens.

 

 

Quel doit être l’impact de ces différents projets de l’Obssu sur le sport béninois ?

Si l’Obssu arrive à maintenir le cap, et arrive à couvrir toutes les disciplines comme il se doit, le sport dans tous ses paramètres doit avoir de l’évolution. Puisque l’enfant qui a appris depuis le bas âge à jouer, je prends l’exemple du football, avec toutes les caractéristiques qu’il maitrise, lorsqu’il évolue et atteint l’âge de 15ans, il va alors jouer la catégorie des minimes. A 16ans, il devient cadet. Ça veut dire moins de 17ans. Et lorsqu’il aura 17ans, ça veut dire qu’il est déjà junior. Après avoir parcouru toutes ses catégories avant d’arriver chez les séniors, l’enfant devient potable. Et cela est un travail de longue haleine. Aujourd’hui, en 6ème ils apprennent les fondamentaux qu’ils vont développer durant tout le cursus jusqu’en classe de 3ème. Et à partir de cet instant, le jeu va se faire de lui-même. Ainsi nous aurons des athlètes talentueux au niveau de notre sport dans les années à venir. A l’Obssu, nous avons espoir que si on continue sur cette lancée, on parviendra à sortir notre sport de sa léthargie.

 

Vous êtes très optimistes alors….

Oui, si les moyens suivent vraiment.

 

Vous organisez un camp grâce au partenariat avec une structure de l’extérieur. Parlez-nous de ce camp ?

Je parlais des partenariats que nous sommes allés chercher en dehors des moyens que l’Etat met à notre disposition. C’est dans la recherche des moyens que nous avons rencontré un jeune béninois qui nous a mis en contact avec l’ONG œuvrons pour l’avenir. L’ONG est essentiellement axée sur le basketball. Et c’est cette ONG qui organise le camp dont vous parlez au Bénin. Nous avons souhaité que toutes nos classes sportives participent à ce camp et ils ont accepté. Par rapport à ce camp, nous avons deux volets. Le volet apprentissage au niveau des joueurs et le volet qui concerne les techniciens et les entraineurs. Les organisateurs viendront avec des experts qui donneront des formations aux arbitres et entraineurs de basketball du Bénin qui prendront part à ce camp. Le camp se tiendra du 23 au 30 juillet 2016, sur le stade Charles de Gaulle de Porto Novo.

 

Les conditions sont-elles remplies pour que le camp se déroule normalement ?

Les organisateurs ont décidé de prendre en charge l’hébergement et la restauration des autres équipes participantes. Et nous, nous prenons en charge nos classes sportives.

 

Que diriez-vous pour conclure cet entretien ?

Je voudrais inviter le président de la République à faire comme il a dit dans son projet de société, de faire vraiment un clin d’œil à l’Obssu pour que nous ayons suffisamment de moyens.. L’avenir se trouve dans la formation des jeunes. Dès que les jeunes seront biens formés le sport va se porter mieux. Aux parents je demande de continuer à nous faire confiance et à nous accompagner également en suivant les enfants avec nous.

 

Site "Jipsports", Date de la 1ère Publication : Mardi 26 juin 2016 (22H44MN)

 
 

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