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Fernando Hessou

Secrétaire Général de la fédération béninoise de lutte

« Il faut que le Bénin existe désormais à l’international »

Fernando Hessou

 

Du 23 au 30 octobre 2016, la fédération béninoise de lutte a organisé une deux formations assurées par le franco-ivoirien Vincent Aka et Annabel Laure Ali, deux experts de l’Union mondiale de lutte (UWW, United world wrestling). Le secrétaire général de ladite fédération, Fernando Hessou, est revenu sur l’opportunité et le bilan de la formation. C’est à travers un entretien qu’il a accordé à notre rédaction, le week-end dernier. Lisez plutôt !!!

 

Il y a environ deux semaines, la fédération béninoise de la lutte a organisé une série de formations. Que peut-on retenir du bilan de cette formation ?

C’était pour la toute première dans l’histoire sportive du Bénin, qu’une formation des entraîneurs de niveau 1 de la lutte olympique, a été organisée. Sur le plan des ressources humaines, le Bénin dispose désormais de 17 entraîneurs dont 15 sont sur le territoire national et deux (une femme et un homme) résident en Côte d’Ivoire, grâce au CNOSB en collaboration avec la solidarité olympique. Les arbitres et les juges ont aussi bénéficié d’une formation grâce à l’appui du Fonds national de développement des activités de jeunesse, des sports et loisirs (FNDAJSL), du 26 au 30 octobre.

 

C'est la première fois qu'une telle formation a eu lieu au Bénin. Pourquoi avoir attendu tout ce temps ?

Je vais être direct. Nous sommes dans un pays où tout le monde dit que la lutte c’est un sport traditionnel, ça fait partie de notre culture. Malheureusement, ceux qui ont été les premiers responsables de la lutte au Bénin, sont restés passéistes. Ils sont fondamentalement revêtus aux changements. Ils ne veulent pas du tout qu’on parle d’autres choses que de la lutte traditionnelle, de la lutte africaine. Et malgré tout ce qui leur est dit, ils n’ont pas voulu démordre. Il a failli forcer pratiquement la main à tous ces responsables pour que le stage de formation dont nous parlons, aujourd’hui, soit une réalité.

 

Qu’entend-on par lutte olympique ?

La lutte olympique regroupe les luttes gréco-romaine, libre et féminine. Tous les participants sont repartis avec les règlements de chacune de ses trois styles de lutte pratiqués aux jeux olympiques.

La lutte est une discipline de préhension. Il n’y a pas de coups donnés. La règle d’or de sécurité en matière de lutte est de « ne pas faire mal, ne pas se faire, ne pas se laisser mal ».

 

Les attentes de la fédération sont-elles comblées au terme de la formation ?

Oui. Puisque les 17 entraineurs stagiaires dont cinq femmes ont tous réussi aux tests théorique et pratique auxquels ils ont été soumis. Comparaison n’est pas raison certes, l’expert une semaine plus tôt en Tunisie a enregistré quatre échecs. Et si nous avons fait du 100% au Bénin, nous pouvons nous dire Bravo. Depuis 56 ans d’indépendance, on n’a jamais parlé de lutte olympique et surtout de femmes entraîneurs de lutte au Bénin. On en a eu cinq d’un seul trait. C’est extraordinaire. Puis elles faisaient partie des meilleures de la promotion. Le second point de satisfaction de ce stage de formation est que les experts ont mis la pratique au-dessus de tout. Cela a permis à la fédération de mettre à l’épreuve certains athlètes de l’équipe nationale. Annabel Laure Ali, neuf fois championne d’Afrique et 5ème aux JO Rio 2016, m’a fait cette confidence : « les filles que j’ai eues sous la main pendant toute la semaine, constitue déjà l’ossature de l’équipe nationale du Bénin. Et il y a des chances de médailles là si le travail se poursuit ». Parmi les cinq femmes, celle, qui réside en Côte d’Ivoire, est une plus avancée que toutes les béninoises en matière de la pratique de lutte olympique. Elle est donc première sur la liste que le bénin va présenter au prochain championnat d’Afrique en lutte féminine, au Marrakech en mai 2017 et aux jeux de la francophonie en Côte d’Ivoire en juillet 2017. Déjà le mois prochain, nous serons à Abidjan pour une compétition pré jeux de la Francophonie.

 

Quelle sera la suite qui va être réservée à cette formation par la fédération ?

Je vais d’abord clarifier quelque chose. Quand on parle de fédération au Bénin, on ne pense qu’aux seuls membres élus du comité exécutif. Non, c’est tout le monde. La fédération, c’est l’athlète lui-même, ce sont les entraîneurs, les responsables d’association, de ligues, etc. Le comité exécutif vient de donner la chance à 17 béninois venus de toute l’étendue du territoire national et de la Côte d’Ivoire. Ces entraîneurs formés sont missionnés pour travailler avec les béninois d’ici et de la diaspora ivoirienne. Ils ont une mission précise, essaimer, partager dans leurs différentes localités ce qu’ils ont appris au cours de la formation. Ils doivent donc se mettre au travail. Le comité exécutif ne peut pas se mettre derrière chacun d’eux. Tout est déjà tracé. L’autre chose, le Bénin n’existe pas au plan international. Il faut que le Bénin existe désormais à l’international. On n’est même pas affilié à la fédération internationale, l’Union mondiale de lutte (UWW, United world wrestling). Pour que le Bénin existe à l’international nous devons commencer par payer nos frais d’affiliation, les frais de licence de nos lutteurs afin qu’ils se retrouvent dans les bases de données de l’UWW. Le Bénin doit prendre part aux grands rendez-vous continentaux et mondiaux, à partir de l’année prochaine.

 

Toute œuvre n’étant jamais parfaite. Vous avez certainement été confrontés à des difficultés. Pouvez-vous nous énumérer quelques-unes ?

Rire. La difficulté N°1, c’est l’argent. Je ne souhaite pas trop m’appesantir sur cela. Cependant, nous avons besoin de beaucoup de moyens financiers pour payer l’affiliation (200 francs suisse soit 150000 FCFA environ) et les frais de licence de nos athlètes.

Il n’y a jamais eu de championnat national de lutte olympique au Bénin. Mais à partir du moment où nous avons pris la décision de participer désormais aux compétitions internationales, nous allons organiser le championnat. Nous allons tout mettre en œuvre pour l’organiser au plus tard à la fin du premier trimestre 2017. Toutefois, nous pouvons le faire le mois prochain si nous disposons des moyens. Aussi, le Bénin ne dispose pas d’un seul tapis de lutte. Nous avons jonglé pour avoir une aire de lutte qui nous a permis de faire la formation.

 

Propos recueillis par Larios Adjagbénon

ssetondelarios@gmail.com

Site "Jipsports", Date de la 1ère Publication : Vendredi 18 Novembre 2016 (23H16MN)

 
 

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