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 Carlos Freitas

Expert de la Fita en charge de la formation d'entraîneurs en Afrique et Océan indien 

« L'expérience va être acquise au fil du temps

par les jeunes entraîneurs à travers la pratique. »

 Carlos Freitas

 

Du 3 au 13 décembre 2016, l’auditorium « Feu Marius Francisco » a servi de cadre à un stage de formation des entraîneurs de niveau   organisé par le  Comité National Olympique  de Tir à l’Arc et Sportif Béninois (CNOSB) avec le soutien de la Solidarité Olympique Ce stage a été animé  par Carlos Freitas, un expert de la Fédération Internationale de Tir à l’Arc (FITA) en charge de la formation d'entraîneurs en Afrique et Océan indien A l’issue de cette formation, il a bien voulu se confier à notre rédaction. Dans cet entretien exclusive, il dresse un bilan de plusieurs jours de travail avec les apprenants. Enfin, il prodigue de sages conseils à la quinzaine de jeunes nouveaux entraîneurs de niveau 1. Lisez-plutôt

 

Bonjour monsieur, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Mon nom est Carlos Freitas. Je suis l'un des responsables pour la formation d'entraîneurs en Afrique et Océan indien de fédération internationale de tir à l'arc avec le comité international olympique dans les programmes « solidarité olympique », pour former les futurs entraîneurs dans les pays qui n'ont pas eux-mêmes un système national de formation des entraîneurs.

 

Justement, vous animez depuis le 3 décembre 2016, un stage de formation des entraîneurs de niveau 1, qui prend fin cet après-midi (Ndlr : 13 décembre 2016). Pouvez-vous nous dresser un bilan global de ce stage ?

Le bilan, il est quand-même très positif. On a eu un groupe de personnes qui ont plusieurs expériences. Des participants sont déjà archers, donc ils appartiennent par exemple à l'équipe nationale. Aussi certains ont déjà suivi une micro-formation locale, pour être des animateurs, donc ont un peu d'expériences. D’autres encore sont en train de faire des formations telles que futurs professeurs d'éducation physique. Il y a des participants qui ont une expérience en tir à l'arc et d'autres n'en ont aucune. Cependant, nous avons réussi à bien travailler. Je pense que la majorité des participants à bien voir de près, a très bien acquis les connaissances qu'on leur a transmises.

 

En quoi a consisté ce stage ?

Ils ont suivi un programme que la fédération internationale du tir à l'arc a développé et qui est valable pour tous les pays dans le monde ou qui est mis à disposition des pays qui n'ont pas un système national de formation d'entraîneurs. Il y a des pays qui produisent eux-mêmes un système selon leur besoin de formation. Pour les autres, les pays en voie de développement, la fédération internationale a créé ce système. A l'intérieur du programme, il y a une partie de formation générale du côté sur la fonction que l'entraîneur doit assurer ou remplir pendant qu'il est entrain de donner des classes au sujet du tir à l'arc, de l'évolution de la carrière sportive de l'archer selon ses besoins. Les besoins d'un débutant ne sont pas les mêmes par rapport à ceux d'un archer de haut niveau ou même de niveau moyen, en compétition. Le programme est divisé en trois parties. J'ai fait la première partie, la formation des entraîneurs pour amener les débutants à commencer à tirer les flèches. C'est la formation initiale, surtout technique.

 

Votre appréciation sur le niveau technique de vos apprenants ?

Comme je l'ai dit plus haut, c'est un groupe qui n'est pas homogène. Certains participants ont les difficultés de quelqu'un qui ne connaissait pas la discipline. Par contre, les autres, ça fait une dizaine d'années qu'ils pratiquent ce sport. J'ai quand-même constaté, en général, qu'ils ont été capables de suivre le programme. Même si, à des moments donnés, ils ont un peu de difficultés, notamment sur le plan théorique, puisqu'il a beaucoup de notions à leur enseigner. Il leur faut donc un peu plus de temps afin de maîtriser toutes ces informations reçues.

 

Le stage va être sanctionné à la fin par des diplômes. Pour ce faire, vous avez évalué les participants. Que peut-on retenir globalement de cette évaluation ?

Les résultats sont bons dans l'ensemble. On parle du niveau 1, on ne peut pas espérer d'eux de devenir immédiatement des entraîneurs expérimentés. L'expérience va être acquise au fil du temps à travers la pratique. Le plus important pour le moment, c'est de s'assurer que les connaissances qui leur ont été transmises, leur seront utiles pour faire le travail en tant qu'entraîneurs. Donc, de ce point de vue, ça a été une réussite. J'espère qu’après mon départ, qu'ils vont travailler en mettant effectivement en œuvre toutes les connaissances acquises, au cours de ce stage, sur le terrain. Pour le moment, dans le groupe, tous peuvent rehausser les bases. Pour le niveau 2, c'est une autre histoire. Les exigences sont plus élevées.

 

 Carlos Freitas  en compagnie de ses apprenants

 

En marge du stage, vous avez encadré les archers de l'équipe nationale. Dites-nous, comment les avez-vous trouvés ?

Selon le protocole d'accord signé avec la solidarité olympique, mon travail, ici, peut se subdiviser en deux volets : trois jours de stage avec l'équipe nationale et les autres jours pour la formation des entraîneurs. Maintenant, concernant le travail avec l'équipe nationale, je connaissais déjà quelques archers, qui ont pris part à des championnats d'Afrique et surtout au Tizocata, une compétition très importante où les béninois sont régulièrement présents. Je connais leurs habiletés. Ce que j'ai constaté, c’est qu’il y a eu des améliorations au niveau des archers. Donc, il faut un perfectionnement, car le tir à l'arc est un sport très technique. Ce n'est pas compliqué à pratiquer, mais il faut être techniquement huppé sur certains points. En effet, lorsqu'on veut compétir dans un monde de plus en plus global, les archers africains, béninois en particulier doivent se préparer à affronter dans les compétitions internationales et les championnats du monde, des adversaires dont le degré de perfectionnement technique est presque parfaits. C'est ce qui manque malheureusement encore au Bénin, pour le développement de la discipline. Ce n'est pas propre au Bénin, mais à l'Afrique en général. J'étais en Côte d'Ivoire pour le même exercice, le constat est un peu similaire. Il manque le perfectionnement. Le travail doit être accentué à ce niveau. Il faudra donc faire comprendre aux athlètes que cela ne suffit pas de tirer les flèches n'importe comment, mais il faut vraiment s'engager dans la qualité. C'est ce qui manque pour le rayonnement du Bénin dans cette discipline.

 

Au vu de vos expériences, est-ce que le tir à l'arc béninois a la chance d'avoir des champions dans les années à venir ?

Ah oui ! Parce que le point de départ est déjà là. Nous n'avons pas commencé de zéro. Il y a déjà un bon travail qui a été fait par la fédération. Déjà, par honnêteté, je dois remercier monsieur Paul Zinsou, président de la fédération béninoise de tir à l'arc. Il a été capable, depuis une dizaine d'années environs, de mettre en place une base. Ce qui a nous permis de travailler. A partir du moment où on sait que la différence ne se fait qu'aux détails, si le travail en qualité se fait vraiment comme cela devrait être, d’ici deux à quatre ans on pourrait avoir les archers béninois, remportés des médailles, déjà au niveau africain. Mais aussi, s'il y a les supports et les moyens. Car, le sport de haut niveau nécessite, aujourd'hui, le minimum de moyens, pour prendre aux compétitions internationales. Dans notre cas, non seulement avoir les conditions de formation permettant aux athlètes de se perfectionner, mais aussi les matériels parce qu'il faut disposer des équipements du même niveau que ceux des autres. Malgré que les matériels du tir à l’arc coûtent trop chers. Il faut faire un effort afin de doter les archers béninois des arcs de niveau 2 et 3, leur permettant de compétir avec les mêmes armes que les autres.

 

Le stage prend fin, ce mardi 13 décembre 2016. Vous séjournez au Bénin, depuis quelques jours. Comment se passe votre séjour. L'accueil ?

Je remercie d'abord le Comité national olympique et la fédération pour l'invitation. J'ai beaucoup apprécié mon séjour, ici, au Bénin. J'espère revenir prochainement pour continuer le travail parce que je trouve les béninois très « sympa ». J'ai aimé beaucoup y être venu.

 

Mot de fin pour conclure cet entretien ?

Ça va être surtout des mots d'encouragement. Il faut croire en vos potentialités. Vous avez les mêmes capacités que les autres. C'est-à-dire que si vous fournissez un peu plus d'effort aux divers niveaux en faisant le travail comme il le faut. Vous n'êtes pas moins que les autres. Donc, je vous encourage à vraiment poursuivre ce travail car vous aurez rapidement les résultats à la hauteur de vos efforts.

 

Propos recueillis par René José SAGBO

sagborene@yahoo.fr

Site "Jipsports", Date de la 1ère Publication :  Jeudi 16 Décembre 2016 (22H20MN)

 
 

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