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 Prudence Houndékon

Entraîneur de la lutteuse internationale béninoise Abike Faridatou Gbadamassi  

« Le maintien de son poids au niveau de sa catégorie

est le premier combat de l’athlète »

 Prudence Houndékon,

 

Prudence Houndékon, entraîneur de la lutte internationale béninoise, Abikè Faridatou Gbadamassi, rencontré le mardi avril 2017, lors de son séjour à Cotonou, parle des conditions de travail avec sa protégée, du choix de la sélection nationale du Bénin par celle-ci et décrit pour Jipsports.com sa personnalité.

 

Comment arrivez-vous à travailler avec la lutteuse béninoise Faridatou Gbadamassi, en terre ivoirienne, pour les joutes internationales?

La fédération ivoirienne nous permet d’utiliser la salle d’entrainement, et ceci grâce à monsieur Kouadio, l’entraîneur national de la Cote d’Ivoire. Ce dernier met tout à notre disposition : le matériel et tout ce qu’il faut. Mais lorsque l’athlète finit de s’entrainer parce que c’est le haut niveau, il y a le coté alimentation. L’athlète doit pouvoir manger, récupérer. A ce niveau ça fait défaut quelques fois.

 

De quoi est constitué le régime alimentaire d’un lutteur ?

Comme tout bon sportif, il a une alimentation bien variée. Il y certains aliments qu’il ne doit pas consommer. Il ne consomme pas l’atchèkè, par exemple. Il ne consomme pas tout ce qui est gras parce qu’il faut suivre d’abord ton poids qui est le premier combat d’un athlète. Le maintien de son poids au niveau de sa catégorie est son premier combat. Lorsque tu prends tout ce qui est gras et tu passes en catégorie supérieure, tu n’es pas prêt. Donc, il faut maintenir son poids, travailler dans ce canevas là pour maintenir sa forme physique.

 

Si l’athlète évite tout ce qui est gras, il peut donc consommer tous les autres aliments…

C’est à lui de contrôler son poids. Et puis, il faut éviter de consommer certaines choses pour ne pas tomber dans le dopage. Car, il y a certaines substances quand tu prends, ça ne quitte pas vite l’organisme. Et tu peux donc tomber dans le dopage.

 

Dans notre alimentation ouest-africaine, pouvez-vous nous citer quelques aliments contenant ces substances dont vous parlez ?

Je m’en excuse beaucoup, je ne peux en citer faute d’avoir de petits problèmes.

A quoi ressemble une journée de travail avec votre athlète ?

Tous les matins, elle fait d’abord 30 minutes de footing obligatoire. Après elle récupère juste quatre ou cinq minutes. Ensuite, elle enchaine avec des exercices d’abdos, de pompes, des squats…

 

En dehors de cette préparation physique, quelles sont les autres phases ?

D’abord, il y a l’aspect psycho-tactique, psychotechnique. Puisque les lundis, on travaille le coter physique. Les mercredis sont consacrés à la révision des techniques et les corrections. Les vendredis et samedis sont réservés aux combats suivis de l’arbitrage parce que tu ne peux pas combattre sans un arbitre. Donc, quand il y a des fautes, des saisies irrégulières, on la recadre en même temps et on la met dans le bain. A force de travailler, l’athlète sait toute suite ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. C’est pour vous dire que rien n’est facile dans la vie, il n’y a que le travail. Je pense qu’avec le soutien de la fédération béninoise de lutte, je dirai d’abord merci à monsieur Fernando Hessou qui ne ménage aucun effort pour soutenir cette athlète qui est Faridatou Gbadamassi. Depuis qu’il l’a découverte, il met pratiquement tout pour qu’elle puisse revenir au pays. C’est d’ailleurs grâce à lui qu’elle a renoué avec sa famille, ici, au Bénin. Elle a connu sa mère, tout ça. C’était vraiment émouvant. On tient à le remercier beaucoup pour tout. 

Prudence Houndékon (à gauche)

et son poulain Faridatou Gbadamassi

 

 

Décrivez-nous brièvement la personnalité de votre protégée ?

Elle est de nature calme mais très impulsive. Elle s’énerve très vite pour un rien.

Les dirigeants de la fédération ivoirienne de lutte n’ont-ils pas manifesté la volonté de la récupérer au profit de leur équipe nationale ?

Oui. Elle a refusé plusieurs fois les avances de la Cote d’Ivoire parce qu’elle est béninoise. La preuve, devant le directeur technique national de la fédération béninoise de lutte, venu à Abidjan en janvier dernier, les dirigeants fédéraux ivoiriens lui ont demandé de laisser Faridatou tranquille. Qu’ils voulaient bien qu’elle lutte pour eux.  Mais elle-même leur a répondu non : « je suis béninoise de père et de mère. Je ne peux donc aucunement brader ma nationalité. Et je suis fière d’être béninoise ». Son souhait le plus ardent c’est de lever le flambeau pour le Bénin : le drapeau et l’hymne national.

 

Est-ce que le Bénin a des chances de se distinguer dans la lutte au plan international grâce à Faridatou ?

Je dirai oui. Mais le constat qu’on fait au niveau des athlètes ici, c’est qu’ils ne sont pas encouragés. Tout athlète qui est encouragé, qui a tout à sa disposition pour le travail, je pense que rien ne peut l’empêcher d’aller loin. On a toutes les chances avec elle. Vous savez c’est une athlète qui a commencé les compétitions seulement avec des garçons. De plus, elle n’a jamais travaillé avec quelqu’un qui a le même poids qu’elle. Elle a toujours travaillé avec des personnes qui sont plus lourdes qu’elle. Donc nous sommes en train de faire en sorte qu’en travaillant déjà avec celles qui sont plus lourdes qu’elle, elle puisse revenir travailler dans sa catégorie normale ; puis on verra ce que ça va donner.

 

Propos recueillis par Sêtondé Larios Adjagbénon

jipsports@yahoo.fr

Site "Jipsports", Date de la 1ère Publication : Mardi 25 Avril 2017 (21h57)

 
 

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