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Entretien exclusif avec Cherstine KODO
Karatéka internationale béninoise
(« … Je ferai l’impossible pour m'imposer dans toutes les disciplines

de compétition auxquelles je prendrai part en 2023 afin de faire honneur à mon pays. » )  

Cherstine, un athlète au palmarès impressionnant

 

 

Bonjour mademoiselle KODO et merci de nous accorder cet entretien. Vous n’êtes plus une inconnue dans le milieu du sport béninois et du Karaté béninois en particulier. Merci de vous présenter à nos lecteurs
…Bonjour à vous chers internautes. Je réponds au nom de Cherstine KODO, technicienne biologiste de formation, je suis une athlète béninoise, pratiquant le karaté-do et l'actuelle capitaine de l'équipe nationale de cette discipline.

Parlez-nous brièvement de votre parcours sportif dans votre discipline de passion qu’est le Karaté ?
Vous faites bien de le dire, le karaté, c’est vraiment une passion; une histoire d’amour infini. J'ai commencé le karaté très jeune, à l'âge de 8ans au Shotokan Karaté Académie qui est mon club de base. J'ai intégré l'équipe nationale à l'âge de 16ans, après l'obtention de mon premier diplôme universitaire, le Baccalauréat, série D. Depuis lors, j'ai pris part à différentes compétitions tant sur le plan national que sur le plan international. J’ai pu arracher plusieurs médailles dont des médailles en Or lors de compétitions sous-régionales (Afrique de l'Ouest) et des médailles en bronze lors de compétitions continentales, notamment au Cameroun en 2017 et en Egypte en 2021. Je suis Ceinture Noire, 2ème Dan.

Comment avez-vous commencé le Karaté ?
Je suis venue au karaté grâce à ma très chère cousine Romance Hounkpatin qui, elle-même, faisait partie des élites du Karaté béninois. En ayant remarqué mon dynamisme, ma motivation et le grand intérêt que je portais au monde du sport et ce, dès l'enfance, Dada Romance avait accédé à mes demandes sans cesse renouvelées pour me faire découvrir cet art martial japonais qu’elle-même pratiquait et dans lequel elle brillait. C’est ainsi que mon histoire d’amour avec cet art a pris corps. Je voudrais saisir cette occasion pour faire un petit coucou et un gros bisou à ma dada, Romance Hounkpatin, et la remercier, encore une fois, de m'avoir ouvert les portes de cette discipline sportive faisant ainsi éclore les talents que j’avais en moi ce qui me permet d’être là, aujourd’hui, à ce niveau, dans la pratique de cet art martial. Merci Dada chérie.
 


Comment vous arrivez à concilier études et le sport ?
Il faut d’abord dire que je suis titulaire d'une Licence en Analyse Biomédicale depuis 5 ans déjà. J’ai eu à faire, en tout, plus d’un an de stage, dans différents laboratoires mais je reste confrontée aux aléas du monde du travail. Pour répondre à votre question, je dirais que ce n'est pas du tout chose aisée. Pour arriver à concilier mes études avec la pratique de cet art, j’ai dû user d’une bonne organisation, un planning serré, sérieux et rigoureux, entre mes cours, mes temps d’études, mes entraînements et mes autres obligations notamment domestiques. Evidemment, même avec cela, parfois je me sentais faible ou nonchalante. C’est alors qu’intervenaient les parents et proches qui m’encourageaient et me soutenaient, malgré toutes les difficultés, pour avancer résolument vers l’atteinte des objectifs que je m’étais fixé.

Avez-vous un modèle, une source d’inspiration ?
Oooh oui ! D’abord ma cousine dont la prestance me faisait rêver, alors que j’étais toute petite ; puis avec le temps, d’autres athlètes, d’autres disciplines m’ont inspirée. En l’occurrence, mes modèles sont entre autres, l'International Basketteuse, Isabelle YACOUBOU dont j'ai toujours admiré la combativité et l’amour du sport. Il y a également Odile Ahouanwanou et Noëlie Yarigo qui titillent toujours mon envie de les rejoindre au sommet de la pratique sportive, au Bénin. Il y a, évidemment, d’autres athlètes qui m’inspirent, notamment dans ma discipline mais je ne veux parler, ici, que de mes compatriotes.

Quel résultat vous a le plus marqué récemment ?
Le Challenge qui m'a le plus marquée, dernièrement, est la Compétition Zainab Saleh qui s’est tenue à Lagos, au Nigeria, en Novembre dernier et de laquelle je suis rentrée avec deux médailles d'Or.
En fait, pour la petite histoire, je soignais une fracture multiple à un doigt suite à une précédente compétition, à Konya, en Turquie. Et j’étais strictement interdite de toute pratique sportive et donc, vous comprenez de participer à une compétition (Rires). J’étais partie pour ne pas combattre mais prester seulement en Kata (démonstrations). Cependant, vu la tournure que prenaient les événements où mon pays risquait de se faire laminer, j’ai bravé toutes les interdictions, en laissant mes coachs tous hébétés, pour monter renforcer l’équipe de Kumité (Combat).En montant pour combattre, j’avais un triple stress : d’un, de devoir remporter le combat sinon l’or nous échappait ; de deux, de ne pas faire piètre figure puisque je m’étais lancée contre toute attente et de trois, de ne pas aggraver ma blessure qui était encore bien loin d’être guérie. En effet, je venais de me faire ôter le plâtre à peine quelques jours auparavant. Les dieux étaient de mon côté. Je remportai ce combat contre une égérie du Nigéria et arrachai ainsi la médaille d’or pour le Bénin, au Kumité par équipe.

Vous êtes une des ambassadrices du Karaté béninois et vous avez eu une saison difficile avec une vilaine blessure en fin de saison. Quel bilan dressez-vous après le dernier championnat de décembre, qui boucle 2021-2022 ?
J'aurai aimé prendre part à toutes les compétitions de l'année 2022 et pouvoir remporter assez de médailles selon l’objectif que je m’étais fixé pour cette année, afin de m’élever davantage dans le classement mondial des champions de ma discipline mais, malheureusement, cette vilaine blessure a tout sapé.
Néanmoins, je reste quand même fière des résultats que j'ai produits sur les quelques compétitions auxquelles j'ai pris part et sur l’ensemble du bilan de cette année. En effet, les péripéties de cette année 2022 m’ont permis davantage de savoir que malgré les douleurs, malgré les blessures, malgré les accidents, il est toujours possible de se surpasser et d'aller au-delà de ses limites. J’aime à penser que si, malgré cette blessure, j'ai pu obtenir ces résultats, c’est qu’en temps normal, sans blessures, je devrais approcher davantage les sommets. Cela me motive encore plus. Je reste focused et je me prépare, tout doucement, pour la saison prochaine.
 


« Qui va loin ménage sa monture » dit un adage connu. La saison 2021-2022 a pris fin en décembre dernier avec l’édition 2022 du championnat national de Karaté. Le public sportif en général et vos fans en particulier voudraient savoir comment Cherstine se prépare pour la nouvelle saison 2022-2023. Que leur répondez-vous ?
Ben Cherstine se prépare tout doucement, n'ayant toujours pas reçu l'autorisation du médecin à reprendre définitivement avec les combats, elle continue néanmoins de s'entraîner en kata et de travailler les techniques de Kumité, avec la plus grande attention pour éviter de se faire plus mal.
Je m’entraîne toujours, comme d’habitude, avec l'Equipe Nationale et au club quoiqu’à un rythme très modéré. Tout doucement, les belles choses vont reprendre avec l’autorisation médicale que j’attends impatiemment. Les belles sensations reviendront et, alors, les résultats s'imposeront, par la grâce de Dieu.

Quel sera votre objectif principal pour la saison 2022-2023 ?
Aller au-delà de mes limites. Je voudrais faire parler de moi, sur chacune des compétitions auxquelles je prendrai part cette année. Je ferai l’impossible pour m'imposer dans toutes les disciplines de compétition auxquelles je prendrai part afin de faire honneur à mon pays. Je rêve de ramener, pour une fois, la médaille d'Or du Championnat d’Afrique et prendre part, grâce aux bonnes volontés, au Championnat du monde et à d’autres compétitions de ce rang

Revenons à vous, si vous le permettez. Dites-nous, à quoi ressemble une journée de travail de Cherstine KODO?
Humm…. Parfois relaxe ; parfois vraiment serré. Quelle que soit la journée, elle commence par la prière, les tâches ménagères habituelles suivies de quelques exercices le matin, pendant au moins une heure. Ensuite, j’exécute le programme de la journée. Ce programme consiste souvent à travailler sur mes projets associatifs ou entrepreneuriaux, me former (puisque je continue d’apprendre) ou dispenser des cours, etc. J’achève mes journées sur une séance d'entraînement, soit en Equipe Nationale, soit ailleurs, selon les jours.
En moyenne, je fais 3 à 4 heures d’entraînement quotidien.

Notre entretien tire à sa fin. Mais avant, vous avez certainement un message à l’endroit des décideurs du sport béninois, notamment du Ministre des Sports, du Président de la Fédération de Karaté ?
Je tiens d’abord et avant tout, à remercier le Président de la fédération Béninoise de karaté-do, Maître Rock Armel Quenum qui abat un grand travail pour le rayonnement du Karaté béninois. La renommée du Karaté béninois dans les instances régionales africaines et mondiales de cet art est un vibrant témoignage de ses résultats. Je n'oublie évidemment pas, les membres du Bureau Exécutif qui l’accompagnent pour que nous ayons ces résultats. Je voudrais avoir une pensée de gratitude à notre défunt Grand Maître, Shihan Benjamin Kpèdékpo SOUDE dont la mémoire et l’esprit nous accompagnent toujours, depuis son départ pour l’éternité, en novembre dernier.
Au Ministre des sports, Monsieur Oswald HOMEKY, et à toutes leurs équipes, j’adresse de vifs remerciements pour leur engagement au rayonnement du sport béninois sur le plan international. Je voudrais les encourager à poursuivre les projets et stratégies qu’ils mettent en œuvre au bénéfice des professionnels des sports. Merci pour leurs accompagnements, pour leurs soutiens ; Merci de penser à nous jeunes. Je m’en voudrais de ne pas saisir cette opportunité pour leur adresser, humblement, une requête : aidez-nous afin que nous puissions porter plus haut et très haut le karaté Béninois. Nous en avons les capacités ; il nous manque les moyens. Et pour cela, vos personnels, officiels ou privés sont, aujourd’hui, plus que nécessaires. Mettez-nous à l’épreuve et vous verrez les résultats.

Votre mot de fin pour conclure cet entretien ?
Merci à vous, Monsieur René, pour l’intérêt que vous avez porté à ma petite personne. Merci pour tout ce que vous faites pour les athlètes béninois ; merci de toujours nous soutenir. Merci à toutes ces personnes qui travaillent avec vous et qui ne cessent de faire notre promotion à nous. Le meilleur reste à venir.

 

 

QUESTIONS - VERITES

 

Votre meilleur souvenir ?
Ça remonte en 2022 ou j'ai postulé au « Programme des Jeunes Volontaires » qui prendra part aux J.O 2024 à Paris, dans le corps des personnels d’encadrement. J’ai été retenue parmi les 8 personnes sélectionnées au Bénin et, à l’occasion de la visite du Président français, Emmanuel Macron, j’ai pu le rencontrer et même prendre des photos avec lui.

Votre mauvais souvenir ?
Ce fût ma blessure à Konya en 2022 ou juste après la compétition j'ai dû été plâtrée 😢 et interdite d’entraînement pendant des mois.

Votre plat préféré ?
Amiwô au poulet ou ailerons de dinde

Si vous devez vous décrire en 3 caractères quels seront-ils ?
Déterminée – Persévérante - Folle de guerre.

Votre plus grand rêve ?
Devenir une personnalité de premier plan dans le monde du sport.

Votre principale qualité ?
Savoir motiver les autres quand ils sont à bout et leur redonner de l’espoir

Quelle faute sanctionnez-vous le plus ?
Le retard ! Je déteste le retard, j'ai horreur du retard.

Qu’aimez-vous le plus en vous-même ?
Ma façon de voir les choses ! Mon Dynamisme

Quel est l’homme idéal pour vous ?
Intelligent, respectueux, connaissant la valeur d'une femme et qui est pieux.

Votre idole ?
Isabelle YACOUBOU .

Votre date d’anniversaire ?
25 janvier

Que faites-vous en dehors du Sport ?
Je suis une jeune activiste en santé sexuelle et reproductive des jeunes et je travaille avec plusieurs associations. Je mène, par ailleurs, d’autres initiatives notamment entrepreneuriales .

Que représente pour vous le Karaté?
Le Karaté c'est tout une vie pour moi, c'est mon univers à moi qui me permet d'être plus ouverte, rigoureuse et surtout discipliné.

Votre Passe-temps favori ?
Suivre des séries drôles.

Qui est pour vous le plus grand personnage du monde ?
C'est l'Etre Suprême, Dieu est pour moi le plus grand personnage du monde, Sans Lui il n’y aurait pas de monde.

Votre couleur préférée ?
Bleue.

Avec quelle haute personnalité aimeriez-vous dîner ?
Hum Angélique Kidjo, Zeynab Habib pourquoi pas ou même son Excellence Patrice Talon.

Votre animal préféré ?
Aïe ! Aucun .

De quoi avez-vous peur ?
Ma plus grande peur c'est de ne pas réussir ma vie.

Votre principal défaut ?
Un peu colérique.

Le meilleur souvenir de votre carrière ?
C'est de faire partie aujourd’hui des fiertés du Karaté béninois.…

 


 

Propos recueillis par René José SAGBO 

(sagborene@gmail.com)

Site Jipsportsbenin.com,  Date de la 1ère Publication : Vendredi 13 janvier 2023 (22h04mn)

 

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