Bonjour mademoiselle KODO et
merci de nous accorder cet
entretien. Vous n’êtes plus une
inconnue dans le milieu du sport
béninois et du Karaté béninois
en particulier. Merci de vous
présenter à nos lecteurs
…Bonjour à
vous chers internautes. Je
réponds au nom de Cherstine KODO,
technicienne biologiste de
formation, je suis une athlète
béninoise, pratiquant le
karaté-do et l'actuelle
capitaine de l'équipe nationale
de cette discipline.
Parlez-nous brièvement de
votre parcours sportif dans
votre discipline de passion
qu’est le Karaté ?
Vous
faites bien de le dire, le
karaté, c’est vraiment une
passion; une histoire d’amour
infini. J'ai commencé le karaté
très jeune, à l'âge de 8ans au
Shotokan Karaté Académie qui est
mon club de base. J'ai intégré
l'équipe nationale à l'âge de
16ans, après l'obtention de mon
premier diplôme universitaire,
le Baccalauréat, série D. Depuis
lors, j'ai pris part à
différentes compétitions tant
sur le plan national que sur le
plan international. J’ai pu
arracher plusieurs médailles
dont des médailles en Or lors de
compétitions sous-régionales
(Afrique de l'Ouest) et des
médailles en bronze lors de
compétitions continentales,
notamment au Cameroun en 2017 et
en Egypte en 2021. Je suis
Ceinture Noire, 2ème Dan.
Comment avez-vous commencé le
Karaté ?
Je suis
venue au karaté grâce à ma très
chère cousine Romance Hounkpatin
qui, elle-même, faisait partie
des élites du Karaté béninois.
En ayant remarqué mon dynamisme,
ma motivation et le grand
intérêt que je portais au monde
du sport et ce, dès l'enfance,
Dada Romance avait accédé à mes
demandes sans cesse renouvelées
pour me faire découvrir cet art
martial japonais qu’elle-même
pratiquait et dans lequel elle
brillait. C’est ainsi que mon
histoire d’amour avec cet art a
pris corps. Je voudrais saisir
cette occasion pour faire un
petit coucou et un gros bisou à
ma dada, Romance Hounkpatin, et
la remercier, encore une fois,
de m'avoir ouvert les portes de
cette discipline sportive
faisant ainsi éclore les talents
que j’avais en moi ce qui me
permet d’être là, aujourd’hui, à
ce niveau, dans la pratique de
cet art martial. Merci Dada
chérie.
 
Comment vous arrivez à
concilier études et le sport ?
Il faut
d’abord dire que je suis
titulaire d'une Licence en
Analyse Biomédicale depuis 5 ans
déjà. J’ai eu à faire, en tout,
plus d’un an de stage, dans
différents laboratoires mais je
reste confrontée aux aléas du
monde du travail. Pour répondre
à votre question, je dirais que
ce n'est pas du tout chose
aisée. Pour arriver à concilier
mes études avec la pratique de
cet art, j’ai dû user d’une
bonne organisation, un planning
serré, sérieux et rigoureux,
entre mes cours, mes temps
d’études, mes entraînements et
mes autres obligations notamment
domestiques. Evidemment, même
avec cela, parfois je me sentais
faible ou nonchalante. C’est
alors qu’intervenaient les
parents et proches qui
m’encourageaient et me
soutenaient, malgré toutes les
difficultés, pour avancer
résolument vers l’atteinte des
objectifs que je m’étais fixé.
Avez-vous un modèle, une
source d’inspiration ?
Oooh oui !
D’abord ma cousine dont la
prestance me faisait rêver,
alors que j’étais toute petite ;
puis avec le temps, d’autres
athlètes, d’autres disciplines
m’ont inspirée. En l’occurrence,
mes modèles sont entre autres,
l'International Basketteuse,
Isabelle YACOUBOU dont j'ai
toujours admiré la combativité
et l’amour du sport. Il y a
également Odile Ahouanwanou et
Noëlie Yarigo qui titillent
toujours mon envie de les
rejoindre au sommet de la
pratique sportive, au Bénin. Il
y a, évidemment, d’autres
athlètes qui m’inspirent,
notamment dans ma discipline
mais je ne veux parler, ici, que
de mes compatriotes.
Quel résultat vous a le plus
marqué récemment ?
Le
Challenge qui m'a le plus
marquée, dernièrement, est la
Compétition Zainab Saleh qui
s’est tenue à Lagos, au Nigeria,
en Novembre dernier et de
laquelle je suis rentrée avec
deux médailles d'Or.
En fait, pour la petite
histoire, je soignais une
fracture multiple à un doigt
suite à une précédente
compétition, à Konya, en
Turquie. Et j’étais strictement
interdite de toute pratique
sportive et donc, vous comprenez
de participer à une compétition
(Rires). J’étais partie pour ne
pas combattre mais prester
seulement en Kata
(démonstrations). Cependant, vu
la tournure que prenaient les
événements où mon pays risquait
de se faire laminer, j’ai bravé
toutes les interdictions, en
laissant mes coachs tous
hébétés, pour monter renforcer
l’équipe de Kumité (Combat).En
montant pour combattre, j’avais
un triple stress : d’un, de
devoir remporter le combat sinon
l’or nous échappait ; de deux,
de ne pas faire piètre figure
puisque je m’étais lancée contre
toute attente et de trois, de ne
pas aggraver ma blessure qui
était encore bien loin d’être
guérie. En effet, je venais de
me faire ôter le plâtre à peine
quelques jours auparavant. Les
dieux étaient de mon côté. Je
remportai ce combat contre une
égérie du Nigéria et arrachai
ainsi la médaille d’or pour le
Bénin, au Kumité par équipe.
Vous êtes une des
ambassadrices du Karaté béninois
et vous avez eu une saison
difficile avec une vilaine
blessure en fin de saison. Quel
bilan dressez-vous après le
dernier championnat de décembre,
qui boucle 2021-2022 ?
J'aurai
aimé prendre part à toutes les
compétitions de l'année 2022 et
pouvoir remporter assez de
médailles selon l’objectif que
je m’étais fixé pour cette
année, afin de m’élever
davantage dans le classement
mondial des champions de ma
discipline mais,
malheureusement, cette vilaine
blessure a tout sapé.
Néanmoins, je reste quand même
fière des résultats que j'ai
produits sur les quelques
compétitions auxquelles j'ai
pris part et sur l’ensemble du
bilan de cette année. En effet,
les péripéties de cette année
2022 m’ont permis davantage de
savoir que malgré les douleurs,
malgré les blessures, malgré les
accidents, il est toujours
possible de se surpasser et
d'aller au-delà de ses limites.
J’aime à penser que si, malgré
cette blessure, j'ai pu obtenir
ces résultats, c’est qu’en temps
normal, sans blessures, je
devrais approcher davantage les
sommets. Cela me motive encore
plus. Je reste focused et je me
prépare, tout doucement, pour la
saison prochaine.

« Qui va loin ménage sa
monture » dit un adage connu. La
saison 2021-2022 a pris fin en
décembre dernier avec l’édition
2022 du championnat national de
Karaté. Le public sportif en
général et vos fans en
particulier voudraient savoir
comment Cherstine se prépare
pour la nouvelle saison
2022-2023. Que leur
répondez-vous ?
Ben
Cherstine se prépare tout
doucement, n'ayant toujours pas
reçu l'autorisation du médecin à
reprendre définitivement avec
les combats, elle continue
néanmoins de s'entraîner en kata
et de travailler les techniques
de Kumité, avec la plus grande
attention pour éviter de se
faire plus mal.
Je m’entraîne toujours, comme
d’habitude, avec l'Equipe
Nationale et au club quoiqu’à un
rythme très modéré. Tout
doucement, les belles choses
vont reprendre avec
l’autorisation médicale que
j’attends impatiemment. Les
belles sensations reviendront
et, alors, les résultats
s'imposeront, par la grâce de
Dieu.
Quel sera votre objectif
principal pour la saison
2022-2023 ?
Aller
au-delà de mes limites. Je
voudrais faire parler de moi,
sur chacune des compétitions
auxquelles je prendrai part
cette année. Je ferai
l’impossible pour m'imposer dans
toutes les disciplines de
compétition auxquelles je
prendrai part afin de faire
honneur à mon pays. Je rêve de
ramener, pour une fois, la
médaille d'Or du Championnat
d’Afrique et prendre part, grâce
aux bonnes volontés, au
Championnat du monde et à
d’autres compétitions de ce rang
Revenons à vous, si vous le
permettez. Dites-nous, à quoi
ressemble une journée de travail
de Cherstine KODO?
Humm….
Parfois relaxe ; parfois
vraiment serré. Quelle que soit
la journée, elle commence par la
prière, les tâches ménagères
habituelles suivies de quelques
exercices le matin, pendant au
moins une heure. Ensuite,
j’exécute le programme de la
journée. Ce programme consiste
souvent à travailler sur mes
projets associatifs ou
entrepreneuriaux, me former
(puisque je continue
d’apprendre) ou dispenser des
cours, etc. J’achève mes
journées sur une séance
d'entraînement, soit en Equipe
Nationale, soit ailleurs, selon
les jours.
En moyenne, je fais 3 à 4 heures
d’entraînement quotidien.
Notre entretien tire à sa
fin. Mais avant, vous avez
certainement un message à
l’endroit des décideurs du sport
béninois, notamment du Ministre
des Sports, du Président de la
Fédération de Karaté ?
Je tiens
d’abord et avant tout, à
remercier le Président de la
fédération Béninoise de
karaté-do, Maître Rock Armel
Quenum qui abat un grand travail
pour le rayonnement du Karaté
béninois. La renommée du Karaté
béninois dans les instances
régionales africaines et
mondiales de cet art est un
vibrant témoignage de ses
résultats. Je n'oublie
évidemment pas, les membres du
Bureau Exécutif qui
l’accompagnent pour que nous
ayons ces résultats. Je voudrais
avoir une pensée de gratitude à
notre défunt Grand Maître,
Shihan Benjamin Kpèdékpo SOUDE
dont la mémoire et l’esprit nous
accompagnent toujours, depuis
son départ pour l’éternité, en
novembre dernier.
Au Ministre des sports, Monsieur
Oswald HOMEKY, et à toutes leurs
équipes, j’adresse de vifs
remerciements pour leur
engagement au rayonnement du
sport béninois sur le plan
international. Je voudrais les
encourager à poursuivre les
projets et stratégies qu’ils
mettent en œuvre au bénéfice des
professionnels des sports. Merci
pour leurs accompagnements, pour
leurs soutiens ; Merci de penser
à nous jeunes. Je m’en voudrais
de ne pas saisir cette
opportunité pour leur adresser,
humblement, une requête :
aidez-nous afin que nous
puissions porter plus haut et
très haut le karaté Béninois.
Nous en avons les capacités ; il
nous manque les moyens. Et pour
cela, vos personnels, officiels
ou privés sont, aujourd’hui,
plus que nécessaires.
Mettez-nous à l’épreuve et vous
verrez les résultats.
Votre mot de fin pour
conclure cet entretien ?
Merci à
vous, Monsieur René, pour
l’intérêt que vous avez porté à
ma petite personne. Merci pour
tout ce que vous faites pour les
athlètes béninois ; merci de
toujours nous soutenir. Merci à
toutes ces personnes qui
travaillent avec vous et qui ne
cessent de faire notre promotion
à nous. Le meilleur reste à
venir.
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QUESTIONS - VERITES |
Votre meilleur souvenir ?
Ça remonte
en 2022 ou j'ai postulé au «
Programme des Jeunes Volontaires
» qui prendra part aux J.O 2024
à Paris, dans le corps des
personnels d’encadrement. J’ai
été retenue parmi les 8
personnes sélectionnées au Bénin
et, à l’occasion de la visite du
Président français, Emmanuel
Macron, j’ai pu le rencontrer et
même prendre des photos avec
lui.
Votre mauvais souvenir ?
Ce fût ma
blessure à Konya en 2022 ou
juste après la compétition j'ai
dû été plâtrée 😢 et interdite
d’entraînement pendant des mois.
Votre plat préféré ?
Amiwô au
poulet ou ailerons de dinde
Si vous devez vous décrire en
3 caractères quels seront-ils ?
Déterminée
– Persévérante - Folle de
guerre.
Votre plus grand rêve ?
Devenir
une personnalité de premier plan
dans le monde du sport.
Votre principale qualité ?
Savoir
motiver les autres quand ils
sont à bout et leur redonner de
l’espoir
Quelle faute sanctionnez-vous
le plus ?
Le retard
! Je déteste le retard, j'ai
horreur du retard.
Qu’aimez-vous le plus en
vous-même ?
Ma façon
de voir les choses ! Mon
Dynamisme
Quel est l’homme idéal pour
vous ?
Intelligent, respectueux,
connaissant la valeur d'une
femme et qui est pieux.
Votre idole ?
Isabelle
YACOUBOU .
Votre date d’anniversaire ?
25 janvier
Que faites-vous en dehors du
Sport ?
Je suis
une jeune activiste en santé
sexuelle et reproductive des
jeunes et je travaille avec
plusieurs associations. Je mène,
par ailleurs, d’autres
initiatives notamment
entrepreneuriales .
Que représente pour vous le
Karaté?
Le Karaté
c'est tout une vie pour moi,
c'est mon univers à moi qui me
permet d'être plus ouverte,
rigoureuse et surtout
discipliné.
Votre Passe-temps favori ?
Suivre des
séries drôles.
Qui est pour vous le plus
grand personnage du monde ?
C'est
l'Etre Suprême, Dieu est pour
moi le plus grand personnage du
monde, Sans Lui il n’y aurait
pas de monde.
Votre couleur préférée ?
Bleue.
Avec quelle haute
personnalité aimeriez-vous dîner
?
Hum
Angélique Kidjo, Zeynab Habib
pourquoi pas ou même son
Excellence Patrice Talon.
Votre animal préféré ?
Aïe !
Aucun .
De quoi avez-vous peur ?
Ma plus
grande peur c'est de ne pas
réussir ma vie.
Votre principal défaut ?
Un peu
colérique.
Le meilleur souvenir de votre
carrière ?
C'est de
faire partie aujourd’hui des
fiertés du Karaté béninois.…
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