Les
élections pour la désignation du
nouveau président de la
Fédération béninoise de rugby
sont reprogrammées pour le 1er
octobre 2020, après le report de
la séance du 16 septembre 2020
faute de quorum. Au poste de
président de l'instance, deux
candidats sont en lice. Il
s'agit de Faustin Dahito et
Romaric Kinmabou, deux hommes
bien connus dans l'univers du
rugby béninois. Le premier est
l'actuel président de la
Fébérugby, l'autre est ancien
joueur et ancien membre du
comité exécutif de la Fébérugby.
Avant la date décisive, quelques
perturbations ont émaillé le
processus électoral. Un couac
lié à la volonté de voir l'un de
ces deux candidats fragilisé
dans sa position de postulant.
En effet, tout porte à croire
que le président sortant veut
s'accrocher à ses fonctions
actuelles, quels que soient les
moyens ou circonstances y
afférent. Selon son principal
adversaire dans cette démarche
électorale, toutes les manœuvres
tendent à déséquilibrer le
combat avant même d'aller aux
urnes. |
Le processus électoral a été
tendue à sa façon, avec quelques
rebondissements au niveau de
l'éligibilité ou non de certains
candidats. Celles qui retiennent
beaucoup plus les attentions
sont les candidatures au poste
de président de la Fédération
béninoise de rugby. Alors que
chaque candidat, Faustin Dahito
et Romaric Kinmabou, se présente
comme celui sur qui la famille
du rugby béninois doit compter
pour mieux s'épanouir, toute une
autre bataille est livrée avant
l'assemblée générale élective.
Quelques jours plus tôt,
Hirondelle rugby club a été mis
hors jeu après la suspension
prononcée par le président
Dahito. Par ce fait, on comprend
que sur les huit clubs de rugby,
seulement sept sont affiliés à
l'instance faîtière avant les
élections. La raison principale
qui justifie cette mesure est
due au fait que le club n'est
pas en règle vis-à-vis des
textes et n'est donc pas disposé
à parrainer un candidat aux
élections. Mais ceci n'est que
pure invention. « Entre-temps,
le club a décidé de changer
d'appellation pour devenir Aigle
rugby club, en vue de retrouver
un statut d'omnisports. Mais
dans cette volonté de changement
de nom, ses dirigeants ont
constaté que beaucoup de clubs
de certaines disciplines
sportives se font déjà appelé
Aigle. Il n'est pas opportun de
se faire appeler ainsi. Alors
ils ont décidé de revenir sur
leur ancienne appellation
Hirondelle rugby club », a
expliqué Romaric Kinmabou pour
apporter quelques
clarifications. Mais il a été
plus précis dans ces propos
accordés à JIPSPORTS, tout en
faisant un rappel sur ce que
disent les textes et qui aurait
été mal interprété par les
actuels dirigeants : « les
textes sont clairs ; il faut
rater le championnat pendant
quatre années consécutives pour
faire objet d'une suspension.
Mais ceux-ci n'ont fait qu'une
année sans jouer pour
Hirondelle, car il faut préciser
qu'ils ont quand-même évolué en
tant que Aigle rugby club
uniquement pendant l'année 2019.
C'est uniquement sur cette base
que le président Dahito a décidé
unilatéralement de sanctionner
le club pour 12 mois, ce qui
n'est pas de son ressort mais
plutôt de celui de l'assemblée
générale élective ». Ainsi, il
faut dire que c'est au niveau de
l'assemblée générale qu'une
probable sanction à l'endroit du
club doit être prononcée. En
principe, lorsqu'un club est en
faute, c'est le comité exécutif
qui constate et apprécie cela.
Après constat, ce dernier est
tenu d'installer une commission
d'enquête à cet effet, s'il veut
aller au bout de l'affaire. Pour
Romaric Kinmabou dont la
candidature a été rejetée puis
retenue par la suite sans aucune
raison valable, une telle
décision unilatérale du
président Dahito n'est pas de
mise dans ce cas précis. « Cette
action a des visées électorales
puisque le président sortant a
quatre clubs autant que moi.
Cette manœuvre a été mise en
place pour déséquilibrer le jeu,
c'est tout », a martelé Romaric
Kinmabou. En se référant aux
textes de la Fédération
béninoise de rugby, on peut lire
à l'article 139 du règlement
intérieur de cette instance que
« toute association ou club qui
commet des fautes
exceptionnellement graves peut
être exclu (e) de la Fédération.
Toutefois, seule l'assemblée
générale est compétente pour
prononcer l'exclusion sur la
base de documents et éléments
d'appréciation ».
Dans le même temps, de sources
proches révèlent que plusieurs
candidats à d'autres postes du
comité exécutif ne sont pas en
règle, mais ont vu leurs
dossiers maintenus. Pour être
éligible, tout candidat doit
avoir dirigé un club de rugby
pendant quatre ans et ce n'est
pas le cas. La grosse question
est de se demander pourquoi tant
de complications alors que la
gestion actuelle du rugby
béninois n'est pas des plus
aisées au niveau du sport
national.
En effet, la mandature qui vient
de s'achever n'a pas bénéficié
d'un projet capable de
développer la discipline ou de
laisser voir qu'un avenir
meilleur est promis au rugby
béninois. En quatre années, les
rugbymen n'ont eu droit qu'à une
seule édition du championnat
national à XV ; la grosse
déception est de se rendre
compte que celle-ci n'a pas pu
aller à son terme. En dehors de
cela, il faut compter également
deux éditons du Championnat
National à VII, une édition du
Championnat National Féminin
d'une journée sponsorisé par DHL,
sans oublier la participation
des U18 aux JIJF, en 2018 à
Alger. C'est loin d'être un
bilan reluisant puisqu'il reste
également à évoquer le cas du
rugby scolaire et des
compétitions de catégories d'âge
qui n'ont pas été mis en relief.
À quelques jours de l'ultime
rendez-vous de cette assemblée
générale élective, celle-ci
pouvant se tenir quelque soit le
quorum, le moins que l'on est
tenté de dire est que les
tensions existent toujours. Les
autorités sportives se doivent
de jouer leur partition comme
cela se doit, afin que le
développement et la
professionnalisation du sport
voulus par le gouvernement ne
soit pas ternis à un si bon
début. Ces vieilles pratiques
qui consistent à s'accrocher au
pouvoir n'entrent plus en droite
ligne avec l'envol qu'est sur le
point de prendre le Bénin en
matière de sport. Diriger une
instance ne devrait plus être
une affaire de puissance ou
d'autoritarisme, mais plutôt de
compréhension et de capacités à
agir dans l'intérêt commun. Avec
tous ces précédents faits
observés au cours du processus,
la prochaine assemblée générale
élective de la Fébérugby doit
être suivie à la loupe. Le
Cnos-Ben et le ministère ont un
grand rôle à jouer.
CONVOCATION AG FEBERUGBY
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