Bonjour monsieur Charles
Titigouéti, pouvez-vous
présenter à nos lecteurs
?
Je suis le président de
l’association des centres de
formation sportives du Bénin et
président de Cefes académie de
Cococodji.
Quelle lecture faites–vous du
sport béninois ?
Le sport au Bénin en général est
en retard par rapport à ce que
cela doit être. Et on ne peut
donc pas s’en réjouir. Nous
souhaitons de ce fait, que des
reformes qui doivent être
opérées pour le moderniser
puissent être opérées afin de
permettre au sport béninois de
contribuer au développement du
pays. Donc en général l’état du
sport béninois n’est pas
réjouissant et il va falloir
qu’on fasse désormais
l’essentiel de ce qu’on doit
faire.
Quel regard portez–vous sur
l’installation du comité de
normalisation installé par la
Fifa?
La Fifa a ses règles. Quand il y
a ces genres de crise, c’est
comme ça que ça se passe, afin
de réunir les acteurs. Au Bénin,
cela s’est fait et
malheureusement, il y a déjà des
brouilles et des mésententes.
Alors que dans ce comité, il y a
la représentation de toutes les
différentes parties, donc c’est
simplement déplorable et c’est
vraiment dommage. La situation
se comprendrait si c’était un
comité à sens unique. Ça pose
encore le problème d’homme. Le
Bénin a un problème d’homme et
notre sport souffre vraiment des
hommes qui le dirigent. Le mal
du football béninois se situe
dans le rang des acteurs qui le
dirigent. A l’étape actuelle,
pour le mieux, on devrait se
comprendre afin de mettre en
place de nouveaux principes à
respecter pour le bonheur de
notre sport et surtout pour les
jeunes de ce pays. En football,
une année perdue ne se rattrape
pas et comme ça, ce sont les
jeunes qui sont sacrifiés.
Depuis des mois, tout est au
calme et c’est une génération
qui part ainsi, c’est vraiment
dommage et regrettable. Il urge
qu’ils s’entendent au plus vite
et mettre l’intérêt du pays au
dessus de leurs propres
intérêts. Lorsque l’égo domine
trop les actes, c’est mauvais.
Quelles devraient être
selon-vous, la (ou les)
priorité(s) de ce comité de
normalisation ?
La priorité ici, c’est de
ramener l’union. Rien ne se fait
dans la désunion. De ce fait, le
comité doit alors tout faire
pour qu’il ait l’union entre les
différents acteurs de ce
football. Ensuite, mettre en
place les fondamentaux et
respecter la feuille de route
donnée par la Fifa. S’il y a des
gens qui ne veulent pas
travailler, il y a des voies de
recours afin qu’il y ait une
union autour de ce qui sera fait
puisse qu’ici, c’est l’intérêt
de la Nation béninoise qui est
en jeu
Dans cette atmosphère, comment
se portent alors les centres de
formations au Bénin ?
Le Bénin n’a pas une tradition
de centre de formation. C’est
vrai qu’il y a des promoteurs
privés qui s’essayent à la
chose. Mais nous ne sommes pas
un pays de grande tradition de
centre de formation. Donc les
centres au Bénin essayent de
faire leur chemin. Mais depuis
2012, 2013 avec le ministre
Didier Akplogan et la création
de la direction de formation
sportive, il y a un peu plus de
visibilité et un peu plus
d’attention des autorités
vis–à–vis des privés qui font le
travail avec les moyens dont
ils se disposent. Mais il faut
le dire, il n’y a pas encore
l’organisation et toute la
structuration qu’il faut pour
qu’on soit vraiment fier du
travail des centres de formation
sportives au Bénin. Cependant,
il faut déjà encourager l’effort
qui se fait et le soutenir avec
des compétitions règlementaires.
Et je lance donc l’appel au
comité de normalisation et aussi
au prochain comité exécutif de
la FBF de penser à mettre en
place des compétitions en faveur
des centres de formation afin de
permettre aux jeunes qui sont
formés d’être en jambe pour se
faire repérer par des clubs.
Donc les centres de formation
sportives existent, mais il
faudra organiser et à asservir
davantage le secteur.
Quelles sont vos relations avec
le comité exécutif de la
Fédération béninoise de
football?
Les centres de formation sont
sous la tutelle du ministère en
charge des sports. Donc nous
n’avons pas une relation de
tutorat vis–à–vis de la
Fédération. Par contre, le
football est géré par la
Fédération comme cela se passe
dans tous les pays. De ce fait,
nous avons essayé de tisser des
relations qu’il faut avec la
Fédération défunte mais
malheureusement, ça n’a pas été
le cas, puisse qu’il y a
problème de vision. Les membres
de cette Fédération n’ont pas la
vision des centre de formation
ce qui a fait qu’on n’a pas pu
obtenir d’eux tous les appuis
nécessaires pouvant permettre de
valoriser le travail effectué
par les centre de formation.
C’est dire qu’au moment où le
ministère nous appuyait,
organisait des compétitions ne
se reste qu’une fois l’an, la
Fédération était carrément
absente derrière nous. Même si
le ministère les invite, on ne
les voit pas, c’est vraiment
dommage. Mais c’est un problème
d’homme, les gens n’ont pas la
vision qu’il faut pour l’intérêt
de la Nation. Je suis désolé de
le dire ainsi, ce n’est pas bon
et on doit pouvoir changer car
le pays appartient à nous tous.
L’un de vos objectifs, c’est de
pouvoir former des jeunes
capables de faire valoir leur
talent sur l’international.
Parlez – nous de l’expatriation
des joueurs que vous formez ?
Il n’y a pas encore
l’organisation qu’il faut. Si la
Fédération faisait bien son
travail, tous les joueurs que
nous formons doivent avoir un
répertoire et partant de cela,
on pourra valablement faire un
suivi. Malheureusement, il n’y a
pas encore cette synergie. De ce
fait, si chacun trouve un petit
moyen, il essaye de faire
voyager les enfants sans la
visibilité qu’il faut. Alors que
notre objectif, c’est de former
des jeunes capables de compétir
à l’échelle internationale et
devenir sportifs professionnels
à même de jouir de leur
profession. Tout est encore à
refaire. On n’a pas une vue sur
les enfants qui voyagent. Pour
l’instant, chacun fait comme il
le peut. Notre souci
actuellement, c’est de faire en
sorte que le travail
qu’effectuent les centres de
formation soit formel. Comme ce
qui se passe dans les autres
pays.
Le pire ennemi du football
béninois c’est bien sûr la
tricherie sur l’âge des joueurs
et récemment, cela a frappé le
pays. Vous qui êtes dans les
centres de formation que faite
vous pour conjurer cette
pratique ?
Cela revient au même problème de
structuration que j’évoquais. Si
la Fédération avait un
championnat de centres de
formation, les enfants auraient
été répertoriés et on aura déjà
de précision sur l’âge de
chacun. En notre sein, on ne
peut rien faire encore dans
l’état actuel. Nous n’avons pas
les moyens nécessaires, et
chaque centre s’organise de
manière dont – il peut. Mais
nous avons au moins une idée
claire sur la plupart des
centres qui travaillent,
cependant il n’y a pas
l’organisation qu’il faut. Et
ça, c’est le rôle de la
Fédération. Le Comité de
normalisation doit prendre cela
en compte dans leur reforme. Les
dirigeants doivent savoir qu’on
ne peut pas avoir un résultat
probant s’il n’y a pas une
structuration des centres de
formation.
En marge des obsèques au
Général Mathieu Kérékou, le
stade de l’amitié de Kouhounou,
désormais baptisé stade Mathieu
Kérékou, votre opinion ?
C’est une fierté pour moi de
l’entendre. Notre pays n’a pas
la tradition de pérenniser les
grands hommes. Ceux qui ont eu
cette noble initiative, je les
félicite. Comme cela, on parlera
de ce grand homme aux enfants.
Il y a eu d’autres qui sont
passés mais que beaucoup ne
connaissent pas, simplement
parce qu’on ne les avait pas
immortalisé. Nous devons donc
avoir cette culture de
pérenniser la vision de ces
grands hommes qui ont fait de
bonnes œuvres pour notre Nation.
Votre mot de la fin pour
conclure cet entretien ?
Je vous remercie, vous les
journalistes pour ce que vous
faites. Malgré l’état désastreux
de notre sport surtout le
football, vous êtes derrière
nous, nous vous en remercions.
Je réitère mes appels, si chacun
sait que ce pays appartient à
nous tous, mettons alors de côté
nos égos et comme cela, le Bénin
va prospérer et nous seront aux
grands rendez–vous sportifs.
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