Bonjour monsieur le Président et
merci de nous accorder cet
entretien. Pouvez-vous vous
présenter à nos lecteurs qui
vous découvrent ?
Je m’appelle Clément Simawango
Sossa et je suis président de la
Fédération gabonaise de boxe
(Fégaboxe). Par ailleurs, je
suis président de la zone 3 de
la confédération africaine de
boxe. Cette zone est la plus
étoffée de la confédération et
elle a seize pays notamment le
Cameroun, la RDC, Congo
Brazzaville, Sao Tomé et
principe, la République
Centrafricaine, etc. Bref, je
suis également le premier
vice-président de la
Confédération africaine de boxe
(Cab).
Vous n’êtes plus un inconnu dans
le milieu sportif Gabonais en
général et dans celui de la boxe
gabonaise en particulier.
Pouvez-vous nous parler
brièvement de votre riche
parcours dans le noble art
gabonais ?
Vous savez, on ne se félicite
par soi-même, mais ça fait une
dizaine d’année que je dirige la
Fédération gabonaise de boxe.
J’ai eu 2008 un mandat de 2ans à
la tête de la zone 4 à l’époque
et c’était un mandat gabonais
puisque c’était l’un de mes
prédécesseurs qui l’occupait,
mais malheureusement, il a été
sanctionné par la confédération.
Et il fallait qu’un gabonais
puisse terminer le mandat. Je
l’avais donc achevé en 2010. Je
n’étais plus candidat par la
suite et c’est un centrafricain
qui a pris les rênes de la zone.
Il a terminé son mandat. Par la
suite, j’ai été élu dans la
ville de Jéju en Corée du Sud.
Récemment à Lomé, j’ai été
brillamment élu à 100% des voix
et à l’unanimité des délégués,
vice-président de la
Confédération africaine de boxe
Bonjour monsieur SOSSA, Vous
êtes le Président de la
Fédération Gabonaise de Boxe et
vice-président de la
Confédération Africaine de Boxe.
Dites-nous, comment se porte la
Boxe au Gabon en ce moment ?
Pour ce qui concerne les
activités au niveau de la
Fédération gabonaise de boxe,
c’est le moment tirer un coup de
chapeau aux autorités gabonaises
qui se battent, parce que les
moyens ne sortent pas souvent,
mais nous participons quand même
à certaines compétitions
statutaires, au détriment de
certains pays qui n’arrivent pas
à sortir. Donc l’Etat essaye de
faire ce qu’il peut pour que
nous puissions participer à
certaines compétitions. Sachez
qu’au sortir de ces
compétitions, le Gabon s’en sort
toujours avec un petit métal.
Dernièrement, j’ai co-organisé
le championnat du monde puisque
j’ai confié l’organisation
à une connaissance, à un
promoteur, il s’agit de
Biloka. Il a organisé le coté
événementiel et nous, on a pris
en charge de la partie
technique. Et la ceinture était
restée et le gabonais est devenu
champion du monde en boxe
professionnelle.
Maintenant pour ce qui concerne
les activités habituelles, en
2008, j’ai décroché à Bangui,
5 médailles d’or, 2 en argent et
3 en bonze. En 2009, le Gabon a
occupé la 3ème place
d’Afrique en Ile Maurice avec
trois médailles d’argent. En
2010, j’ai révélé en Algérie un
champion d’Afrique du nom de
Bilonga Yann. En 2012, nous
avons eu deux boxeurs qui se
sont qualifiés pour les jeux
olympiques. Je vais m’en arrêté
là pour ne pas être très long.
C’est vous dire que le bilan est
globalement élogieux. Mais la
dernière fois aux Jeux
Africains, les boxeurs gabonais
ont grevé. Il y a eu des
mouvements d’humeur concernant
les primes qui selon-eux, la
tutelle n’aurait pas versée.
Simawango Clément Sossa (2ème à
partir de l’extrême gauche)
aux cotés du boxeur Taylor
Mabika, champion du monde IBU
Et justement vous êtes rentrés
avec une seul médaille de bronze
et le Directeur technique
national de la Fégaboxe
Dieudonné Méfagué a déclaré à
l’issue des Jeux africains que
« la Boxe Gabonaise mérite mieux
qu’une médaille de bronze, aussi
bien qualitativement que
quantitativement ». Etes-vous du
même avis ?
Oui je suis de cet avis parce
que s’il n’y avait pas eu grève,
on avait des boxeurs qui
pouvaient nous faire engranger
des médailles. Mais ils ont
préféré se livrer à l’alcool et
c’est bien dommage.
Monsieur le président, la
Fégaboxe que vous dirigez s’est
prononcée le 14 décembre 2015
dernier sur trois radiations de
ses membres, en marge de
l’assemblée générale tenue à
Oyem. Et déjà, beaucoup parlent
de « coup de tonnerre dans le
monde du noble art gabonais.
Qu’en est-il exactement ?
Qu’est-ce qui est reproché à
Minka Elias, coach de Phoenix
boxing club, Tchuente Innocent
coach de Taylor Makiba et Amal
Jean Maurice Mbouna Ibinda, ex
premier-vice-président de la
Fégaboxe?
Ecoutez, « coup de tonnerre »
c’est déjà trop dire. Moi je
n’étais même pas au pays,
j’étais aux élections à la
Confédération africaine de boxe
(Ndlr : du coté de Lomé). Au
fait, c’est un vice-président,
un récidiviste. Il a lors de mon
absence posé des actes
anti-statutaires. Donc, il est
allé jusqu’à écrire au Chef de
l’Etat en disant qu’il y a
vacance de pouvoir alors que moi
j’étais détenteur d’un acte de
mission. Alors qu’au nom du
Gabon, j’ai été à l’A.G. de la
Confédération africaine de boxe
(Cab) et j’ai été élu 1er
vice-président. C’est un mandat
qui échoie à la République
Gabonaise. C’est vrai que je
m’appelle Clément Sossa certes,
mais c’est un mandat du Gabon et
c’est le Gabon qui m’a présenté.
Donc ce vice-président est allé
très loin, il a fait beaucoup de
bêtises. C’est ainsi que la Cab
avait été saisi en son temps par
le secrétaire général de la
Fégaboxe et on a siégé au niveau
de la Cab. Cette dernière a
demandé que l’intéressé soit
entendu par la commission de
discipline. Et à l’unanimité des
voix, l’intéressé a été
suspendu. Maintenant, étant
donné que l’Assemblée Générale
de toute institution sportive
est souveraine, ce cas a été
soumis aux délégués. Et tous les
membres présidents de ligues et
autres ont décidé de leur
radiation au vu de la gravité
des faits qui leur sont
reprochés. Par ailleurs, il y a
eu deux autres coachs
camerounais qui font du
désordre. Ce ne sont même pas
des coachs nationaux, mais des
coachs de clubs privés qui se
croient tout permis. Ils
diffament à tout bout de champ,
ils prennent le président que je
suis comme leur serpillière. Or
ce sont des gens que j’ai
toujours soutenu, que j’ai logé,
nourri et autres. Et il y a un
parmi les deux, c’est moi qui
l’a même envoyé aux Etats-Unis
pour qu’il se perfectionne en
boxe professionnelle.
L’assemblée générale a estimé
que ces comportements sont très
graves et peu orthodoxes et
c’est ainsi qu’ils sont été
aussi radiés.
Dites-nous, qu’est-ce que l’on
peut brièvement retenir du
programme d’activité de votre
fédération pour l’année 2016 ?
Nous avons là en ce
moments mes garçons qui ont en
regroupement, ils sont en train
de préparer une mise au vert va
les amener certainement en
Afrique de l’ouest. Et là, ils
vont rencontrer le Ghana et le
Nigeria. Cette mise au vert
prépare le Gabon à la
participation au Championnat
d’Afrique de Boxe qualificative
pour les jeux olympiques de Rio.
Monsieur le Président, vous avez
un programme très riche. Et si
je vous demandais de nous dire
quel est votre objectif majeur
pour l’année 2016 ?
D’abord, l’objectif majeur est
de qualifier le Gabon pour les
jeux olympiques. C'est-à-dire
essayer de qualifier un ou deux
boxeurs. Parce que ça, ce n’est
pas facile. Il y a même des pays
qui ne participe jamais aux
compétitions mais qui envoie des
athlètes aux J.O. Il y a
d’autres qui récupèrent leurs
athlètes à l’étranger pour
participer, parce que c’est
politique. Tous les pays
voudraient participer aux jeux
olympiques dans toutes les
disciplines.
Vous êtes vice-président de la
Confédération Africaine de Boxe
et lors de votre dernière
assemblée générale de Lomé il a
été décidé d’augmenter les
cotisations qui passent de 250 à
300 dollars et surtout de
dissoudre les postes de
secrétaires généraux qui
deviennent désormais des
directeurs exécutifs. Or on
constate qu’à ce jour, beaucoup
de fédération ont encore le
poste de secrétaire général. Ça
pose un problème ?
Alors ça ne pose pas problème.
C’est une disposition statutaire
que nous venons d’amender. Mais
elle rentre en vigueur à partir
de 2018. Donc à partir de 2018,
toutes les fédérations auront
des directeurs exécutifs et non
des secrétaires généraux.
Monsieur, nous allons conclure
cet entretien. Vous avez
certainement un appel et des
vœux à l’endroit de la famille
du noble art Gabonais africain ?
A l’endroit de la boxe
gabonaise, je demanderai au Chef
de l’Etat et à tous les
dirigeants, responsables
d’institutions, etc. de soutenir
la boxe gabonaise parce
qu’aujourd’hui, il n’y a pas de
boxe sans argent. Ensuite, je
demanderai aux boxeurs de
continuer à fournir plus
d’efforts parce que nous avons
des enjeux et il va falloir
décrocher des médailles et de
grandes ceintures. Pour ce qui
concerne ma zone, je demanderai
à tous ces Etats affiliés de
souvent prendre part aux
compétitions de zones. Et nous
allons voir comment faire pour
que les tournois de zone de zone
soient régulières et surtout
qualificatives pour le
Championnat d’Afrique de boxe.
Ceci obligera les pays à
participer et cela va provoquer
des émulations et permettra aux
boxeurs de compétir
régulièrement pour s‘aguerrir.
Pour ce qui concerne l’Afrique,
je souhaite à tous la promotion
et vulgarisation de notre
discipline. Il faut qu’il y ai
beaucoup de plus d’échanges
entre-nous.
Enfin, je dis merci aux
communicateurs pour ce que vous
faites. Vous êtes la voix des
« sans voix ». Grand merci à
vous.
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