Monsieur le directeur, c’est
quoi une classe sportive ?
C’est une sélection d’enfants
d’une discipline donnée que nous
mettons ensemble dans une classe
que nous affectent les autorités
d’un collège repéré. Ces enfants
dont la tranche d’âge est de 12
à 13 ans, sont placés dans un
régime étude et sport et
disposent d’un emploi du temps
spécial et ceci depuis la classe
de 6ème. L’année
dernière, nous avons implanté
ces classes au niveau du
basketball et du football. Si
les conditions sont favorables,
nous allons implanter cette
année au niveau du football et
du volley-ball aussi. Ainsi,
progressivement, nous allons
couvrir toutes les disciplines
qui sont praticables au collège
avant de penser aux autres.
Vous avez parlé d’emploi du
temps spécial. Voulez vous dire
que ces enfants sont occupés
autrement que les autres élèves
des établissements ?
Bien sûr. Ils suivent des cours
académique, font la théorie de
leur disciplines et ont
également le temps pour faire la
pratique. Ce que les autres
élèves n’ont pas.
Depuis quand les classes
ont-elles été installées ?
Elles ont été installées depuis
octobre 2015.
Vous avez effectué il y a
quelques jours, une descente
dans ces différentes classes
sportives. C’est quoi l’objectif
de cette visite ?
L’objectif est de deux ordres.
Le premier est de faire le
suivi. Puisque depuis
l’installation de ces classes en
octobre 2015, nous n’avons pas
eu les moyens de les suivre. Le
second est d’évaluer le travail
qui est fait durant l’année avec
les enfants. Pour cela, nous
sollicitons la fédération de la
discipline concernée pour
qu’elle nous affecte des
techniciens. Cette fois ci, nous
avons écrit à la FBF et la
fédération de basketball qui
nous ont envoyé des techniciens
qui nous ont accompagnés. Et au
même moment où on faisait le
suivi, eux, ils faisaient
l’évaluation. Une évaluation
qu’on aurait dû faire un peu
plutôt. Mais comme je l’ai dit,
nous n’avons pas eu les moyens.
En plus, cette année a été une
année spéciale avec les
élections que notre pays a
connu.
Quelles sont les différentes
étapes du suivi et de
l’évaluation ?
Arrivé dans une classe que nous
voulons suivre, nous laissons la
place au technicien qui organise
une séance de travail avec les
enfants. A la fin de la séance,
le technicien fait des
observations et se sont ces
observations-là qui nous
permettent à nous autres, de
savoir si le travail a été bien
fait avec les enfants.
Est-ce qu’à la fin de cette
tournée, vous avez été
satisfaits des choses que vous
avez vues ou vous vous dites
qu’il y a encore du chemin à
parcourir ?
A
l’issue de cette tournée, nous
avons fait le constat de ce que
les classes sportives
fonctionnent bien. Mais le fait
que nous avons mis du temps pour
faire le suivi et évaluer le
travail, les enfants semblent
marquer le pas. Alors, nous nous
sommes rendu compte qu’il faut
être régulier sur le terrain
afin que le travail soit plus
propre que ce que nous sommes
allés voir. Au niveau des
fondamentaux, nous avons été
satisfaits avec l’appréciation
des techniciens. Vous savez,
seuls les techniciens maitrisent
et peuvent apprécier au mieux
les fondamentaux d’une
disciplines. Ce suivi est le
seul moyen pour nous de garantir
l’avenir de ce projet, parce que
si vous n’êtes pas régulier
derrière les animateurs, ils
passent parfois à côté. Du
chemin à parcourir, je dis oui.
Oui, parce qu’il faut parfaire
les fondamentaux, amener les
enfants à intégrer ces
fondamentaux au niveau du jeu.
Et c’est ce que nous avons
demandé aux animateurs de revoir
avec les enfants. Et pour
vérifier si cela a été mis en
application, nous pensons
organiser un tournoi inter
classes-sportives prochainement.
Permettez-moi de vous dire que
nous avons décidé de permettre à
la meilleure classe sportive
d’abriter la classe sportive
d’excellence. C’est le défi que
chaque entraineur doit relever
désormais avec ses enfants.
C'est-à-dire ?
Lorsque nous allons faire deux
ans de pratique au niveau de la
6ème et de la 5ème,
nous allons faire une évaluation
sur le plan national. Les
meilleurs qui seront retenus de
cette évaluation seront placés
dans un centre et seront
entièrement pris en compte par
l’Obssu. Et cette classe
d’excellence sera installée dans
l’établissement du meilleur
entraineur. Et c’est le défi
qu’ils doivent relever tous.
La classe sportive c’est en même
temps le volet sport et le volet
académique. Dites-nous le
résultat que présente le volet
académique au niveau de ces
enfants ?
Pour nous informer au mieux par
rapport à ce volet, nous avons
demandé et obtenu des
responsables d’établissement que
l’animateur de la classe
sportive soit le professeur
principal (PP). Ainsi, cela nous
a permis de savoir que de toutes
les classes, il y a un ou deux
qui reprennent. Ces enfants sont
très bien appréciés dans les
établissements. Ils ont des
comportements exemplaires nous
a-t-on dit. Cela augure d’un
lendemain meilleur pour nos
classes sportives si ça continue
comme çà.
Qu’allez-vous faire des deux qui
reprennent ?
Comme l’indique le projet, nous
préparons les jeunes pour
l’excellence. Et c’est ce à quoi
nous allons nous y atteler
l’année prochaine.
Quand vous parlez, on a tendance
à croire que le projet ne
rencontre aucune difficulté.
S’il y en a parlez-nous-en.
Je ne peux pas dire que le
projet ne rencontre aucune
difficulté. D’ailleurs il y a
une qui a trait à l’équipement
des enfants. Ce n’est pas tous
les parents qui arrivent à
équiper leurs enfants. Au niveau
de certaines classes, nous avons
assuré. Mais cette assurance ne
couvre pas tous les enfants. Ce
qui fait que certains enfants
qui ont quitté loin ont des
problèmes d’équipements. Ils ont
aussi des problèmes de logement.
Est-ce que ces difficultés
énumérées sont les mêmes d’une
localité à une autres ?
Non. Il y a de disparité. Par
rapport au problème d’assurance,
nous n’avons pas rencontré les
mêmes difficultés à Porto Novo,
Kandi qu’àTanguiéta. C’est à
Bassila et Savalou qu’on l’a eu.
Par rapport à l’équipement, nous
avons rencontré les mêmes
problèmes presque partout.
Puisqu’il y a des enfants qui
jouent encore pieds nus.
L’Obssu a-t-il les moyens de
régler ces difficultés qui se
posent à lui ?
Pour régler ces difficultés,
nous avons posé le problème au
ministre des sports, Oswald
Homeky qui a compris et a promis
se battre pour que nous ayons
des moyens à disposition pour en
avec. Mais de notre côté aussi,
nous ne restons pas les bras
croisés. Nous nous battons pour
avoir des partenaires et les
aider. Présentement je peux vous
dire que nous avons 15 cartons
de chaussures de basket, des
maillots de basket et de ballons
de basket qui sont convoyés de
la France vers le pays et que
nous allons récupérer bientôt au
port avec qui nous sommes en
négociation. Nous sommes entrés
aussi en négociation avec
l’Ambassade de la Turquie qui
nous a fait des promesses. Nous
avons plus besoin des
équipements sportifs.
Est-ce que tous les parents dont
les enfants ont été retenus ont
donné leur quitus sans
réticence ?
Sans vous mentir, je dirai oui.
Ce qui a été bizarre pour nous
aussi. Puisque c’est le
contraire que nous avons eu dans
les localités où on s’attendait
à avoir ces genres de
difficultés là. Je crois que
c’est parce qu’il y a eu une
certaine évolution au niveau de
la mentalité des gens. C’est
seulement à Abomey que nous
avons rencontré ce genre de
chose. Les parents ont trouvé
que les vacances sont faites
pour que les enfants se
reposent. Et qu’il faut que
leurs enfants aillent en
vacances. En dehors de ces
enfants-là, nous avons retrouvé
tous les autres partout où nous
sommes passés. Même les
animateurs nous ont confirmé que
les enfants étaient vraiment
réguliers.
Parlez-nous de la relation qui
existe entre l’Obssu et
certaines fédérations sportives
Nous avons entrepris des
démarches avec les fédérations
et je remercie très sincèrement
la fédération de basket qui est
restée en contact permanent avec
nous. Il y a la fédération de
gymnastique aussi qui est
régulièrement avec nous quand
même bien nous n’avons pas
encore de classe sportive en
gymnastique. Alors je voudrais
inviter les autres fédérations à
faire comme celle de basket avec
qui nous échangeons beaucoup par
rapport au projet. Puisque nous
ne voulons pas former pour
former. Il faut bien que des
fédérations puissent utiliser
ces produits que nous allons
mettre sur le marché. Et pour
les utiliser il faut qu’ils
sachent qu’il y a une formation
qui se fait quelque part.
Est-ce que l’Obssu envisage
embraser toutes les disciplines
sportives à long terme ?
C’est bien notre objectif
global. Pour le moment, nous
travaillons sur les disciplines
praticables dans les
établissements. Quand on aura
fini avec ça, nous irons vers
les autres. C’est pourquoi nous
demandons à avoir des moyens
pour faire du sport à la base le
vrai levier de développement de
notre sport.
D’où espérez-vous vous avoir ces
moyens dont vous parlez ?
Nous avons foi. Puisque dans le
projet de société du président
de la République, Patrice Talon,
il a fait un clin d’œil spécial
au volet sport. Et nous
comptons beaucoup sur lui pour
avoir suffisamment de moyens.
Quel doit être l’impact de ces
différents projets de l’Obssu
sur le sport béninois ?
Si l’Obssu arrive à maintenir le
cap, et arrive à couvrir toutes
les disciplines comme il se
doit, le sport dans tous ses
paramètres doit avoir de
l’évolution. Puisque l’enfant
qui a appris depuis le bas âge à
jouer, je prends l’exemple du
football, avec toutes les
caractéristiques qu’il maitrise,
lorsqu’il évolue et atteint
l’âge de 15ans, il va alors
jouer la catégorie des minimes.
A 16ans, il devient cadet. Ça
veut dire moins de 17ans. Et
lorsqu’il aura 17ans, ça veut
dire qu’il est déjà junior.
Après avoir parcouru toutes ses
catégories avant d’arriver chez
les séniors, l’enfant devient
potable. Et cela est un travail
de longue haleine. Aujourd’hui,
en 6ème ils
apprennent les fondamentaux
qu’ils vont développer durant
tout le cursus jusqu’en classe
de 3ème. Et à partir
de cet instant, le jeu va se
faire de lui-même. Ainsi nous
aurons des athlètes talentueux
au niveau de notre sport dans
les années à venir. A l’Obssu,
nous avons espoir que si on
continue sur cette lancée, on
parviendra à sortir notre sport
de sa léthargie.
Vous êtes très optimistes
alors….
Oui, si les moyens suivent
vraiment.
Vous organisez un camp grâce au
partenariat avec une structure
de l’extérieur. Parlez-nous de
ce camp ?
Je parlais des partenariats que
nous sommes allés chercher en
dehors des moyens que l’Etat met
à notre disposition. C’est dans
la recherche des moyens que nous
avons rencontré un jeune
béninois qui nous a mis en
contact avec l’ONG œuvrons pour
l’avenir. L’ONG est
essentiellement axée sur le
basketball. Et c’est cette ONG
qui organise le camp dont vous
parlez au Bénin. Nous avons
souhaité que toutes nos classes
sportives participent à ce camp
et ils ont accepté. Par rapport
à ce camp, nous avons deux
volets. Le volet apprentissage
au niveau des joueurs et le
volet qui concerne les
techniciens et les entraineurs.
Les organisateurs viendront avec
des experts qui donneront des
formations aux arbitres et
entraineurs de basketball du
Bénin qui prendront part à ce
camp. Le camp se tiendra du 23
au 30 juillet 2016, sur le stade
Charles de Gaulle de Porto Novo.
Les conditions sont-elles
remplies pour que le camp se
déroule normalement ?
Les organisateurs ont décidé de
prendre en charge l’hébergement
et la restauration des autres
équipes participantes. Et nous,
nous prenons en charge nos
classes sportives.
Que diriez-vous pour conclure
cet entretien ?
Je voudrais inviter le président
de la République à faire comme
il a dit dans son projet de
société, de faire vraiment un
clin d’œil à l’Obssu pour que
nous ayons suffisamment de
moyens.. L’avenir se trouve dans
la formation des jeunes. Dès que
les jeunes seront biens formés
le sport va se porter mieux. Aux
parents je demande de continuer
à nous faire confiance et à nous
accompagner également en suivant
les enfants avec nous.
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