Bonjour monsieur Koffi Augustin
AMÉGA et merci de nous accorder
cet entretien. Vous n’êtes plus
une inconnue dans le milieu
sportif Togolais pour avoir
occupé de hautes fonctions, mais
très peu vous connaissent au
Bénin. Pouvez-vous vous
présenter à nos lecteurs qui
vous découvrent ?
Je peux dire que je ne suis pas
tout à fait aussi inconnu au
Bénin. Entre 1993 et 1995, alors
que j’étais en exil politique
sous la protection du Haut
Commissariat des Nations Unies
pour les Réfugiés, j’ai passé
deux années académiques
mouvementées à la Faculté des
sciences juridique et politique
de l’Université Nationale du
Bénin à Calavi. J’en suis sorti
avec des amitiés et de bons
souvenirs de la lutte
estudiantine et de notre
engagement en faveur des
indispensables changements
politiques dans nos pays, alors
devenus jeunes démocraties
souvent au forceps. Depuis 1998,
j’ai regagné définitivement le
Togo et j’ai entamé une carrière
dans la presse écrite. J’ai
travaillé dans des journaux au
Togo, avant de créer en mai 2004
«Le Canard Indépendant » , un
hebdomadaire d’informations
générales, puis Global Sport,
bimensuel d’informations
sportives en août 2005. J’ai
parallèlement collaboré avec les
magazines (BrotFür Die Welt
Zeitung) en Allemagne, un
magazine panafricaniste au Japon
puis (World & Sports) magazine
d’informations sportives
paraissant en Angleterre. Je
suis actuellement membre du pool
des journalistes contradicteurs
dans l’émission «Le Grand
Débat » sur BBC et Africa N°1.
J’ai aussi collaboré avec le
site internet «Koaci.com » basé
à Abidjan en Côte d’Ivoire. J’ai
été Secrétaire Général de
l’Union des journalistes
indépendants du Togo (UJIT) et
participé à ce titre, à la mise
en place de la Fédération des
Journalistes Africains (FAJ), en
qualité de président de la
Commission des statuts et
règlements au congrès de
Nairobi. Je suis marié à une
Togolo-béninoise, et j’ai deux
adorables enfants.
Koffi Augustin AMÉGA, vous êtes
réputé comme étant une figure
sur le plan médiatique et
sportif Togolais. Pouvez-vous
nous dire ce qui vous a poussé à
la carrière de Reporter Sportif
?
Disons que c’est parce que
moi-même j’ai pratiqué plusieurs
disciplines sportives. J’ai joué
au football, que j’ai été
contraint d’abandonner à cause
d’une luxation récidivante au
genou gauche, j’ai pratiqué le
tennis, le basket-ball, le
handball, le volleyball. J’ai
également fait les arts martiaux
avec Maître Laïson dont je salue
ici la mémoire. Mais, je suis
essentiellement un passionné du
football. J’ai été tenté dans un
premier temps par le coaching,
que j’ai vite abandonné pour
incompatibilité de tempéraments.
Puis par accident, ce que je
qualifiais de déficit en culture
tactique de certains
journalistes dans leurs analyses
des matches, m’a poussé à
participer à des émissions
sportives sur les radios. C’est
ainsi que j’ai fini par avoir le
virus du journalisme sportif.
Durant votre carrière, qu’est-ce
qui vous a le plus marqué ?
J’ai malgré tout une jeune
carrière qui ne fait que
commencer. J’espère très
rapidement refermer la
parenthèse de la communication
institutionnelle et retourner au
journalisme exclusivement. Cela
dit, ma première participation à
la couverture de la CAN 2008 au
Ghana m’a laissé beaucoup de
souvenirs. J’y ai rencontré pour
la première fois de ma carrière,
de grands noms du journalisme
sportif africain et français.
J’ai pu vite mesurer le
dénivellement entre mon niveau
de professionnalisme et le leur.
Cela m’a été très bénéfique dans
la progression de ma carrière.
Par votre abnégation au travail,
plusieurs années durant, vous
occupez aujourd’hui, une place
de privilège dans
l’environnement sportif au Togo.
Quelle lecture faites-vous,
Monsieur Koffi Augustin Améga,
du sport en général au Togo ?
D’abord, je tiens à préciser que
je ne considère pas la Direction
de la communication de la
Fédération Togolaise de Football
comme un privilège. Je n’en ai
jamais fait une obsession, voire
même un objectif. C’est arrivé
un peu comme par hasard. Et je
m’honore de la confiance placée
en moi par le Col. Guy Akpovy et
ses collaborateurs, qui ont
pensé à moi pour occuper ce
poste. D’ailleurs, sous un
précédent Comité Exécutif,
j’avais refusé ce poste qui
m’avait été proposé. Mais si
j’ai accepté cette fois-ci,
c’est plus par sens de
responsabilité et de devoir que
par recherche de débauchées ou
de privilèges. J’ai voulu rester
cohérent avec ma vision de
l’approche pour garantir une
stabilité au sein de l’instance
nationale d’administration du
football. En cela, je suis d’un
point de vue philosophique en
phase avec le président de la
FTF, dont le profil a été le
premier élément d’appréciation
qui m’a amené à accepter de
faire cette expérience. Dès nos
premiers contacts, j’ai été
convaincu. Pour ce qui concerne
ma lecture du sport au Togo, je
relève que de tous temps, les
disciplines sportives
fourmillent de talents au Togo.
Mais il manque la bonne
politique et parfois de bons
dirigeants pour faire rayonner
le nom du Togo dans toutes les
disciplines sportives et cela y
compris au plus haut niveau.
Aujourd’hui, cette volonté
politique est perceptible dans
l’accompagnement que les
autorités politiques apportent
au football, il faut désormais
transformer l’essai par la
réalisation des infrastructures
sportives, la formalisation
d’une politique de formation des
jeunes et des cadres
d’encadrement, le financement
des activités, puis militer
aussi à réunir les conditions
pour que ce soit la même chose
au niveau des autres disciplines
sportives. Je reste convaincu
qu’en plus d’être un moyen
d’affirmation et
d’épanouissement de la jeunesse,
le sport peut aussi servir de
moyen pour résorber le chômage
des jeunes et un vecteur de
développement pour notre cher
pays, le Togo.
Aujourd’hui, en dehors de votre
profession de
reporter/journaliste sportif,
vous occupez la fonction de
Directeur de la Communication de
la Fédération Togolaise de
Football dont très peu s’imagine
la mission. Pouvez-vous éclairer
nos lecteurs sur vos
attributions à ce poste de
responsabilité ?
De façon évidemment non
exhaustive, je pourrais ainsi
résumer ma mission:
Pour ce qui concerne la
communication fédérale, je dois
assurer la communication
institutionnelle externe et
interne ; assurer la
communication autour des
évènements fédéraux (Fédération,
Ligues, Clubs) ; définir un plan
de communication à moyen terme ;
mettre en place un Community
Management ; être le référent
communication auprès du Comité
Exécutif, des clubs, des
commissions permanentes ; mettre
en place des relais de
communication en appui avec les
structures affiliées. Pour ce
qui est de la gestion éditoriale
fédérale, j’ai en charge les
relations presse ;
l’administration du site
internet de la Fédération ; la
rédaction de divers supports et
communiqués: proposer des
sujets, rédiger des contenus
pour des publications
régulières, animer la conférence
de rédaction du bulletin
d’informations fédéral. Enfin,
pour mes missions transversales,
elles consistent en la
coordination d’évènements ; à
rechercher et gérer les
partenaires ; à suivre les
équipes nationales du Togo ; à
assurer la relation de
communication avec les faitières
des associations nationales du
football (FIFA, CAF, UFOA-B…),…entre
autres missions
Revenons si vous le permettez à
l’actualité sportive, notamment
aux Éliminatoires de la Can 2017
où les Eperviers du Togo
affrontent le 04 septembre 2016
prochain au Stade de Kégué à
Lomé, la sélection nationale de
Djibouti dans une rencontre où
toute défaite est interdite.
Quelles sont selon-vous, les
chances des Eperviers de refaire
surface une nouvelle fois en
phase finale de Coupe d’Afrique
des Nations?
Malheureusement, nous n’avons
plus nos chances entre nos
mains. L’issue du match entre le
Togo et Djibouti à Lomé, ne
suffira pas, en elle
exclusivement, à déterminer le
sort du Togo. Mais c’est
important pour le Togo de gagner
et de se projeter ainsi dans son
projet pour 2019, si jamais les
Eperviers ne devraient pas être
à la phase finale de la CAN
2017. Je suis d’avis avec le
président de la FTF le Col Guy
Akpovy qui déclarait il n’y a
pas longtemps, qu’il nous faut
éviter de céder à la pression du
résultat immédiat, qui souvent
fait occulter la nécessité de
travailler sur une échéance
raisonnable. Nous venons de très
loin, et il faut profiter de la
nouvelle dynamique et de
l’expérience de Claude Le Roy,
pour rebâtir quelque chose de
durablement stable, sans
toutefois faire l’impasse sur
une éventuelle qualification
pour la CAN 2017. Et Dieu seul
sait si nous avons les moyens de
faire très mal, si jamais on
devrait être de la partie au
Gabon en 2017.
Vous êtes aussi le Directeur de
Publication du Mensuel de Sport
Togolais «GLOBAL SPORT » , un
journal très lu au Togo.
Dites-nous, Qu’est-ce qui vous a
poussé à créer ce canard et quel
objectif visez-vous ?
En 2005, j’ai été frustré par
des commentaires désobligeants
de confrères Congolais, qui
lisaient un magazine sportif
paraissant au Togo à l’époque.
Je me suis alors lancé le défi
de réussir à assurer la parution
d’un journal sportif avec une
ligne éditoriale indépendante et
qui mettrait l’accent sur la
promotion des talents cachés. 11
ans après, je ne suis pas déçu
de l’accueil que les lecteurs
ont réservé à Global Sport,
malgré la persécution dont nous
avons souvent été l’objet de la
part des courtisans de
différents dirigeants fédéraux.
Je pense aussi que nous avons
modestement contribué à susciter
des vocations. C’est un mérite
que personne ne saurait nous
enlever.
Votre journal «GLOBAL SPORT »
est passé de la périodicité
«Bimensuelle » à celle de
«Mensuelle » après une longue
interruption des parutions, pour
une expérience au niveau de la
presse en ligne (http://globalsport-togo.com).
Pourquoi ce changement de
périodicité? Êtes-vous satisfait
de l’expérience de la presse en
ligne ?
Nous avons observé une
interruption de parution de
quasiment une année. Sans
publicité, (car quand on vient à
en arracher parfois, on finit
par nous la retirer pour des
raisons autres que l’audience ou
le professionnalisme) et dans un
contexte de perpétuelle
putréfaction des relations entre
les dirigeants plongeant le
football dans les fonds abyssale
de l’inimitié et du dégoût,
paralysant les compétitions
nationales, nous avons choisi de
prendre du recul.
Le
changement de périodicité tient
à notre souhait de disposer de
plus de temps pour pondre des
dossiers sur des aspects
structurels du développement du
football que sur le factuel qui
est largement pris en compte par
la presse en ligne. Et dans le
domaine de la presse en ligne
également, nous sommes
quasiment pionniers avec le site
www.globalsport-togo.com.
Là aussi nous avons suscité des
vocations.
Mais très honnêtement, j’avoue
qu’il nous a manqué du
management pour assurer la
rentabilité financière du site
Internet. Mais qu’à cela ne
tienne, nous continuons par
alimenter nos lecteurs en
informations souvent exclusives
sur le football togolais
essentiellement, sur notre
portail. Le temps viendra où
nous pourrons dire si nous avons
été ou non, satisfait.
«La charité bien ordonnée
commence par soi-même « dit un
adage bien connu et vous n’êtes
pas sans savoir que la presse
Togolaise a souvent fait l’objet
de virulentes critiques quant à
ce qui concerne le traitement de
l’information. Quelles
appréciations faites-vous sur le
travail qu’abattent les hommes
de médias sportifs au Togo?
Comme dans toutes les
corporations, vous en avez qui
ont un sens aigu du respect de
l’éthique et de la déontologie,
et d’autres qui prennent le
métier comme un moyen de
chantage ou de marketing pour
leur petite personne, auprès
d’une partie de la masse souvent
ignorante. De ma position
actuelle, je suis obligé de
déplorer que certains se
comportent en mercenaires de
services, parfois même contre
leurs confrères. Et ce qui
m’attriste le plus, c’est de
voir certains exceller dans une
forme de concours d’agressivité,
là où on a besoin de pertinence
dans les analyses et critiques.
On en voit qui se montrent
obstinément grincheux, croyant
parvenir à démontrer que rien ne
va, là où ça va de mieux en
mieux. Mais l’opinion n’est pas
bête, bien évidemment. Cela dit,
je me réjouis davantage, de voir
qu’une bonne partie de la presse
cherche, au-delà de la tutelle
de parrains connus de tous, à
faire un travail professionnel,
voire patriotique. Mais comme
vous le savez, c’est ce qui ne
va pas qui est le plus retenu en
toute chose. Cela fait que les
mauvaises pratiques de la part
de marginaux au sein de la
presse, ont plus d’échos que le
travail de qualité qui se fait
par d’autres.
Votre mot de fin pour conclure
cet entretien
Je voudrais émettre le souhait
qu’au Bénin comme au Togo, les
acteurs travaillent à redorer
leur blason terni par des années
de crises et des scandales
financiers au sein des instances
fédérales. Il faut se rendre à
l’évidence de la mission de
service public qu’est la
formation de la jeunesse et
l’opportunité qu’on donne aux
jeunes talents en œuvrant pour
le développement du football.
Les options stratégiques des
dirigeants politiques doivent
également tenir compte de la
nécessité de préserver la
stabilité au sein des instances
d’administration du football,
seul garant des résultats et de
l’éclosion des talents. On ne
gagnant rien en livrant le
football à des aventuriers ou à
des marchands d’illusions. Au
contraire, on fait du tort à la
jeunesse voire à l’économie de
nos pays respectifs. Je voudrais
enfin pour finir, saluer
modestement le travail de votre
media au profit du sport.
|
QUESTIONS - VERITES |
Votre meilleur
souvenir de
votre carrière ?
Ma participation
à la couverture
de la CAN 2000
au Ghana.
Votre mauvais
souvenir de
votre carrière ?
La fusillade de
Cabinda qui a
fait deux morts
dans la
délégation
togolaise, et
contraint à une
retraite
précoce, mon
jeune cousin
Kodjovi Obilalé.
Votre plat
préféré ?
Sauce gboma à la
pâte de maïs.
Si vous devez
vous décrire en
3 caractères
quels seront-ils
?
Conviviale,
franc et fier
Votre plus grand
rêve ?
Cela reste un
secret entre moi
et mon épouse
Votre principale
qualité ?
Mon ouverture
d’esprit.
Quelle(s)
faute(s)
sanctionnez-vous
le plus ?
La tartuferie,
la médisance.
Qu’aimez-vous le
plus en
vous-même ?
Mon indépendance
d’esprit et mon
attachement à la
famille.
Quelle est la
femme idéale
pour vous ?
Laurence
(Rires), il
suffit de bien
la connaître
pour en savoir
plus sur mon
modèle de femme.
Votre idole ?
Mon grand-père,
Augustin Kodjo
AMEGA
Votre date
d’anniversaire ?
07 juin
Que faites-vous
en dehors du
Sport ?
Passionné de
politique
militante
Enfant, quel
club
souteniez-vous ?
ASFOSA de Lomé
Votre
Passe-temps
favori ?
La musique
Qui est pour
vous le plus
grand personnage
du monde ?
L’Evêque de
Winner Chapel
International
David O. Oyedepo
De quoi
avez-vous peur ?
Dieu a ôté de
moi la peur
Comment
voyez-vous
l’avenir ?
Radieux par la
grâce de Dieu
Si vous n’étiez
pas devenu
journaliste,
quel métier
exerceriez-vous
?
Avocat
Votre principal
défaut ?
J’aurais préféré
laisser le soin
à d’autres d’en
juger, mais je
pense que ça ne
plait pas
souvent que je
me montre fier
comme tout fils
Améga.
Quels sont vos
projets à moyen
et à long terme
?
Je préfère
rester discret
dessus pour
l’instant. Mais
ce qui est
certain, c’est
que je nourris
beaucoup
d’ambitions pour
ma carrière et
mon avenir, que
je place sous la
protection de
Dieu. |
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