Vous revenez des championnats du
monde de natation Budapest 2017.
Vous avez notamment battu le
record du Bénin aux 50 mètres
nages libres, établi par Laraïba
Séïbou aux JO 2016. Que peut-on
retenir d’autres de votre
participation à cette
compétition ?
Tout s’est bien passé à ces
mondiaux. J’ai beaucoup acquis
en expérience car j’ai rencontré
de nouvelles nageuses, plus
expérimentées que moi. J’ai
compéti aux côtés de certaines
d’entre elles.
Comment
vous vous êtes senti à quelques
minutes de votre entrée en
compétition ?
J’ai eu peur au début en voyant
toutes ces nageuses africaines
et mondiale. Mais après, je me
suis détendue. J’ai géré cette
peur parce que je devrais me
concentrer sur la nage et battre
mon record.
Comment
avez-vous géré ce trac ou
stress ?
Je me suis rappelé ma
préparation de deux mois pour
ces mondiaux. Et je me suis dit
que je n’allais pas me préparer
pour deux mois, venir ici, avoir
peur et ne pas battre mon temps.
Je me suis dit : « Nafi, tu t’es
entraînée pour deux mois. Tu
dois te concentrer pour battre
ton propre temps ainsi que le
record du Bénin ».
Une fois
dans le bassin, pouvez-vous nous
raconter comment s’est déroulée
la course ?
Quand j’ai plongé dans le basin,
je me suis rappelé tout ce que
j’ai appris pendant les
entraînements comme les
ondulations. Je les ai mis en
pratique normalement. J’y ai
ajouté en plus de la force. Et
voilà…
Environ un
an plus tôt, vous avez déjà
manifesté votre ambition de
battre le record du Bénin.
Comment vous sentez-vous
aujourd’hui après avoir réalisé
cette ambition ?
Je suis très heureuse et fière
de l’avoir fait. Maintenant, je
vais continuer à travailler pour
améliorer encore et encore mon
temps. Je crois aussi que mes
parents sont fiers de moi.
Quels sont
vos projets à court et moyen
terme ?
Je vais prendre part au
championnat d’Afrique au Nigéria
avec ma sœur (Raoufath Radji).
Justement,
quelques semaines avent les
mondiaux, vous avez pris part
aux championnats d’Afrique en
Egypte. Quelle différence
faites-vous entre ces deux
compétitions ?
Il y a une grande différence.
Aux championnats du monde, le
niveau est plus relevé qu’aux
championnats d’Afrique. Sur le
plan de l’organisation, les
championnats d’Afrique étaient
bien organisés mais pas autant
que les championnats du monde.
Hormis les problèmes de vol
rencontrés au départ de cette
expédition, quelles autres
difficultés avez-vous
rencontrés ?
Comme la préparation s’est
déroulée pendant le mois du
jeûne, j’ai eu beaucoup de
difficultés à concilier jeûne et
entraînement. Mais, je n’ai pas
jeûné parfois afin de bien me
concentrer et m’entraîner. Outre
cela, je n’ai pas rencontré de
difficultés majeures.
Quels ont
été vos soutiens à ces
mondiaux ?
Mes premiers soutiens sont ma
mère et mon père. Après, il y a
les dirigeants de ma fédération
et ceux du ministère des sports,
en particulier le ministre
Oswald Homeky. J’ai obtenu une
bourse, grâce à eux. Quelques
jours avant d’envoler pour les
championnats du monde, je suis
même venue remplir les
formalités pour entrer en
possession de la bourse.
Quelles
ont été vos relations avec les
autres nageurs de la délégation
béninoise ?
Très bonne ambiance entre nous.
Nous entraînions ensemble, tout
cela afin de réaliser de belles
performances.
A quoi
ressemblent les échauffements de
Nafissath, à Budapest ?
C’était
très différent de comment on
s’échauffe au Sénégal, avant de
compétir. Là-bas, on ne devrait
en faire car nous risquons
d’être fatigués. Par exemple, le
jour de la compétition, tu ne
nages pas trop. Tu fais
l’échauffement à sec et puis
dans l’eau, 15 à 30 minutes.
Mais, le jour où tu ne compétis
pas, tu t’entraînes normalement.
Tu nages deux kilomètres.
L’un de
vos objectifs majeurs, c’est la
participation aux Jeux
olympiques (JO) Tokyo 2020. Cela
passe par la régularité aux
championnats régionaux,
d’Afrique et du monde. Ce qui
nécessite assez de moyens. C’est
vrai que tu es disponible à
prendre part à ces compétitions.
Alors, s’il vous est demandé de
lancer un appel aux dirigeants
du sport béninois, notamment au
chef de l’Etat ou au ministre en
charge des sports, que
souhaiteriez-vous leur dire ?
Je voudrais d’abord remercier le
chef d’Etat, le ministre des
sports et les dirigeants de la
fédération béninoise de natation
pour la bourse qu’ils m’ont
octroyée. Mais, pour réaliser
mon rêve de participer aux J0
2020 et parvenir à remporter
pour le compte de mon pays sa
première médaille, je voudrais
les inviter à maintenir leur
accompagnement à mon égard. De
plus, qu’ils voudraient non
seulement me donner les moyens
matériels et financiers, mais
aussi mettre à disposition de la
sélection nationale de natation
l’encadrement technique adéquat
(entraîneurs, préparateurs
physique, psychologique,). Il
faudra aussi rendre l’accès aux
piscines disponibles libres pour
les nageurs ou trouver un
mécanisme pour permettre à
ceux-ci d’assouvir leur passion.
Tout cela va concourir à révéler
le Bénin à la face du monde dans
le domaine du sport et de la
natation en particulier.
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