A peine rentré d’Afrique du Sud,
vous avez continué
précipitamment au Caire pour une
réunion de la CAF, si ce n’est
pas indiscret, dites-nous un mot
?
Il n’y a rien de particulier
pour mon voyage au Caire, je
suis membre de la Commission
d’organisation de la CAN, et
comme vous le savez, la CAF est
en train de statuer sur
l’attribution de la CAN 2019 au
Cameroun. La CAF avait décidé
d’une réunion de la commission
pour en discuter, vous savez
qu’il y a eu pas mal de gorges
chaudes, après le symposium de
Rabat. Il y a eu des mesures sur
le relèvement du nombre
d’équipes pour la phase finale
de la CAN, il passe de 16 à 24,
avec application immédiate, et
même le cahier des charges est
plus corsé que par le passé. La
commission a donc échangé sur le
sujet, je pense que le président
du Comité national
d’organisation de la CAN au
Cameroun, a rassuré quant à la
disponibilité de son pays, à
respecter intégralement le
cahier des charges.
Le Kenya qui devait organiser le
CHAN 2018, vient d’être déchu
par la CAF. Comment s’est passée
la désignation du pays pour le
remplacer ?
C’est une prérogative de la CAF
au regard des textes, une
mission d’inspection a été
envoyée au Kenya, laquelle a
fait un rapport attirant
l’attention de la CAF sur les
préparatifs eu égard à
l’échéance restante. Cela a
amené la CAF à prendre cette
décision de retrait, puis à
procéder à un appel à
candidature. Trois pays à savoir
l’Algérie, la Guinée Equatoriale
et le Maroc ont postulé, et au
regard des propositions des uns
et des autres, le dernier pays
cité a été retenu.
La 5e journée des éliminatoires
de la coupe du monde n’a pas été
souriante pour le Burkina Faso.
Les Etalons ont même perdu leur
1re place, et n’ont plus qu’un
seul match à jouer. Comment
voyez-vous encore les chances de
qualification pour votre équipe
?
Les chances se sont amenuisées,
ça c’est une réalité, mais il ne
faut pas non plus croire qu’il
n’y a plus de chance de
qualification pour le Burkina
Faso. Il y a bien longtemps que
les Etalons n’avaient plus connu
de défaites en éliminatoires,
malheureusement elle est arrivée
cette fois-ci, il reste encore
un match, nous ne sommes pas
encore dans les calculs, mais je
pense qu’avec une conjugaison de
circonstances, tout est
possible. Vous savez que nous
avons déposé un recours auprès
du TAS à propos de ce match à
rejouer entre l’Afrique du sud
et le Sénégal, notre recours est
solide, aussi bien dans la forme
que dans le fond. Au cas extrême
où le TAS n’examinait pas
favorablement notre appel, il
restera deux matchs pour le
Sénégal et l’Afrique du Sud, et
nul ne dit que les sud-Africains
ne gagneront pas dans cette
double confrontation contre le
Sénégal. Le Cap Vert et
l’Afrique du Sud ont rejoint le
Burkina Faso dans son recours
déposé au TAS, et nous
souhaitons que l’équité sportive
soit respectée.
Quels sont les mobiles qui ont
conforté la FBF a interjeté
appel auprès du TAS ? Dès le
début, nous disions que cette
décision de faire rejouer le
match n’a vraiment pas de sens,
c’est une question de
disposition des textes.
Nous avons saisi la FIFA,
c’était très clair, nous avons
dit que cette décision est
entachée d’excès de pouvoir,
parce que le bureau de
qualification qui a pris cette
décision n’est pas habilité au
regard des textes de la FIFA à
prendre ces genres de décision,
mais plutôt la Commission de
discipline. Nous avons juste
attiré l’attention de la FIFA,
en leur disant, ne faites pas
ça, et nous avions cru que la
FIFA rattraperait cette erreur
monumentale qui a été commise ;
nous avions pensé qu’elle
rééquilibrerait les choses, nous
faisant l’économie d’une saisine
du TAS ; malheureusement, la
FIFA n’est pas revenue sur cette
décision monstrueuse, nous
obligeant ainsi à aller devant
le TAS. Le TAS est une
juridiction reconnue par la FIFA
elle-même qui reconnaît ses
compétences. Nous en sommes là,
ce n’est pas une bagarre entre
la Fédération burkinabè de
football et la FIFA, mais c’est
vraiment pour un meilleur
respect des dispositions
réglementaires.
La FIFA semble avoir créé un
précédent, et pour cette 5e
journée, le Ghana aussi a
demandé à ce que son match
contre l’Ouganda soit rejoué.
Votre commentaire.
C’est précisément ce que nous
avons voulu éviter. D’ailleurs
dans notre lettre à la FIFA,
nous avons dit qu’il fallait
éviter de créer un précédent.
Comme on le dit communément, les
décisions des arbitres font
partie des faits de jeu. Dans le
cas d’espèce, nous avons
souligné que la sanction prise
contre l’arbitre était largement
suffisante, mais comme la FIFA
elle-même a ouvert la porte aux
pandores, naturellement tout le
monde va l’exploiter. Même nous,
notre match en Afrique du Sud,
notamment le 1er but
sud-africain, revisionnez les
images, vous verrez que la balle
n’a pas franchi la ligne de but,
nous aussi également, on pouvait
demander à rejouer le match.
Cela est arrivé dès la première
minute, et a incontestablement
déstabilisé notre équipe, parce
que les joueurs sur le terrain
étaient convaincus que le but
n’est jamais rentré. Ceci dit,
le problème des arbitres est un
problème très réel, et je dois
rappeler du reste que lors du
symposium de la CAF au Maroc,
j’ai personnellement attiré
l’attention des participants sur
ce problème, je nous ai exhortés
à bien examiner les arbitres,
pour que ces derniers ne
contribuent pas à fausser les
résultats des matchs. Et pour
cette 5e journée zone Afrique,
il n’y a pas eu que le Ghana, je
rappelle qu’il y a eu également
le cas de l’arbitre congolais,
et même un peu plus loin, les
Libyens aussi avaient demandé à
ce que leur match soit rejoué.
Même le Burkina, une fois
encore, quand on a joué contre
le Sénégal à Ouagadougou, le
carton rouge qui a privé le
Burkina Faso de son joueur
Issoufou Dayo n’était pas
justifié. Le 1er carton jaune
était une faute totalement
inexistante. Dayo n’a absolument
rien fait, bien au contraire, le
Sénégalais Sadio Mané aurait dû
être averti. La sanction
injustifiée contre Dayo, a
beaucoup fragilisé notre défense
contre l’Afrique du Sud. La FBF
avait d’ailleurs écrit à la
FIFA, image à l’appui, pour
contester le carton rouge de
Dayo ; notre requête est restée
sans suite ; la FIFA était très
embarrassée, on doit résoudre
très bien l’équation des
arbitres.
Une coupe du monde pour le
Burkina, si proche et si
lointaine, quand on pense au
mondial 2014, et ce fameux match
de barrage, avec toutes les
péripéties qui l’ont ponctué, et
ce mondial-ci, où le Burkina
était bien parti, et voilà paf !
Une histoire de match à rejouer.
Finalement, à quelles échéances
reportez-vous vos ambitions pour
une qualification à une coupe du
monde ?
Moi je continue à croire
(interview réalisée le 18
octobre 2017) que le Burkina ira
en Russie, il ne faut pas être
pessimiste. Vous faites bien de
revenir sur le mondial 2014, qui
nous reste toujours au travers
de la gorge, c’était vraiment la
même chose, et ça rejoint tout à
l’heure ce que je disais sur la
question des arbitres. Parce que
si vous revoyez ce match de
Blida, d’abord l’Algérie aurait
dû évoluer à 10, parce qu’il y a
eu un véritable matraquage du
capitaine algérien sur Charles
Kaboré, il n’y a pas d’autres
qualificatifs, le joueur
algérien devait être expulsé.
Encore Charles en début de match
marque un but parfaitement
valable qui a été refusé par
l’arbitre, pour un motif que lui
seul connaît, il n’y avait
manifestement pas de hors-jeu,
et aucune faute n’a été commise
par Charles. Tous ces torts
rassemblés nous font dire qu’il
y a comme un acharnement contre
le Burkina, et nous disons que
cela n’est pas normal. En dépit
de tout cela, nous demeurons
optimistes, nous serons au
mondial, nous allons continuer à
travailler, il n’y a vraiment
pas lieu de se décourager, nous
sommes membres de la grande
famille de la FIFA, nous allons
continuer à lutter pour que les
règles de jeu soient observées
pour toutes les équipes, pour
une équité sportive véritable
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