Bonjour
monsieur Aboudou et merci de
nous accorder cet entretien.
Vous n’êtes plus un inconnu dans
le milieu sportif béninois en
général et du football en
particulier . Pouvez-vous vous
présenter à nos lecteurs qui
vous découvre ?
Je
m’appelle Aboudou Ibrahim,
entraîneur de l’Association
sportive du port autonome de
Cotonou (Aspac)
Retracez-nous un peu votre
parcours d’entraîneur.
J’étais
joueur comme la plupart des
entraîneurs, mais à cause d'une
blessure au niveau du genou j’ai
dû arrêter. Très tôt j’avais la
passion d’entraîner. Même au
moment où je jouais, mes
entraîneurs me confiait l’équipe
aux séances d'entraînement parce
que j’avais la culture tactique.
J’étais capitaine de Comodor à
l’époque avec l’équipe du
président Soumanou El Farouk,
donc à la fois joueur et
entraîneur. Après ce parcours,
j’ai pris l’équipe de Barka FC
que j’ai fait monter en deuxième
division. Mais la crise qui est
survenue dans le temps ne nous a
pas permis d’aller plus loin.
Après cette expérience, Delta FC
m’a sollicité pour jouer le
maintien en D2, ce qui a été
chose faite. En 2002 j’ai aidé
le club Espérance FC de
Cadjèhoun à quitter la D3 pour
une division supérieure. C’est à
ce stade de ma carrière que j’ai
fait la connaissance de Alain
Gaspoz qui m’a donné des cours
en coaching et qui a gardé un
œil attentif sur moi. C’est de
là qu’il m’a sollicité pour
l’assister, alors qu’il est
devenu nouvel entraîneur de l’Aspac.
Donc en ce moment, j’étais
troisième entraîneur derrière le
coach Émile Enassouan. Alain m’a
appris beaucoup de choses et m’a
m’aidé à me perfectionner, à
corriger mes erreurs lorsque je
dois diriger l’équipe à des
moments donnés. Quand ce dernier
voulait partir, il a recommander
aux dirigeants du club de me
maintenir, ce qui a été le cas
puisque pendant deux ans, je
suis resté adjoint de Émile
Enassouan. J’ai également fait
un an d’expérience avec Edmé
Codjo,toujours à Aspac. Mais à
un certain moment j'ai dû
prendre du recul avant de
mériter la confiance des
dirigeants du club pour
entraîner l’équipe A. Et c’est
là que j’en suis actuellement.
Être coach
d'une équipe c'est quoi ?
Comment se sent-on en tant que
coach ?
Ce n’est
pas facile de balancer de
l’autre côté quand on est
entraîneur. Un joueur ne fait
pas toujours un bon entraîneur,
il faut d’abord avoir la carrure
et la poigne. Parler à 22
gaillards qui te fixent dans les
yeux, ce n’est pas toujours
aisé. Mais quand tu connais et
que tu maîtrises ton groupe, ça
passe facilement. Les
difficultés qu’on rencontre
souvent sont liées à la maîtrise
et à la gestion de l’effectif.
Quand tu as plus d’une vingtaine
de joueurs et que tu alignes 11,
les autres qui sont sur le banc
commencent à grincer des dents.
Là, c’est au coach de faire
comprendre que leur tour
viendra, de savoir canaliser les
comportements d’agacement des
joueurs en discutant beaucoup
avec ceux qui ne jouent pas
fréquemment. C’est au coach
d’être un papa pour leur dire ce
qu’il veut réellement d’eux.
On entend
souvent dire que l'entraîneur
des portuaires est l'un des
meilleurs en ligue 1, êtes-vous
d'avis ?
Nous
sommes 19 sur le banc de touche
chaque week-end. Ce n’est pas
facile d’être avec une équipe
comme celle de l’Aspac, la
pression est là tout le temps.
Je travaille tous les jours, je
me cultive tous les jours,
surtout sur beaucoup de schémas
tactiques. Néanmoins, à la fin
de la saison on fera le point.
Alors,
vous êtes de l'Aspac et le club
occupe pour le moment la
troisième place dans le
championnat, que pensez-vous du
parcours d'Aspac en ligue 1
cette saison ? Un titre de
champion au terme de la saison ?
Quand vous
voyez nos résultats, nous sommes
plus constants à l’extérieur.
Par contre nous avons perdu plus
de points (7 points) à domicile,
c’est déjà trop pour une équipe
qui veut jouer le titre. Il faut
maintenant qu’on arrête de
perdre les points à domicile.
Nous allons travailler sur la
psychologie des joueurs. C’est
un travail d’état d’esprit, de
la manière dont ils abordent ces
matchs-là. Effectivement on joue
le titre, mais on prendra match
après match. Déjà à mi-parcours
nous allons faire le point pour
voir où nous en sommes et ce
qu’il faut faire pour entamer la
deuxième partie du championnat.
Même si on ne le dit pas
souvent, le titre est là dans un
coin de la tête.
Un mot sur
votre homologue à la tête des
Buffles du Borgou ?
Adoula
c’est un ami. On est en contact,
on s’apprécie beaucoup. On a
pratiquement les mêmes styles de
jeu. Il sait qu’il y a une
guéguerre interne entre lui et
moi concernant nos clubs. La
dernière fois quand j’ai fait un
match nul à Borgou, je l’ai
appelé pour lui souhaiter de
faire match nul ou de perdre
(Sourire). Partout il est passé,
il a fait ses preuves, c’est un
coach que j’apprécie beaucoup.
Le
championnat a démarré depuis
déjà plus de deux mois, un petit
mot sur le niveau des jeunes
footballeurs béninois ?
Dans
l’ensemble le niveau n’est pas
mal. Les gens pensent que le
championnat béninois est un
championnat facile. Et moi je
pense que si on s’organise bien
ici, nos joueurs béninois seront
mieux sollicités que ceux des
autres pays limitrophes. On a un
bon championnat. C’est la
médiatisation du championnat et
quelques failles qu’il faut
corriger pour faire valoriser
notre football.
Votre mot
de fin pour clôturer cet
entretien ?
Je tiens à
remercier Jipsports bénin pour
le travail que vous abattez. Je
vous remercie pour cette
opportunité que vous m'avez
donné de me faire connaître au
public sportif béninois.
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QUESTIONS - VERITES |
Votre plat
préféré ?
J’aime les
frites.
Votre plus grand
rêve ?
Entraîner un
club africain à
part mon pays et
faire mon
bonhomme de
parcours.
Si vous devez
décrire en trois
caractères quels
seront-ils ?
Simplicité,
rigueur,
ambition.
Autres qualités
ou atouts à part
le coaching
J’ai une
boutique pour le
soutenir dans
mes charges.
Votre
Passe-temps
favori :
balade à la
plage, suivre
des films.
Quel est la
femme idéale pour
vous ?
il n’y a pas de
femme idéale.
L’homme a
toujours la
femme qu’il
mérite.
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