Esae
vient de boucler sa
participation à la Coupe de la
Confédération, quel bilan
peut-on faire sur le plan
technique ?
Je crois
que c'est une très bonne
expérience pour Esae FC parce
qu'il faut avouer que nous avons
servi de cobaye pour le Bénin et
nous en sommes fiers. Cela
permettra à d'autres clubs de
vouloir mieux faire que nous.
Quant à la participation
elle-même, c'est depuis la
victoire contre Aspac lors de la
finale de la Coupe du Bénin, que
nous avons compris que nous
participons effectivement à la
Coupe de la Confédération
2019/2020. Je puis vous dire que
depuis la fin du championnat
jusqu'à présent, Esae FC ne
s'est pas du tout reposé. Il a
d'abord été difficile de
concilier une période où on
devait être à la pause et une
autre où on doit préparer le
préliminaire de la compétition
africaine. Nous savions au
départ que nous n'avons pas une
équipe qui pouvait aller loin
mais par la grâce de Dieu nous
avons commencé par passer les
tours jusqu'à nous qualifier
pour la phase finale. Mais
beaucoup d'eaux ont coulé sous
le pont. Nous avons fait une
mauvaise politique de
recrutement parce que nous nous
sommes entendus avec des clubs
qui nous avaient prêté des
joueurs, mais parce que le
championnat doit démarrer,
chaque club a réclamé son
joueur. Ce qui a fait que nous
avons perdu au moins six
joueurs. Nous avons déjà perdu
presque tous nos joueurs qui
sont venus des autres clubs
avant la double confrontation
contre Génération Foot de
Sénégal. Nous avons essayé de
faire avec. Parfois on voyageait
avec moins de 18 joueurs (16
voire 15). Sur le plan
technique, ça a été très
difficile.
Est-ce que
c'est un motif de satisfaction ?
Nous avons
tiré des leçons qui sont à
partager avec l'opinion public
sportif béninois. Dans un
premier temps, lorsqu'un
président de club accepte de
faire prêt de joueur à une
équipe en compétition pour que
la représentativité soit de
mise, il faudra que ce dernier
essaye de laisser le joueur
jusqu'à la fin de la
compétition. Ceci parce que si
le joueur évolue et fait la
fierté de son nouveau club qui
représente le Bénin, c'est un
avantage pour ce président parce
que si le contrat est bien fait,
cela permettra à son club d'en
tirer profit. Ce qui est
également un bel avantage pour
le joueur qui gagne en
expérience. C'est un sentiment
de satisfaction totale qui
m'anime car certains de mes
joueurs sont déjà convoités à
l'extérieur et ce sera pour le
bonheur de l'équipe d'Esae et du
Bénin.
Certains
joueurs sont convoités, mais
s'ils s'en vont il va falloir
les remplacer. Que dire du
mercato d'Esae actuellement ?
Le mercato
béninois actuellement souffre
beaucoup, il y a des
imperfections. Nous avons des
joueurs qui sont partis et nous
avons enregistré deux nouveaux
joueurs que nous ne sommes pas
autorisés à faire jouer.
Lorsqu'on vous impose un
effectif de 30 joueurs dont dix
étrangers et que s'il est
vérifié que parmi vos 30 joueurs
il y en a qui n'ont jamais porté
le maillot, il y a normalement
possibilité de les remplacer. La
Caf l'a fait en demandant à tous
les clubs d'enregistrer encore
quatre joueurs pour remplacer
ceux qui n'ont pas pu disputer
les matchs parmi les premiers
enregistrés, donc nos textes
actuels souffrent de cette
partie comme imperfections.
Êtes vous
prêts à rependre la même
expérience ?
Nous
n'avons pas eu cette expérience
pour rien. Vu tout ce que nous
avons parcouru comme
difficultés, si la chance est à
nouveau donnée à Esae de le
faire, le club est 100% prêt à
recommencer cette expérience
parce que, à un niveau donné
nous avons noté les difficultés
et avantages qu'on a eus. Pour
la prochaine fois, il suffira
juste de parfaire ce que nous
avons acquis comme avantages et
de palier au maximum, aux
difficultés que nous avons
rencontrées.
Un point
par rapport aux retombées sur le
plan financier ?
Pas de
retombées pour le moment,
jusqu'à l'heure actuelle. Mais
en ce qui concerne le suivi
financier, on comptait sur les
subventions que le gouvernement
avait accordé aux équipes de
Buffles FC et Énergie FC lors de
leurs participations aux
éliminatoires des compétitions
africaines de clubs par le
passé. En ce temps, c'est la
Fédération béninoise de football
qui assistait les clubs sur le
plan organisationnel en prenant
en charge les billets et le
logement des arbitres et
commissaires aux matchs.
Malheureusement cette année, les
subventions n'ont pas jailli du
côté du gouvernement. Et c'est à
partir du match de la troisième
journée de la phase de groupe
(contre Zanaco à Porto-Novo) que
le gouvernement a commencé par
nous venir en aide, en prenant
en charge nos billets d'avion.
Donc pour l'ensemble des six
matchs joués à l'extérieur, Esae
a pris en charge ses propres
billets et le séjour pour les
quatre premiers voyages. C'est
le lieu de remercier le ministre
des sports qui est intervenu
pour que les deux derniers
voyages à l'extérieur soient
pris en compte par le
gouvernement. Mais une réforme
s'impose au niveau de la
Fédération, surtout en ce qui
concerne le financement des
clubs participants. À un moment
donné, le président de Chacus a
subventionné sur fonds propre et
aidé le club à accueillir et
loger les officiels du match
retour du tour préliminaire
contre AS Snim. En temps normal,
si un club prenant part à une
compétition continentale et
reçoit à domicile, c'est à la
Fédération d'organiser les
matchs à domicile puisque, si un
problème survient, la Caf ne va
pas s'en prendre au club mais
plutôt à l'association
nationale.
Au niveau du gouvernement, il
faut qu'il y ait une politique
pour que les clubs soient
financièrement soutenus. Même si
on ne donne pas directement de
l'argent aux clubs, on peut les
faire suivre par un régisseur
qui essaiera de mettre à leur
disposition ce dont ils auront
besoin parce que nous avons pu
constater dans les pays
étrangers que le gouvernement et
la Fédération viennent en aide
aux clubs qui participent à une
compétition africaine. C'est ce
qui manque ici pour que les
clubs soient à l'aise. Esae a
supporté près de 90% des
dépenses, soit au moins 200
millions de francs CFA
décaissés. Mais au niveau de la
Caf, Esae n'a encore rien reçu
jusqu'à présent.
• Un mot à
l'endroit du public ?
Je profite
pour remercier sincèrement le
public de Cotonou qui nous a
beaucoup soutenu en venant au
stade René Pleven comme si
c'était un match des Écureuils.
Ce qui a amené les joueurs à
donner le meilleur d'eux-mêmes.
Suite au match de la Super coupe
perdu contre les Buffles à
Djougou (0-0, 3-2 tab), le
public de la localité a motivé
les joueurs d'Esae avant leur
départ pour Ouagadougou. Ce qui
a joué sur le mental de ces
derniers qui ont tout donné sur
le terrain pour obtenir la
qualification.
Par contre, à Porto-Novo, le
public ne vient pas au stade et
il va falloir reprendre les
sensibilisations pour que les
béninois se déplacent les fois à
venir parce que c'est dans ce
stade que les Écureuils
reçoivent pour le moment. Le
public a un rôle très important
à jouer, donc je l'invite à
soutenir le championnat béninois
puisque c'est de là que viennent
les clubs représentants
béninois.
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