Bonjour monsieur Minavoa et
merci de nous accorder cet
entretien. « Préférence Magazine
» est honoré. Vous n’êtes plus
un inconnu dans le milieu
sportif béninois et vous êtes
l’actuel président du Comité
National Olympique et Sportif
Béninois (CNOS-Ben). Dites-nous,
comment se porte l’institution
que vous dirigez ?
Merci à
Préférence Magazine pour le
choix porté sur le Comité
National Olympique et Sportif
Béninois (CNOS-Ben) afin de
mieux le connaître, toucher du
doigt ses réalités au quotidien.
Institution avez-vous dit ! Le
CNOS-Ben, en tant qu’Institution
se porte très bien comme vous le
voyez pour avoir effectué par
vous-même le déplacement.
Le 13 mars 2021 dernier, vous
avez été plébiscité par les
fédérations sportives, qui vous
ont renouvelées leur confiance
en vous confiant la présidence
du CNOS-Ben pour les quatre
prochaines années. Félicitations
à vous. Mais aujourd’hui,
beaucoup s’interrogent sur le
rôle du CNOS-Ben et surtout ses
objectifs. Que leur
répondez-vous ?
Il me
plaît, pour répondre à cette
question de rappeler que le
CNOS-Ben, c’est le creuset
institutionnel légal où se
regroupent toutes les
fédérations sportives
régulièrement constituées et qui
existent conformément à la Règle
29 de la Charte Olympique.
En effet, cette Règle prescrit :
''Pour être reconnue par un CNO
et être acceptée comme membre de
ce CNO, une fédération nationale
doit exercer une activité
sportive spécifique, réelle et
durable, être affiliée à une
Fédération Internationale (FI)
reconnue par le Comité
International Olympique (CIO) et
être régie par et se conformer
dans tous ses aspects à la
charte olympique ainsi qu’aux
règles de sa FI''. Dans cet
ordre, le CNOS-Ben est constitué
de vingt-huit (28 Fédérations
Nationales Sportives qui m’ont
effectivement et unanimement
fait l’honneur de me renouveler
leur confiance le 13 mars 2021
pour un troisième mandat de
quatre ans, soit une nouvelle
olympiade à savoir 2021-2024
dont la célébration aboutira aux
Jeux Olympiques de Paris 2024.
S’il existe des interrogations
sur le rôle et les objectifs du
CNOS-Ben, disons-le, ce n’est
certainement pas provenant des
membres de l’Institution. Il est
toutefois normal que les hommes
et femmes des médias et leurs
lecteurs se nourrissent des
éléments d’information de la
bonne source. C’est en cela que
vous me permettrez de présenter
à votre organe ''Préférence
Magazine'' toutes mes
félicitations pour cette
démarche d’investigations et de
professionnalisme.
Rôle et Objectifs du CNOS-Ben ?
C’est bien ceux prescrits à tout
CNO par la Charte Olympique en
sa Règle 27.2 qui s’articulent
autour de sept (07) points à
savoir : 1. Promouvoir les
principes fondamentaux et les
valeurs de l’olympisme dans le
pays particulièrement dans le
domaine du sport et de
l’éducation. ; 2. Assurer le
respect de la charte olympique
dans le pays. ; 3. Encourager le
développement du sport de haut
niveau ainsi que du sport pour
tous. ; 4. Aider à la formation
des cadres. ; 5. Agir contre
toute forme de discrimination et
de violence dans le sport. ; 6.
Adopter et mettre en vigueur un
code d’éthique et de bonne
gouvernance. ; 7. Préparer et
conduire les athlètes les plus
qualifiés du pays aux Jeux
Olympiques (JO).
Depuis plusieurs mois, le
CNOS-Ben a amorcé un processus
d’évaluation de performance des
fédérations sportives
olympiques. Et justement dans ce
cadre, vous avez lancé le
mercredi 5 mai 2021 dernier au
Bénin Royal Hôtel, une
application dénommée « Afi
Perform ». Dites-nous, quels
objectifs visiez-vous en lançant
cette application et quelles
sont vos attentes, de la part
des fédérations?
Il s’agit
d’une innovation du CNOS-Ben qui
s’inscrit dans le cadre global
de l’amorce d’un processus de
développement sportif durable.
Ce type d’évaluation comporte
plusieurs étapes et ne s’arrête
surtout pas à l’étape émulative
comme c’est le cas le plus connu
appelé classement FIFA/COCA
COLA. Nous avons choisi d’aller
à la forme digitalisée du
processus afin qu’il serve au
plus grand nombre. Mais la plus
importante contribution attendue
des utilisateurs est le
caractère sincère des
renseignements à fournir par
chaque acteur des parties
prenantes désireuses de s’en
servir pour le véritable
développement de son
organisation sportive nationale.
C’est donc un outil managérial
appelé à l’état manuel :
Assiette Fédérale Identitaire (AFI),
encore une exclusivité du
CNOS-Ben, et qui prend le nom de
AFI PERFORM sous sa version
digitalisée. Comme indiqué plus
haut, cette plateforme se veut
être un des outils managériaux
numérisés jamais utilisé qui
puisse désormais permettre à
chaque fédération sportive de
s’auto évaluer donc d’engager
par elle-même dans un premier
temps son diagnostic pour mettre
à nue ses forces et ses
faiblesses. Se référer dans un
second temps au système pour la
prescription de son Champ de
Résilience qui est une étape
fondamentale de l’utilité de AFI
PERFORM. Le champ de résilience
est la résultante de l’ensemble
des renseignements fournis à
chaque préoccupation soulevée au
niveau des différents domaines
d’actions stratégiques composant
l’Assiette Fédérale Identitaire
(AFI). Le champ de résilience
est, en d’autre terme, le
protocole à suivre au regard de
l’ensemble des pathologies
révélées au scanner de l’AFI
PERFORM. Le champ de résilience,
c’est enfin cet indicateur
automatisé qui, à l’allure du
sphinx de la mythologie
égyptienne puis grecque, s’il
est honnêtement exploité,
permettra de faire renaître le
sport de ses cendres en
réincarnation de la devise
olympique ''citius, altius,
fortius''.
Et justement le mardi 11 mai
2021 dernier, vous avez au cours
d’une conférence de presse levé
un coin de voile sur la
situation des athlètes, qui
pourraient faire le déplacement
de Tokyo. Et en dehors de Privel
Hinkatin, qui a réalisé les
minima et qui s’est qualifié
directement, Nafissath Radji et
Dansou Marc retenus sur le
principe de l’universalité,
suite le stage préolympique et
qualificatif pour les J.O.,
organisé du 1er au 9 mai 2021 à
Captown, en Afrique du Sud, les
autres athlètes dont ceux de
l’athlétisme, de la Lutte, du
Judo, du Karaté, etc., sont en
attente. Pouvez-vous nous en
dire plus ?
Oui, nous
y sommes pratiquement. Les Jeux
de la XXXIIème olympiade appelés
Tokyo 2020 sont arrivés. Je
confirme qu’ils se tiendront du
24 juillet au 08 août 2021 à
Tokyo. Les préparatifs sont à
leur dernière phase et les
Comités Nationaux Olympiques se
sont vus déjà signifier les
accréditations de leurs
délégations respectives. La
dernière purge des délégations
s’opèrera le 26 juin 2021 au
plus tard, date après laquelle,
il n’y aurait plus aucune
compétition qualificative pour
se mettre en route.
Le CNOS-Ben s’y rendra avec une
délégation d’une vingtaine de
personnes dont 07 athlètes dans
quatre différents sports, à
savoir : 1 – Monsieur Prévert
HINKATIN, Aviron
(Qualification), 2 –
Mademoiselle Nafissath Abékè
RADJI, Natation 50 M N/L,
(Universalité), 3 – Monsieur
Marc Pierre Pascal DANSOU,
Natation 50 M N/L,
(Universalité), 4 – Monsieur
Didier KIKI, Athlétisme 100 m
plats, (Universalité), 5 –
Mademoiselle Odile AHOUANWANOU,
Athlétisme Heptathlon,
(Qualification) 12 RM, 6 –
Mademoiselle Noëlie YARIGO,
Athlétisme 800 m,
(Qualification) 19 RM et 7 -
Monsieur Celtus Williams Abiola
DOSSOU-YOVO, Judo -90 KG,
(Qualification) RM.
Le
Président du CNOS-Ben Julien
Minavoa (à droite)
avec le Ministre des Sports
Oswald Homeky (à gauche)
En définitive, le Bénin fera
certainement le déplacement de
Tokyo avec une dizaine
d’Athlètes. Dites-nous monsieur
le Président, qu’elles sont vos
attentes par rapport à la
participation béninoise à ces
jeux olympiques de Tokyo ?
Nous
savons très bien que le
spectacle sportif est le domaine
par excellence des rêves fous où
l’émotion arrive à son comble.
Lorsque vous rentrez dans la
pratique sportive et que les
conditions et le temps vous sont
favorables, l’ambition première
qui vous anime est bien de
pouvoir vous qualifier pour les
compétitions sportives au sommet
à l’instar des Jeux Olympiques
et pourquoi pas vous retrouver
sur les podiums. En raison de
quelle norme, allons-nous, nous
soustraire de nous nous-même
d’une telle ambition ?
Nous aurions bien voulu
atteindre ce but. Mais, pour
nous y retrouver, nous sommes
partis de très loin. Notre toute
première apparition sur les
théâtres des jeux olympiques,
remonte à 1972 et l’on sait que
sur les vingt et une olympiades
qui ont suivi, c’est avec
beaucoup de peines que notre
pays en est arrivé aux Jeux de
Sydney 2000 à se sortir de la
cohorte des délégations
constituées exclusivement
d’athlètes admis sur les
principes de l’universalité des
Jeux, pour compter en son sein
une majorité d’athlètes
qualifiés.
Nous nous battons pour ne nous
rendre désormais aux Jeux
qu’avec des athlètes qualifiés.
Alors, vous et moi tirons-en les
conclusions quant aux attentes
possibles. Nous en sommes
arrivés à atteindre à 75 % de
nos objectifs grâce aux énormes
ressources tant matérielles que
financières que n’ont cessé
d’octroyer, tant l’Etat béninois
à travers des subventions aux
fédérations respectives que le
Comité National Olympique et
Sportif Béninois (CNOS-Ben) à
travers des bourses olympiques
sous financement de la
Solidarité Olympique sur trois
(3) bonnes années.
Il est clair que, le mal est
bien ailleurs et non seulement
que sur des raisons de
financement.
Ne devrons-nous pas changer de
fusils d’épaule, pour tout
revoir de fond en comble ? Les
éléments de toutes nos données
réunies à ce jour ne sont-ils
pas enfin constitutifs et
suffisants pour commencer à nous
engager vers une véritable
réforme systémique ?
Il s’agit là d’une analyse
objective. Mais, nous savons
tous que le facteur chance
intervient quelque fois en sport
et devient un facteur
déterminant. Alors, pourquoi ne
pas convier mes compatriotes à
plutôt apprendre à se nourrir de
très grands et beaux rêves pour
nos athlètes et notre pays ?
Vous avez procédé le mardi 18
mai dernier à la remise de
subventions en vue d’accompagner
la préparation de certains
athlètes retenus pour le voyage
de Tokyo. Pouvez-vous nous en
dire plus sur ce geste louable ?
Si vous
aviez bien suivi mon analyse
relative à la question
précédente, vous auriez compris
pourquoi la nécessité d’une
action d’intensification de
renforcement de capacités et
d’accompagnement au profit des
fédérations et des athlètes se
retrouvant dans une posture de
préparation pour prendre
positivement part aux
compétitions qualificatives pour
les jeux Olympiques, après le
long moment d’hibernation imposé
par la rage de la COVID 19.
Monsieur le Président, une
question qui revient souvent
dans les discussions des acteurs
du sport béninois, c’est celle
du soutien des athlètes et de la
délégation béninoise devant
faire le déplacement des Jeux
Olympiques. Dans les autres
pays, le soutien du Gouvernement
est effectif voire automatique.
Mais on remarque que seul le
comité exécutif a déjà fait le
premier pas en apportant un
soutien aux athlètes à quelques
semaines de l’ouverture des J.O.
Dites-nous, avez-vous eu une
promesse du Gouvernement
béninois par le biais du
ministère des sports pour un
éventuel soutien des athlètes ?
Monsieur
le Ministre des Sports Oswald
HOMEKY et moi en ma qualité de
Président du CNOS-Ben,
travaillons inlassablement
ensemble afin d’asseoir une
harmonisation dans les
différentes actions ici et là,
tant par le Ministère que par le
CNOS-Ben au profit de nos
athlètes.
Qu’il vous souvienne qu’en 2019,
le Ministre a officiellement
accordé au CNOS-Ben une
subvention annuelle de cent
millions (100.000.000) de FCFA,
geste renouvelé pour le compte
2020. C’est un acte que je
n’aurai de cesse de louer
publiquement, c’est une première
minutieusement concoctée qu’il
m’a fait l’amitié de
concrétiser. Les activités à
mener sont connues à l’avance
pour avoir fait l’objet de PTA
préalablement soumis à l’analyse
et l’adoption de l’Assemblée
Générale du CNOS-Ben.
Le Ministre aurait pu dire que
ces ressources devraient
exclusivement constituer
l’accompagnement de l’Etat au
profit de nos athlètes. Il a
laissé libre cours au CNOS-Ben,
confiant que cela sera utilisé
en toute orthodoxie dans la
bonne gouvernance qui
caractérise le CNOS-Ben. Jamais,
des athlètes béninois en
préparation pour se qualifier à
la participation aux Jeux
Olympiques n’ont été aussi
intensément assistés à la fois
par le Comité Olympique que par
l’Etat. Notre souhait pour
l’avenir est que cela puisse
continuer et ce dans le long
terme. Nous faisons pleinement
confiance à notre Gouvernement
en la matière et devrons mieux
travailler que par le passé pour
aller au-delà de la
qualification et pourquoi ne pas
viser aussi des podiums.