Bonjour Ibrahim Ndiaye et merci
de nous accorder cet entretien.
Vous êtes le président de la
fondation « Africa sport
development foundation », qui
ambitionne de voler au secours
des clubs et fédérations dans le
domaine des équipements
sportifs. Dites-nous, d’ou vous
est venue l’idée de la création
de cette institution qui fait
déjà des éloges au Burkina-Faso
et que peut-on retenir d’autre
d’elle ?
C’est
suite à une expérience vécue, il
y a longtemps que je suis dans
le milieu du sport, j’ai
commencé avec le baseball, j’ai
évolué dans le baseball en
fédération, après j’ai occupé le
poste de secrétaire général de
la Confédération africaine de
baseball, j’ai côtoyé beaucoup
les clubs, j’ai vu que dans le
domaine du sport, il y a un
problème d’équipement, les
fédérations nous demandaient
beaucoup des aides en
équipement, ce n’est pas
seulement au football, c’est là
que je me suis dit que c’était
bon d’aller vers les fondations
pour pouvoir aider les
fédérations à avoir du matériel,
c’est un constat qui a été fait
sur l’ensemble des fédérations
en Afrique, le problème criard
qui revenait à chaque fois
c’était le problème
d’équipement, il y a aussi le
problème d’infrastructures, mais
le plus important même c’est le
problème d’équipement, sans
équipement on ne peut pas
pratiquer une discipline
sportive. Je me suis donc dit,
tiens est-ce que je ne vais pas
essayer de créer une fondation
pour aider à résoudre ce
problème de l’équipement, c’est
là j’ai pensé à créer une
fondation pour l’Afrique. Le
projet a été monté au Burkina
Faso, il a vu le jour le 21 juin
2021, nous avons même eu notre
arrêté d’exercer du ministère de
l’Administration territoriale,
le siège du projet est au
Burkina Faso, ce n’est pas
uniquement le problème
d’équipement, même les clubs ont
des problèmes de terrain
d’entraînements, et dans la
mesure du possible, la fondation
va organiser aussi des
compétitions, des formations, la
création des académies, etc.
Nous avons même commencé à
remettre du matériel à des
fédérations, notamment la
Fédération burkinabé de cricket
qui est une nouvelle fédération
qui vient d’être créée le 13 mai
2023, elle nous a posé leurs
doléances en matière
d’équipements, on a vu que
c’était bon de commencer par le
cricket, moi-même je suis le
président de la fédération,
comme on aime à le dire, la
charité bien ordonnée commence
par soi-même, mais nous n’avons
pas seulement aidé que le
cricket, nous avons aussi aidé
la Little league baseball ça
concerne les enfants de 9 à 12
ans, nous avons commandé du
matériel qui est venu des
États-unis. Les enfants étaient
vraiment contents si bien qu’ils
ont repris les activités, nous
avons aussi doté des clubs de
crickets, c’est des équipements
que nous avons collectés. Cela
fait 24 clubs que nous avons
doté en matériel de cricket, il
y a aussi les clubs des lycées,
des écoles primaires, les
centres féminins de formation,
nous avons aussi déjà donné du
matériel à la Fédération
ivoirienne de baseball.
Pouvez-vous lever un coin de
voile sur les conditions à
réunir par les clubs et
fédérations désireux de
bénéficier de votre soutien ?
Il faut
que le club soit structuré et
avoir un récépissé de
reconnaissance, le club peut
passer par sa fédération ou nous
solliciter directement, nous
sommes ouverts et prêts à aider
tout le monde, notre souci est
d’aider le club à pratiquer la
discipline, à la développer, il
suffit d’adresser une demande à
la fondation qui étudiera sa
faisabilité.
Ibrahim Ndiaye (à gauche)
procédant à une remise de
matériels
sportifs à Ouagadougou
Quelles sont les disciplines
sportives qui sont habiletés à
solliciter une aide auprès de
votre fondation ?
La
fondation ne fait pas de
discrimination, nous aidons
toutes les disciplines,
football, handball, volley-ball,
etc. C’est vaste mais nous
pouvons faire des programmes,
par exemple on peut dire cette
année nous aidons quatre
disciplines, l’année suivante on
change et au fur et à mesure
tout le monde sera servi, mais
si d’aventure il y a des dons
qui arrivent et que nous voyons
que nous pouvons aider encore
plus on n’hésite pas à élargir.
Vous venez de démarrer vos
activités. Dites-nous, si les
fédérations sportives sont
toutes informées de votre
existence ?
Pas toutes
les fédérations, mais il y en a
qui sont au courant, parce que
les dons que nous avons déjà
effectués il y a eu des
publications, surtout les
nouvelles fédérations comme le
cricket, le floorball, le tir à
l’arc, le roller sport, le
teqball, mais nous allons
envoyer des courriers à toutes
les fédérations pour les
informer de notre existence, on
est aussi en train de mettre en
place un site web, où les
fédérations pourront nous
contacter directement pour nous
soumettre leurs doléances
Vu le coût élevé des
équipements sportifs dans
certaines disciplines et vu le
nombre de demandes qui vont
certainement s’accroître,
comment entendez-vous procéder
pour satisfaire les clubs et
fédérations qui vont vous
solliciter?
Les
équipements coûtent chers c’est
vrai, mais on peut lancer des
appels aux partenaires comme
c’est une fondation, exemple la
fédération de football nous
touche pour un besoin de 100
ballons pour le football
féminin, nous allons publier
cela sur notre site, il y aura
des gens qui vont réagir, nous
allons tisser des contacts avec
nos partenaires. La fondation
pourrait également faire des
propositions aux fédérations, ce
n’est pas uniquement le volet
financier, on peut avoir le
matériel pour la fédération, et
demander à la fédération
d’assurer le transport, il y a
cette possibilité, nous pouvons
assurer la matière brute, nous
avons tel et tel équipement ici,
et demander à la fédération de
nous aider à le transporter, si
toutefois il y a des créneaux
pour faire venir le matériel on
le fera. C’est ce que nous avons
fait avec Pich for baseball, eux
leurs objectifs c’est de
collecter du matériel et quand
tu leur demandes ils vont te
dire nous avons tel matériel ici
mais vous assurez le transport,
c’est dans ce sens aussi que
nous allons voir comment aider
les fédérations. Si nous sommes
débordés par les demandes, c’est
bon mais ça sera planifié, en
management on dit le POC
(planifier, organiser et
contrôler) s’il y a beaucoup de
demandes, on va essayer de
planifier.
Quelles sont les sources de
financement de la fondation ?
Nous
comptons sur nos partenaires,
mais également sur nos propres
fonds, on doit chercher aussi
des sponsors pour nous aider,
aussi au niveau des membres
fondateurs il y a des
cotisations chaque année pour
assurer son fonctionnement, il
faut un minimum de fonds pour
pouvoir créer une fondation, les
membres fondateurs doivent
apporter leurs apports, il faut
compter d’abord sur nos propres
fonds avant de penser aux
partenaires. Les premiers dons
que nous avons eu à faire ont
coûté environ quatre millions
FCFA, la fondation l’a fait avec
ses propres ressources pour
pouvoir être crédible aux yeux
des partenaires.
Dans votre dénomination, on
peut lire « Africa qui veut dire
Afrique ». Est-ce à dire que
clubs ou fédérations les pays
autres que le Burkina-Faso
peuvent solliciter votre soutien
?
Non la
fondation n’agira pas seulement
au Burkina, c’est pour toute
l’Afrique, on va se faire
connaître et organiser des
formations pour toute l’Afrique
en management du sport, dans le
volet du sport il y a beaucoup
des choses à voir, mais c’est
beaucoup négligé, on voit que
les gens font des formations en
management du commerce,
assurance, banque…il faut des
formations afin de permettre aux
fédérations d’être bien
organisées, structurées, c’est
aussi ça le rôle de la
fondation. Nous allons songer à
ouvrir des succursales à travers
les régions de l’Afrique, le
siège étant déjà au Burkina qui
est en Afrique de l’ouest
moi-même je suis Burkinabé, on
verra pour l’Afrique centrale,
de l’est, australe, du nord,
etc., et avoir des représentants
qui vont travailler ensemble.
Votre mot de la fin pour
conclure cet entretien?
Je
remercie tous ceux là qui ont
déjà accompagné la fondation,
merci aux partenaires ici au
Burkina et à l’extérieur qui
nous ont aidé, les matériels de
cricket que nous avons donnés
sont venus depuis l’Inde, c’est
grâce à des partenaires là-bas,
nous remercions aussi le
ministère en charge des sports,
le ministère de l’Administration
territoriale pour avoir validé
la création de la fondation, en
tous les cas nous pensons aider
à développer le sport en Afrique
en général et au Burkina en
particulier. Notre souci est
d’amener le maximum de gens à
pratiquer le sport, car une
population qui ne pratique pas
le sport est une population
malade, la pratique du sport
maintient le corps sain dans un
esprit sain, et réduit
considérablement la mortalité et
accroît l’espérance de vie.
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